André Prudhommeaux

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André Jean Eugène Prudhommeaux, militant communiste de conseils, puis anarchiste, né en 1902, décédé en 1968. Il a eu comme pseudonymes André Prunier et Jean Cello.

[modifier] Biographie

Né le 15 octobre 1902 au Familistère de Guise (Aisne), il était le fils de Marie-Jeanne Dallet, nièce de Madame Godin, compagne du fondateur fouriériste de cette coopérative de production, son grand-oncle Jean-Baptiste André Godin. Son père Jules Prudhommeaux était animateur et théoricien du mouvement coopératif et analyste des expériences et utopies socialistes. André passa son enfance à Guise, Nîmes, Sens, puis Versailles. Après ses études secondaires, il entra à l'Ecole d'Agriculture de Grignon (Seine-et-Oise), puis fut étudiant à la faculté des sciences de Paris. Il fréquenta les réunions de jeunes militants de la revue communisante Clarté à laquelle il collabora à plusieurs reprises en 1927. En 1926-1927, il était préparateur-auxiliaire au laboratoire de recherches et d'analyses du ministère de l'Agriculture, avant d'être renvoyé de son poste de micrographe-chimiste à cause de son action politique: membre du groupe oppositionnel d'Albert Treint, le Redressement communiste. Par la suite, il vivra de besognes qui lui assuraient son indépendance: libraire, correcteur, laveur de vitres, etc. Marié depuis l'automne 1928 avec Dora Riss, dite Dori.

En 1928, il ouvre avec Dori la « Librairie Ouvrière », au 67 boulevard de Belleville, lieu de rencontre de divers communistes oppositionnels. En août 1929, il fait partie de la quinzaine de communistes de conseils qui se rassemblent sous le nom de Groupes Ouvriers Communistes (GOC) et publient L'Ouvrier communiste. A partir de 1931, André et sa compagne qui ont rompu avec les GOC, publient successivement - avec Jean Dautry - Spartacus et Correspondance internationale ouvrière (Nîmes, 25 septembre [1932] à 15 mai [1933]), qui était domicilié 10 rue Emile Jamais au siège de l’imprimerie coopérative ouvrière La Laborieuse fondée par Prudhommeaux.

En 1933, ils participent à la campagne en faveur de Marinus Van der Lubbe et à la constitution de la section française du Comité de soutien à celui-ci. Ses premiers articles sur ce sujet paraissent dans Le Libertaire (n° 90-92, mars 1933), Il cesse cette collaboration lorsque Le Libertaire reprend à son compte les diffamations staliniennes contre van der Lubbe, et publie ses articles de soutien suivants dans La Revue Anarchiste et Le Semeur. Durant un séjour en Allemagne en 1934, André et Dori furent arrêtées et expulsées. La même année il publie avec Dori la brochure "Spartacus et la commune de Berlin, 1918-1919". A "La Laborieuse", il tirera à partir de 1934 son journal "Terre Libre" qui devint en 1937 le journal de la Fédération anarchiste de langue française. Avec Dori il séjourne brièvement à Barcelone durant la guerre d'Espagne. Il fonde successivement les journaux "L'Espagne Antifasciste", "La Nouvelle Espagne Antifasciste" et "L'Espagne Nouvelle", dans lesquelles il s'oppose au ministérialisme des organisations anarchistes en Espagne.

Dès la déclaration de guerre en 1939, il se réfugie en Suisse, chez ses beaux-parents. Toute activité politique lui étant interdite, il se tourne vers la critique littéraire et la traduction poétique, notamment des sonnets de Shakespeare et de Michel-Ange, poèmes d'Atilla Joszep, ainsi que d'un recueil de textes d'Alexandre Herzen: 'La Russie et l'Occident'. Il participa également à une série d'émissions de la Radio de Genève sur les poètes romantiques anglais: Byron, Keats, Shelley et autres, dont il avait aussi traduit l'oeuvre pendant son séjour en Suisse. Il noua de nombreuses amitiés avec plusieurs réfugiés politiques comme Luigi Bertoni, F.A. Widmann-Peña et Jean-Paul Samson, qui devait publier plus tard la revue Témoins, à laquelle Prudhommeaux collabora également.

A la fin de 1946 ils rentrent en France pour s'installer à Versailles. Il reprit sa place dans le mouvement anarchiste en participant à la rédaction du Libertaire, en réunissant et animant un groupe de jeunes étudiants, le Cercle Libertaire des Étudiants (CLÉ).

Durant les années 1948-1958 il est secrétaire général de la Commission de Relations Internationales Anarchistes (CRIA). Son travail pour la revue Preuves, de 1951 à 1957, lui fut vivement reproché dans le mouvement anarchiste et lui coûtait sa collaboration au Libertaire.

En 1952, il fait partie des militants qui ne se retrouvant pas dans l'orientation de la Fédération anarchiste vont se réunir autour d'un bulletin, l'Entente anarchiste, bulletin de relation, d'information, de coordination, et d'étude organisationnelle du mouvement anarchiste. Il participe à la reconstitution en décembre 1953 d'une Fédération anarchiste. Il sera rédacteur du Monde Libertaire depuis sa parution en 1954, et assurera le secrétariat des relations internationales à partir de 1956 dans la nouvelle FA.

En 1960 il ressent les premiers symptômes de la maladie de Parkinson. Il meurt à Versailles en 1968.

[modifier] Liens internes