Antimodernisme

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L'antimodernisme désigne un courant philosophique et religieux mis en réaction à la crise moderniste. La plupart de ses adeptes étaient proches du thomisme. Les essais issus de ce courant sont Mirari Vos, Pascendi et Quanta Cura et le syllabus.

Sommaire

[modifier] Le courant traditionnel

Parmi ses précurseurs, deux noms doivent être signalés :

[modifier] Balmès (1810/1848)

Principal philosophe espagnol du XIXe siècle. Ses ouvrages principaux, tels que « philosophie fondamentale » (4 vol.), « Le protestantisme comparé au catholicisme » et « l'art d'arriver au vrai » exposent une doctrine conservatrice considérée par certains comme étant exagérément dogmatique et dont l'influence fut importante en Espagne, notamment sous Franco.

[modifier] Sanseverino (mort en 1870)

Auteur d'une monumentale « Philosophia christiana » (en 7 vol.), publiée avec l'approbation de Pie IX, ouvrage qui prétend grâce à St Thomas résoudre tous les problèmes modernes et réfuter toutes les erreurs.

Parmi les représentants de ce courant :

  • C. Zigliara (1833/1893), auteur d'une « summa philosophia » (en 3 vol.). Léon XIII le nomma cardinal et président de l'Académie de Saint Thomas.

Le mouvement, parti d'Italie, se diffusa ensuite en Allemagne, en Hollande, en Belgique et en France.

Parmi une foule d'auteurs presque complètement oubliés aujourd'hui, signalons :

  • Mgr Fargus, auteur d'« Études philosophiques » (en 9 vol.) et d'un « Cours de philosophie » adopté comme manuel par beaucoup de séminaires.
  • Le Père Garrigou-Lagrange (1877/1964), auteur d'une « Synthèse thomiste » et de « Dieu ».
  • Le cardinal Billot, dont le retour à St Thomas manifeste son indépendance vis à vis de Suarez, qui influence beaucoup les néo-thomistes allemands.

Le but de tous ces auteurs n'est pas tant d'enrichir la doctrine thomiste que de montrer (ou démontrer) ce qu'elle a d'éternellement durable en matière de métaphysique. Tous adoptent une attitude défensive et s'opposent aux "erreurs" de la modernité, contre laquelle ils dressent le thomisme comme un rempart infaillible. La plupart des ouvrages de ce courant sont d'ailleurs écrits en latin, ce qui montre bien le désir de ces penseurs de s'inscrire à l'intérieur du courant de pensée catholique traditionnel.

[modifier] Courant progressiste

Ce courant plus intéressant ne se contente pas de restaurer les anciennes doctrines thomistes, mais tente d'incorporer tout ce que la pensée moderne a pu découvrir de bon. Il vise à enrichir le thomisme tout en écartant sévèrement les "erreurs". Le chef de ce mouvement est le cardinal Mercier.