Alfred de Dreux

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Alfred de Dreux (né et mort à Paris, 23 mai 1810, 5 mars 1860) est un portraitiste et peintre animalier français qui s'est spécialisé dans la représentation du cheval.

[modifier] Biographie

Alfred de dreux, Portrait équestre de Napoléon III' (1859)
Alfred de dreux, Portrait équestre de Napoléon III' (1859)

Fils de l'architecte prix de Rome Pierre-Anne de Dreux et neveu du peintre Pierre-Joseph de Dreux-Dorcy, il connut lors de son enfance Théodore Géricault qui fit son portrait avec ses soeurs. Il eut comme professeur Isabey, et Léon Cogniet qui voulait en faire un peintre d'histoire. Peintre des élégances hippiques il réalise plusieurs portraits équestres des membres de la famille d'Orléans et plus tard de Napoléon III. Il meurt d'une maladie de foie, comme en atteste une lettre[1] du 17 juillet 1860 de sa soeur Louise Becq de Fouquières à Georges Géricault, fils de Théodore Géricault, et comme l'atteste également Maxime du Camp. Une rumeur a laissé croire qu'il avait été tué dans un duel par le Comte Fleury, aide de camp de l'empereur. La rumeur s'est imposée au point d'être racontée, presque cent ans plus tard, par le petit neveu d'Alfred de Dreux, André de Fouquières, dans son livre de mémoires Cinquante ans de Panache :

"Mon grand-oncle montait chaque matin au Bois [de Boulogne] des pur sang qu'il faisait venir à grand frais d'Angleterre. Or un jour qu'il était sur un superbe alezan qu'il venait de recevoir, il rencontra son dernier "modèle", l'empereur (Napoléon III) [...]" Celui-ci lui fit compliment de sa monture et, séduit, lui demanda s'il consentirait à la lui céder. Ce à quoi un bon courtisan ne pouvait qu'acquiescer. Le Premier Ecuyer, Fleury, vint donc traiter à l'atelier qu'Alfred de Dreux partageait, rue Pigalle, avec le peintre Isidore Pils. De Dreux se contenta de demander pour sa monture le prix qu'il l'avait acquise, soit 6 000 francs. Mais, à quelque temps de là, à un des bals de la cour, l'Empereur l'accoste, le félicite de la qualité du cheval, mais se récrie sur son prix : 15 000 francs. On devine en quelles mains était passée la différence.

"Le lendemain, Alfred de Dreux provoquait le grand écuyer. Un duel eut lieu, - un duel privé, sans témoins - et mon grand-oncle eut le foie percé d'un coup d'épée. Il devait mourir peu après. Ce qui paraît certain, c'est que ce je fut pas d'une chute de cheval, comme l'annonça la "Gazette des Beaux-Arts"..."[2]

[modifier] Bibliographie

  • Catalogue de l'exposition, Alfred de Dreux, Maisons-Lafitte, Château, du 25 mai au 1er juillet 1928, préface par Raymond Régamey.
  • Marie-Christine Renauld Beaupère,Alfred de Dreux le peintre du cheval 1988 Ed. Caracole (ISBN 2828902862)
  • Amaury de Louvencourt Alfred de Dreux, 1810-1860 peintures, dessins, aquarelles, lithographies Ed. Galerie La Cymaise 1988 (ISBN 2907580000)
  • Catalogue de l'exposition, Alfred de Dreux, le cheval, passion d'un dandy parisien, Paris, Fondation Mona Bismarck, 1997, notices par Marie-Christine Renauld et Jacques Foucart.
  • Catalogue de l'exposition Alfred de Dreux, Peintre de chevaux, "70 ans après", Maisons-Lafitte, Château,du 17 avril au 10 juin 1998. Avec une réimpression de la préface du catalogue de 1928, et le texte de la causerie inédite de Monsieur André de Fouquières faite au château de Maisons en 1928.
  • Marie-Christine Renauld Beaupère, Le cheval, l'univers d'Alfred de Dreux monographie et catalogue raisonné, Actes-Sud, 2008 (ISBN 2742769900)

[modifier] Notes

  1. Conservée à la bibliothèque municipale d'Evreux
  2. Sur Fleury, et la mort d'Alfred de Dreux, voir Gérard Guillotel, "Les Haras Nationaux", Editions Lavauzelle, vol. 3, 1986, p. 79


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