Acanthophis

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Acanthophis
Acanthophis antarcticus
Acanthophis antarcticus
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Reptilia
Ordre Squamata
Sous-ordre Serpentes
Infra-ordre Alethinophidia
Famille Elapidae
Genre
Acanthophis
Daudin, 1803
Taxons de rang inférieur
  • Voir texte

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Acanthophis est un genre de serpent très vemineux de la famille des élapidés. Communément appelés les faiseurs de morts (death adders), ils sont originaires d'Australie, de Nouvelle-Guinée et des îles voisines et sont parmi les serpents les plus venimeux au monde. Le nom du genre vient du grec ancien acanthos / ἄκανθος "épine" et ophis / ὄφις "serpent", se référant à leur queue qui se termine en aiguille.

Sept espèces sont répertoriées par l'ITIS, mais on ne sait pas encore combien d'espèces ce genre comprend, avec des chiffres allant de 4 à 15 espèces citées.

Sommaire

[modifier] Description

Les acanthophis ressemblent aux vipères avec un corps court et robuste, une tête de forme triangulaire et de petites écailles sous les yeux. Ils ont également des pupilles verticales et de nombreuses petites écailles sur le sommet de la tête. Leurs crocs sont également plus longs et plus mobiles que ceux de la plupart des autres élapidés, mais encore loins de la taille vue chez certaines vipères. En dépit de leur nom et leur apparence, ils ne font pas du tout partie de la famille des vipères. Il s'agit d'un cas d'évolution convergente.

En principe, il leur faut 2 à 3 ans pour atteindre l'âge adulte. Les femelles sont généralement un peu plus grandes que les mâles. Ils peuvent également être facilement distingués des autres serpents d'Australie en raison d'un petit ver qui leur sert d'appât au bout de leur queue et qui est agité pour attirer des proies. La plupart ont de grandes bandes autour du corps, mais la couleur elle-même est variable, en fonction de leur localilisation. Les couleurs habituelles sont: noir, gris ou rouge et jaune, mais aussi brun et vert-gris.

[modifier] Chasse

Contrairement à la plupart des autres serpents, les acantophis ne recherchent pas activement leurs proies mais se placent plutôt en embuscade pour les attirer vers eux.

Lorsqu'ils ont faim, ils s'enterrent dans le sol, le sable ou un tas de feuilles mortes, en fonction de leur environnement. La seule partie d'eux mêmes qu'ils exposent est leur tête et leur queue, de façon générale très bien camouflées. Au bout de la queue se trouve un leurre caudal qu'ils placent en face de leur tête et qu'ils secouent très rapidement de manière à ce qu'il soit confondu avec une larve ou un ver. Des oiseaux ou des mammifères peu méfiants finiront par tenter de saisir ce facile déjeuner. Ce n'est qu'à ce moment là que le serpent va se déplacer, portant l'attaque la plus rapide de tous les serpents au monde. Un acantophis peut se mettre en position de chasse, bondir sur sa proie, lui inoculer son venin et se remettre en position de chasse en 0,13 seconde, en un clin d'oeil.

[modifier] Venin

Les acanthophis injectent en moyenne 40 à 100 mg d'un venin très toxique (il faut injecter 0,4 à 0,5 mg par kg de poids pour tuer 50% d'un lot de souris (DL50) par morsure. Ce qui enfait en cas de non traitement l'un des serpents les plus dangereux au monde (classé dans le "top 10" par le CSL).

Son venin est neurotoxique, ne contenant ni hémotoxine ni myotoxine, contrairement à la plupart des serpents venimeux.

[modifier] L'homme et les morsures d'acanthophis

Une morsure d'acanthophis paralyse. Bien que cette paralysie soit très mineure dans un premier temps, elle peut causer la mort par arrêt respiratoire en moins de six heures. L'acmé des symptômes se situe généralement entre 24 et 48 heures après la morsure.

Les effets du venin peuvent être annulés grâce à l'utilisation de séruma antivenimeux ou en utilisant des anticholinestérases qui brisent le blocus synaptique de l'acétylcholine utilisée par le système nerveux parasympathique et donc d'atténuer les effets du venin.

