Aktan Abdykalikov

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Aktan Abdykalikov est un cinéaste kirghize, né en 1957, au Kirghizstan.

Aktan Abdykalykov est artiste peintre de formation, diplomé de l'Institut des arts de Bichkek. Il a donc un parcours atypique pour un cinéaste de l'espace ex-soviétique, puisqu'il n'est pas promu d'une grande école de cinéma. Non issu de l'intelligentsia de la petite république soviétique, son intégration aux milieux artistiques n'est pas aisée. Il doit avoir recours à un arrangement pour parfaire sa technique, obtenant l'accès aux peintres kirghizes en échange du gardiennage des locaux d'une Académie de peinture.

En 1981, il est invité pour la première fois comme artiste décorateur pour les studios Kyrgyz Film. Durant 10 ans, il occupe divers postes au sein des studios. Il est notamment l'auteur de tableaux et croquis destinés à inspirer les équipes de tournage entre l'écriture du scénario et celle du plan de tournage. Il évolue progressivement vers le poste de premier assistant, puis vers la réalisation et la mise en scène.

[modifier] Filmographie :

En 1990, il réalise son premier film documentaire "The dog was running" qui reçoit le Grand Prix du festival international de Bakou (Azerbaïdjan).

Sa trilogie de fiction débute en 1993, avec un premier court métrage de fiction, "La Balançoire" (Selkinchek). Il reçoit, entre autres, le grand prix du festival de Potsdam (Allemagne).

Son premier long métrage, "Le Fils adoptif" (Beshkempir), sort en 1998. Consacré à l'enfance dans un village kirghize des années 1960, il reste son grand succès à l'étranger. Il a été primé notamment du Grand Prix du festival international de Cottbus (Allemagne) et du festival International de Belgrade (Yougoslavie).

En 2001, il présente "Le Singe" (Maïmyl), à Cannes, dans la sélection "Un Certain regard". Ce second long métrage prolonge le parcours partiellement autobiographique par l'évocation de l'adolescence en Kirghizie. Ce film, qui achève la trilogie, a reçu le concours financier du Centre national de la cinématographie. C'est son dernier travail majeur en date.

[modifier] Son style

Revendiquant comme un crédo la catégorie "Art et essai", Aktan Abdykalykov propose un cinéma dénué d'effets spéciaux et d'artifices de mise en scène, en décor réel, avec une majorité d'acteurs non professionnels. Le scénario est pour lui un plan de travail, qu'il n'hésite pas à bouleverser et nourrir des événements qui surviennent sur le tournage, tout en conservant une forte cohérence d'ensemble .

Le choix soigné des cadres et le rythme plutôt paisible des scènes et des enchaînements, l'apparentent au cinéma classique d'Europe de l'Est et d'Union soviétique. En revanche, le parti pris de simplicité des sujets et des images l'en distingue fortement. Par ailleurs, contrairement à nombre de ses contemporains de la CEI, il donne du Kirghizstan une image tendre, voire espiègle, volontiers optimiste, mais décidément réaliste.

En 2003, Aktan Abdykalykov choisit de se réapproprier le nom de son père géniteur. Il signe désormais ses réalisations du nom d'Aktan Arym Kubat.