Anomalie de Bouguer

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Bouguer.

L'anomalie gravimétrique de Bouguer est la différence entre le champ de pesanteur terrestre mesuré et le champ de pesanteur théorique, calculé en tenant compte :

  • des caractéristiques de la Terre (masse et forme théorique)
  • des variations du champ de la pesanteur attribuables aux différences d'altitudes des sites de mesure,
  • de la latitude entre ces sites,
  • de l'influences de la topographie,
  • des fluctuations de la pesanteur engendrées par les marées terrestres (similaires aux marées océaniques, mais ce sont les petites déformations que subit la Terre sous l'influence du champ de la pesanteur).

Après l'application de corrections tenant compte de toutes ces influences, la valeur théorique du champ de la pesanteur de la Terre en un point de mesure est soustraite de la valeur mesurée (ou observée) corrigée et la différence est appelée anomalie de Bouguer (d'après le nom du physicien français Pierre Bouguer).

En théorie, les différences de l'anomalie de Bouguer sur une carte sont reliées aux différences de densité de la roche. Là où la densité est plus grande, l'anomalie de Bouguer est plus forte et est souvent exprimée comme étant de valeur davantage positive. Les cartes gravimétriques permettent d'observer des configurations d'anomalies de la pesanteur qui peuvent être reliées à des unités lithologiques ou des structures (par exemple des failles ) spécifiques.

De telles configurations sont extrêmement utiles pour suivre lesdites unités ou structures sous des morts terrains glaciaires, sous l'eau ou sous le sable de déserts. Certaines ressources minérales peuvent être associées à des minéraux présentant une densité supérieure à la densité moyenne des roches (par exemple cuivre, zinc, fer, plomb) ou inférieure à celle-ci (par exemple sel, potasse) et qui engendrent des perturbations locales (anomalies) remarquables du champ de la pesanteur.

Ces anomalies ont permis de mettre en évidence:

  • la racine crustale peu dense des chaînes de montagne.
  • Ou encore le déficit de masse sous la Scandinavie, du à un en foncement de la crôute continentale, sous le poids de la calotte glaciaire, qui a aujourd'hui disparue. Cette croûte enfoncée a, en effet, une densité plus faible que le manteau environnant.

Ces observations sont en accords avec le modèle de l'isostasie.

Autres langues