Avant l'utilisation des sérums, 50% des morsures étaient mortelles. Maintenant, avec les sérums et en raison de la lente progression des symptômes d'envenimation, les morts sont très rares en Australie. En Nouvelle Guinée, les décès dus à ces serpents sont encore courants.

[modifier] Taxonomie

Bien que les Acanthophis ressemblent à des vipères, ils sont membres de la famille des Elapidae et sont plus étroitement liés aux cobras, mambas et serpents corail.

On ne sait pas encore combien d'espèces ce genre comprend. Traditionnellement, seulement A. antarcticus, A. praelongus et A. pyrrhus ont été reconnues. En 1998, cinq nouvelles espèces ont été décrites (A. barnetti, A. crotalusei, A. cummingi, A.wellsei et A. woolfi)[1] et en 2002 trois autres ont été ajoutées (A. groenveldi, A. macgregori et A. yuwoni)[2]. Ces descriptions ont été accueillies avec scepticisme,[3][4][5] et seulement A. wellsi, où une description détaillée a été publiée[3], a été largement reconnue. La plus grande confusion existe sur les Acanthophis de Papouasie-Nouvelle-Guinée et d'Indonésie. Ils ont été classés tantôt dans A. antarcticus, tantôt dans A. praelongus. En 2005, on a démontré qu'aucun des deux classementds n'était bon[6] et que les Acanthophis de Nouvelle-Guinée devaient se répartir en deux principales espèces: A. laevis aux écailles plutôt lisses (et dont feraient partie les Acanthophis de l'île de Seram en Indonésie), et A. rugosus aux écailles rugueuses. Cette dernière peut être divisée en deux sous-espèces, une, A. rugosus stricto sensu, vivant au sud de la Nouvelle-Guinée, et une deuxième, A. hawkei, dans le nord du Queensland et le Territoire du Nord en Australie. Il est probable que certaines de ces espèces comme A. laevis devront être éclatées car regroupant des individus de forme et aux écailles trop différentes.

[modifier] Liste des espèces

  • Acanthophis antarcticus (Shaw et Nodder, 1802)
  • Acanthophis hawkei Wells et Wellington, 1985
  • Acanthophis laevis Macleay, 1878
  • Acanthophis praelongus Ramsay, 1877
  • Acanthophis pyrrhus Boulenger, 1898
  • Acanthophis rugosus (Loveridge, 1948)
  • Acanthophis wellsi (Hoser, 1998)

[modifier] Références

  1. Hoser, R. (1998): Death adders (genus Acanthophis): an overview, including descriptions of five new species and one subspecies. Monitor 9(2): 20-30, 33-41. available online
  2. Hoser, R. (2002): Death Adders (Genus Acanthophis): An Updated overview, including descriptions of 3 New Island species and 2 New Australian subspecies. Crocodilian - Journal of the Victorian Association of Amateur Herpetologists, September 2002: 5-11, 16-22, 24-30, front and back covers. available online
  3. ab Aplin, K.P. & S.C. Donnellan (1999): An extended description of the Pilbara Death Adder, Acanthophis wellsi Hoser (Serpentes: Elapidae), with notes on the Desert Death Adder, A. pyrrhus Boulenger, and identification of a possible hybrid zone. Records of the Western Australian Museum 19: 277-298.
  4. Wüster, W., B. Bush, J.S. Keogh, M. O'Shea & R. Shine (2001): Taxonomic contributions in the "amateur" literature: comments on recent descriptions of new genera and species by Raymond Hoser. Litteratura Serpentium 21: 67-79, 86-91. available online (PDF)
  5. Williams, D., W. Wüster & B. Fry (2006): The good, the bad and the ugly: Australian snake taxonomists and a history of the taxonomy of Australia's venomous snakes. Toxicon 48: 919-930. available online (PDF)
  6. Wüster, W., A.J. Dumbrell, C. Hay, C.E. Pook, D.J. Williams & B.G. Fry (2005): Snakes across the Strait: Trans-Torresian phylogeographic relationships in three genera of Australasian snakes (Serpentes: Elapidae: Acanthophis, Oxyuranus and Pseudechis). Molecular Phylogenetics and Evolution 34(1): 1-14. available online (PDF)

[modifier] Liens externes