Abd al-Rahman II

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Al-Hakam Ier
émir de Cordoue
vie : 766-822
règne : 796-822


Omeyyades de Cordoue
Émirat de Cordoue
Califat de Cordoue
Histoire d'al-Andalus

Abû al-Mutarraf `Abd ar-Rahman ben al-Hakam ou `Abd ar-Rahman II (arabe : أبو المطرف عبد الرحمن بن الحكم), est né en 792 à Tolède. Il a succédé à son père Al-Hakam Ier comme quatrième émir omeyyade de Cordoue en 822. Il est mort en 852 à Cordoue. Arrière-petit-fils d'Abd al-Rahman Ier.

[modifier] Biographie

Son père lui laissa un état pacifié, dont il hérita à l'âge de trente ans. Mécène et protecteur des Arts et des Lettres, il sera considéré comme le chef d'état musulman le plus cultivé de son temps. Ces qualités conjuguées à la paix de l'émirat lui permirent de développer la civilisation andalouse, avec le poête et grand musicien luthiste Ziryab. Sa cour fut la plus brillante de toutes celles de l'Europe : il y attira les savants et les poètes de l'Orient comme Abbas Ibn Firnas.


En dépit de la rivalité politique qui l’oppose à Bagdad, Abd al-Rahman II envoie un grand savant en Mésopotamie, pour rechercher, acheter ou recopier des ouvrages scientifiques traduits du grecque ou du persan. Il pensionne richement astronomes et médecins. Ayant un droit de préemption sur toutes les marchandises importées, il lui arrive d’accorder audience à des marchands récemment arrivés d’Arabie ou de Byzance, pour se voir offrir leur livres les plus précieux. Les marchandises les plus prisées et les plus chèrement payées en Andalousie sont alors les livres rares.

Durant son règne, certains chrétiens s'ouvrirent à la culture musulmane et s'arabisèrent, au grand dam de la hiérarchie épiscopale et des chrétiens les plus extrémistes. Ces derniers n'hésitèrent pas à s'offrir en martyrs en semant le trouble, perturbant les prières dans les mosquées ou prenant à parti les religieux islamiques, les frappant et les insultant. Abd el-Rahman puis son fils durent réprimer durement ces troubles.

L'essor de la civilisation andalouse n'empécha pas l'émir de réorganiser l'armée et de prendre les mesures nécessaires pour faire face aux incursions vikings. Une de leur flotte prit, pilla et incendia Séville pendant sept jours : l'armée arabe réagit promptement et écrasa les normands le 11 novembre 844 au sud de la ville. Pour parer aux futurs raids, il ordonna la construction de tours de guets, de forteresses et d'une flotte de guerre. Un nouveau raid viking fut tenté en 859 : ils tentèrent un débarquement en Galice, qui fut repoussé, longèrent les côtes jusqu'au Guadalquivir, où ils se heurtèrent à une autre armée, franchissent le détroit de Gibraltar pour rejoindre Murcie, où la flotte musulmane coula quarante drakkars. Un siècle plus tard, l'échec d'un autre raid montra encore l'efficacité des dispositions prises par Abd el-Rahman.

La fin de son règne fut troublée par les intrigues à propos de sa succession. Il avait eu quarante-cinq fils, et les deux factions principales soutenaient respectivement Muhammad, le fils aîné, et Abd-Allah, le fils de la favorite, Tarub. Les conflits allèrent jusqu'à une tentative d'empoisonnement de l'émir. Finalement, ce fut Mohammed qui lui succéda.


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Muhammad Ier

[modifier] Source

  • André Clot, L'Espagne musulmane (VIIIe~XVe siècle), 1999 [détail des éditions]
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