André Grusenmeyer

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André Grusenmeyer mécanicien et inventeur, est né le 24 novembre 1840 à Uhlwiller, dans le Bas-Rhin, et il est mort le 30 novembre 1905 à Haguenau.

[modifier] Biographie

Batteuse d'André Grusemeyer en 1888. Brevet déposé à Paris
Batteuse d'André Grusemeyer en 1888. Brevet déposé à Paris

L'invention de la machine au début du XIXe siècle va engendrer un nouveau type d'artisan, le mécanicien. Uhlwiller va devenir célèbre dans les environs à cause d'un enfant du village qui sera mécanicien et inventeur, André Grusenmeyer. Ce dernier est né à Uhlwiller le 24-11-1840 comme fils d'Antoine Grusenmeyer et Catherine Krauss. Nous ne savons rien de son apprentissage ; comme jeune mécanicien il ouvrit près de l'église son atelier où il occupait jusqu'à vingt ouvriers, ce qui équivalait pour ce temps à une petite usine. Dans cet atelier il ne se contentait pas de fabriquer ou de réparer des machines agricoles. C'est ainsi qu'on lui attribue l'invention de la batteuse (Dreschmaschine), du manège, de la charrue-butteur et d'autres machines. [1] Une telle batteuse peu encore être vue au musée du pain d'Uhlwiller. Malheureusement Grusenmeyer n'a pas fait breveter ses premières inventions et c'est seulement très tard qu'il s'est laissé convaincre à faire cette démarche. D'après un journal il aurait déposé 21 brevets pour des scies et d'autres machines agricoles. Nous avons de lui deux brevets enregistrés à l'Office des brevets à Munich :

  • L'un, daté du 5.02.1878 [2], concerne un dispositif qui permet à la batteuse d'éjecter la paille non broyée ; jusqu'à présent, dit le texte du brevet, les batteuses en usage rendent une paille complètement broyée de sorte qu'elle est inapte à beaucoup d'usages et qu'elle n'a que le tiers de la valeur de celle livrée par la machine de Grusenmeyer.
  • L'autre brevet daté du 6.02.1889 [3], prévoit un nouveau dispositif qui permet à la batteuse de réaliser la parfaite séparation du grain, de la paille et des saletés, sans que ce dispositif nécessite une construction compliquée ou de grandes dimensions. Ces deux inventions brevetées ont largement contribué au perfectionnement de la machine-batteuse.
  • Enfin un troisième déposé à Paris [4].

L'invention de la batteuse posait le problème de la force motrice ; le moteur existait déjà, mais le moteur à vapeur ou à explosion était encore rare et le moteur électrique était impossible par défaut de réseau électrique. Ne restait alors comme force motrice que le muscle humain et le trait animal. Dans mon enfance j'ai encore pu voir en exercice une batteuse activée par des mains d'homme ; sur le côté de la machine était fixée une grande manivelle, qui était tournée par deux hommes. L'utilisation de la force de trait animal se fit par le moyen du manège ; sous un hangar derrière la grange était installé un carrousel, activé par deux chevaux qui tournaient en rond ; le mouvement rotatif ainsi acquis était transmis par engrenage et vilebrequin à la batteuse installée dans l'aire de la grange. D'après de nombreux témoignages l'invention du manège est due à André Grusenmeyer. Aujourd'hui encore, dans certains hangars perdus d'Uhlwiller, se trouvent des parties de manèges inventés et construits par lui.

  • Comme souvent chez des tempéraments de ce genre, il manquait à Grusenmeyer le sens de l'organisation rigoureuse et de la gestion financière, de sorte qu'après des années son entreprise était grevée de dettes et vendue aux enchères. Grusenmeyer quitta Uhlwiller avec sa famille pour s'établir à Haguenau, où il acquit à nouveau un petit atelier ; il y continuait ses inventions, qu'il réalisa plus lui-même, car désormais il travaillait pour l'entreprise "Machines agricoles Kuhn", à Saverne, à qui il vendait ses brevets pour peu d'argent, comme me l'ont assuré ses petits enfants installés à Strasbourg-Neudorf. C'est en 1867 qu'il s'installa à Haguenau avec toute sa famille. Avec l'argent que lui rapportaient ses inventions, il a pu acheter un ancien moulin à huile situé à proximité d'un réseau de chemin de fer (actuellement atelier de la municipalité de Haguenau). En ce temps les affaires marchaient bien et il vendait ses machines agricoles dans toute la France. Malencontreusement, un peu avant 1900, alors qu'il était allé voir des clients en Alsace, un incendie se déclara et brûla toutes les machines agricoles qui étaient alors en stock dans cette usine. Comme c'était souvent le cas à l'époque l'entreprise n'était pas assurée. Suite à cette catastrophe, ils sont partis et se sont installés à l'atelier qui fit repris par son fils Joseph. Jusqu'à nos jours la mémoire de l'inventeur Grusenmeyer a été fidèlement conservée à Uhlwiller et dans les villages environnants. [5].
  • Ces fils André et Joseph Grusenmeyer ont également déposé des brevets.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. DNA 30 avril 1995
  2. sous le n° 4.250
  3. sous le numéro 55.295
  4. sous le numéro 140,417 le 30 décembre 1880
  5. supplément DNA p4 et 5 du 7 avril 1992 Lemire Tanguy et Almanach Sainte Odile de 1976 écrit par l'Albert Ritt

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