Aphrodite (Louÿs)

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Page de l' Aphrodite de Pierre LouÿsIllustration de Paul-Émile Bécat (1936).
Page de l' Aphrodite de Pierre Louÿs
Illustration de Paul-Émile Bécat (1936).

Aphrodite est un roman de Pierre Louÿs, paru en 1896.

[modifier] Résumé

Ce roman de « mœurs antiques », dont le théâtre est Alexandrie, conte l'histoire de la courtisane Chrysis, et de Démétrios, un sculpteur. Belle comme Aphrodite, Chrysis rêve d'amours extraordinaires, mais, faute d'un dieu, elle se donne à tous. Démétrios, lui, est l'objet d'un véritable culte parmi les femmes de la cité, mais il se lasse de leur amour. Il préfère son œuvre aux femmes et sa statue d'Aphrodite à la reine dont il est l'amant. Chrysis est la seule à ne pas succomber aux charmes du sculpteur. Rendu amoureux par la résistance de Chrysis, Démétrios accepte de voler et de commettre un meurtre pour lui procurer les trois objets qu'elle exige en paiement de ses charmes : un peigne, un miroir et le collier d'Aphrodite. Après l'accomplissement de ses méfaits, le sculpteur fait un rêve dans lequel Chrysis lui offre la nuit d'amour qu'il désirait. Chrysis en vient à aimer l'homme qui est allé jusqu'au crime pour elle, mais Démétrios la rejette, son rêve lui suffit. Il lui fait jurer de se montrer avec les objets volés. En portant le collier d'Aphrodite, elle réalise son rêve, mais le paie de sa vie. Arrêtée et condamnée à mort, Chrysis boit la fatale ciguë. Démétrios, indifférent, se sert du corps de la morte comme modèle, pour sculpter une statue intitulée « Vie éternelle ».

[modifier] Commentaires

Aphrodite connut à sa sortie un tel succès qu'il lança les éditions du Mercure de France. Ce succès est dû en partie à un article louangeux de François Coppée, et sans doute aux scènes libertines qui émaillent le roman. Pierre Louÿs (1870-1925) n'avait publié auparavant que des plaquettes (volumes de faible épaisseur, le plus souvent brochés) à tirage restreint. Son idéal était d'écrire pour une élite constituée de quelques amis tels que Mallarmé, Régnier, Gide et Valéry.

C'est en « Athénien », pour qui « il n'y a rien de plus sacré que l'amour physique, rien de plus beau que le corps humain », que Louÿs écrit Aphrodite. Dans Alexandrie où l'amour tient la première place (les amours de Chrysis, la bacchanale du banquet, l'amour saphique des deux musiciennes, les fêtes d'Aphrodite), seul Démétrios conçoit un idéal. Il redoute « l'attitude de l'amour qui est l'allongement du tombeau », et la femme qui éloigne « de l'épée, du ciseau ou du pinceau ».

[modifier] Articles connexes