Académie des langues kanak

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L’Académie des langues kanak (sigle A.L.K.) est une académie chargée de promouvoir les langues kanak parlées dans la collectivité territoriale de Nouvelle-Calédonie. Elle résulte de l' accord de Nouméa, de la loi organique subséquente et du projet de loi adopté le 30 novembre 2006 par le gouvernement de la collectivité (projet de loi du pays).

Le paysage linguistique kanak se caractérise d'abord par sa diversité, trait majeur de l'ensemble culturel océanien. Les langues kanak, au sens de l'A.L.K., appartiennent à la famille des langues austronésiennes, à l'exception du tayo, créole de Saint-Louis. L’A.L.K. considère qu'il existe aujourd'hui 40 langues et dialectes parlés en Nouvelle-Calédonie se décomposant ainsi :

  • 28 langues, classées en 3 groupes principaux : 13 langues du nord, 11 langues du sud et 4 langues des Loyauté ;
  • 11 dialectes
  • 1 créole : le tayo (Le Mont-Dore).

À partir des chiffres du recensement de 1996, le Laboratoire des civilisations à traditions orales (Lacito, qui relève du CNRS) a fait une estimation de 75 411 locuteurs, mais la réalité doit se situer en deçà (recensement de 2004 : 62 648 locuteurs), ainsi répartis :

  • îles Loyauté : 22,4 %
  • province Nord : 35,5 %
  • province Sud : 42,1 %.

Les trois langues les plus parlées sont le drehu (13 249 locuteurs), le nengone (7 958) et le paicî (6 056).

Pour l'administration, quatre langues kanak figurent en tant qu'épreuve facultative dans plusieurs concours de la fonction publique néo-calédonienne : l'ajië en plus des trois déjà citées.

Au niveau de l'organisation, les deux axes d'intervention de l’A.L.K. seront la normalisation, la promotion et le développement du patrimoine linguistique. En matière de normalisation, l'ALK devra faire l'état des normes d'usage pour les langues qui en sont déjà dotées et développer une norme pour celles qui n'en possèdent pas, en veillant à maintenir une cohérence d'ensemble. Pour la promotion et le développement des langues kanak, son rôle devrait consister à favoriser l'innovation linguistique, à participer à la validation des outils nécessaires, des enseignants, des programmes d'enseignement et des contenus, en liaison avec les autorités compétentes. Elle devra ouvrir des nouveaux espaces d'expression (santé, médias, éducation, transports, environnement et administration notamment).

Il est prévu 8 sections régionales qui travailleront avec les conseils d'aires coutumières. Chaque section aura à sa tête un académicien, désigné par le Sénat coutumier sur proposition du conseil coutumier.

L'ALK sera dirigée par un directeur et administrée par un conseil d'administration. Un conseil scientifique et technique assistera le conseil d'administration par ses avis consultatifs sur les questions linguistiques. Outre les huit académiciens, certains organismes siégeront au conseil d'administration avec voix consultative : l'Agence de développement de la culture kanak ou encore l'université de la Nouvelle-Calédonie. La création de l'ALK est inscrite dans le contrat de développement intercollectivités 2006-2010.

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