Andréas Papandréou

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Andréas Papandréou (en grec Ανδρέας Γ. Παπανδρέου), né à Chios le 5 février 1919 et mort 23 juin 1996, était un économiste internationalement reconnu et homme politique grec. Il fut deux fois Premier Ministre : d'octobre 1981 à juillet 1989 et d'octobre 1993 à janvier 1996. Il est le fondateur du parti socialiste grec.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il était le fils de l'homme politique progressiste et Premier Ministre Yeóryios Papandréou et de Sofia Mineyko.

Durant ses études à l'université d'Athènes, il fréquenta les milieux trotskistes. Cela lui valut d'être arrêté, emprisonné et torturé en 1939, durant la dictature de Metaxás. Les trotskistes lui reprochèrent ensuite, comme à d'autres anciens étudiants anciens trotskistes, d'avoir parlé pour obtenir sa libération. Sa famille lui fit quitter le pays.

Il poursuivit alors ses études à Harvard, où il obtint un Doctorat en Économie. Il resta ensuite à Harvard où il enseigna jusque 1947. En 1944, il devint citoyen américain et servit dans la Marine. Il fut ensuite Professeur d'Économie à l'Université du Minnesota, puis à Northwestern puis Berkeley (où il dirigea le Département d'Économie). Il fut ensuite Professeur d'Économie à l'Université de Stockholm puis Toronto au Canada.

En 1951, il épousa une Américaine, Margaret Chant, avec qui il eut trois fils et une fille.

Il revint en Grèce en 1961 pour diriger le Centre de Recherches Économiques à la demande du Premier Ministre Constantin Caramanlis. Il entra aussi en politique à cette occasion et fut élu député d'Achaïe (la région d'où son père était originaire) en 1964. Il fut Ministre du gouvernement de son père, à un poste qui faisait de lui le premier conseiller du Premier Ministre. Dans ses discours, A. Papandréou demandait que la Grèce ait une attitude plus neutre dans la guerre froide et qu'elle fût moins soumise aux États-Unis dont il voulait diminuer la présence militaire sur le territoire grec. Il réclamait aussi la mise à la retraite des officiers supérieurs affichant des idées antidémocratiques. Il fut mêlé à la conspiration Aspida (bouclier) menée par de jeunes officiers de gauche. La personnalité d’Andréas Papandréou, son ascension politique rapide ainsi que les soupçons liés à Aspida firent partie des causes qui amenèrent la chute du gouvernement de Georges Papandreou.

Arrêté lors de la Dictature des colonels, Andreas Papandreou fut autorisé à quitter la Grèce après que les États-Unis aient fait pression pour sa libération. Son père, quant à lui, mourut en résidence surveillée en 1968.

En exil, il créa le Mouvement Panhellènique de Libération (PAK). Il défendit alors des idées beaucoup plus radicales que celles qu'il avait lorsqu'il était en Grèce : appel à l'insurrection armée contre les colonels, critique des États-Unis, de l'OTAN et de la politique de la communauté économique européenne vis à vis de la junte militaire.

Il revint en Grèce à la chute des colonels (1974) et fonda le Parti Socialiste Panhellènique (PASOK). Ce parti réclamait la fin de la soumission de la Grèce aux États-Unis ainsi que d'importantes réformes économiques et sociales. Le PASOK obtint 14 % des voix en 1974, 25 % en 1977 et 48 % en 1981. Andreas Papandreou forma alors le premier gouvernement socialiste de l'histoire de la Grèce. Contrairement à ce qu'annonçait le programme du PASOK, les bases de l'OTAN ne furent pas démantelées et la Grèce resta dans la CEE.

Il y eut cependant le très grave incident du Sismik. La Turquie voulait faire des recherches géologiques dans la mer Egée grâce à son bateau "le Sismik". La Grèce mobilisa et se retira immédiatement de l'OTAN, la réaction fut immédiate, la Turquie ne fit pas de recherche dans la mer Egée et la Grèce ne se retira pas de l'OTAN. Le premier ministre fut déclaré personna non grata en Amérique.

A. Papandréou fut réélu en 1988 avec 46 % des voix. Ce deuxième mandat fut marqué par d'importants problèmes économiques ainsi que par un certain nombre de scandales. La liaison du Premier Ministre avec une hôtesse de l'air n'arrangea pas sa popularité. En 1989, il divorça et épousa Dimitra Liani. Cela entraîna sa rupture (familiale et politique) avec son fils Yeóryios Papandreou, alors Ministre PASOK.

Malgré tout, le PASOK obtint encore 39 % des voix lors du premier scrutin de 1989 et 41 % lors du second. Le troisième scrutin en moins d'un an (avril 1990) vit le PASOK à 39 %, pas assez pour empêcher un gouvernement de la Néa Demokratía. Une commission d'enquête parlementaire se pencha alors sur les accusations de corruption et d'écoutes téléphoniques illégales portées contre Andréas Papandréou, qui fut acquitté en 1992. Pour un plus grand respect de la transparence il faut remarquer que le procès fut entièrement retransmis à la télévision grecque.

Il répondit à tous ses détracteurs en remportant les élections de 1993.

Il mourut en juin 1996. Ses funérailles furent l'occasion d'un des plus grands rassemblements nationaux jamais vus. Lors de sa mort il préparait un congrès du PASOK. Son successeur officieux (Georgos Gennimatas) étant décédé prématurément d'un cancer du poumon, ce fut Simitis qui lui succéda comme chef de parti et premier ministre.

Actuellement c'est son fils Yeóryios Papandréou, qui a maintenant accepté l'héritage paternel et dirige le PASOK depuis 2004.

[modifier] Ideologie

[modifier] Oeuvre politique

[modifier] Oeuvre académique

[modifier] Ouvrages

[modifier] Bibliographie

Précédé par Andréas Papandréou Suivi par
Georges Rallis
Premier Ministre de Grèce
1981-1989
Tzannis Tzannetakis
Constantinos Mitsotakis
Premier Ministre de Grèce
1993-1996
Costas Simitis
Helmut Kohl
Président du Conseil européen
1er juillet 1988 - 31 décembre 1988
Felipe Gonzales
Jean-Luc Dehaene
Président du Conseil européen
1er janvier 1994 - 30 juin 1994
Helmut Kohl