Abbon de Fleury

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Saint Abbon de Fleury (né v. 940-945 à Orléans, mort le 13 novembre 1004 à La Réole), moine bénédictin réformateur, abbé de Fleury et un des plus grands savants de son temps.

Manuscrit médiéval d'un ouvrage d'Abbon de Fleury
Manuscrit médiéval d'un ouvrage d'Abbon de Fleury

Sommaire

[modifier] Biographie

Offert comme oblat à l'abbaye de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire), il y étudie les arts libéraux, avant de poursuivre sa formation à Paris, Reims et Orléans. Il dirige ensuite l'école de Fleury (965) dont le rayonnement est sous sa direction considérable.

Savant réputé, il fait autorité en matière de comput (calcul du temps pour les usages ecclésiastiques), d'astronomie, de musique, d'astrologie et d'arithmétique. À la demande de l'archevêque d'York, Oswald, il dirige l'école du monastère de Ramsey (985). Il y rédige la vie de saint Edmond. Revenu en France, il est élu abbé de Fleury en 988. Il prend d'abord le parti de l'archévêque de Reims Arnulf contre Hugues Capet, puis, envoyé par Hugues Capet à Rome pour arranger ses affaires matrimoniales, il parvient enfin à convaincre le roi de se soumettre aux règles de l'Église. Il reste un conseiller écouté d'Hugues Capet. Il défend avec ardeur son monastère contre Arnoul, proche des capétiens et évêque d'Orléans. Il passe alors pour le champion de la liberté monastique face aux prétentions des évêques et reçoit dans son combat l'appui du pouvoir pontifical. Néanmoins au concile de l’abbaye de Saint Basle (991), il prend la défense d’Arnoul , félon aux yeux d’Hugues Capet, en déniant la compétence des prélats pour ce jugement et en affirmant que la question devait être remise au pape. Il devient dès lors le champion du pape face aux prétentions des prélats et des seigneurs et se lie d’amitié avec le pape Grégoire V. Pour justifier sa lutte contre les prélats, il adresse au roi Hugues Capet et à son fils Robert son « Apologie aux rois Hugues et Robert » (994). Juriste à cette occasion, il proposa une vision tripartite de la société, où l'ordre monastique prime (contesté, l'origine pourrait aussi venir d'Adalbéron de Laon). A l’avènement de Robert II le Pieux (996), Abbon entre à son service et devient un influent conseiller.

En 1004, il se rend au monastère de la Réole, dépendance gasconne de Fleury, pour le réformer. Il y meurt assassiné, tué par un coup de lance, pour s'être interposé dans un conflit entre français et gascons au monastère de La Réole (Gironde) le 13 novembre 1004.

Sa fête est célébrée le 13 novembre.

[modifier] Œuvres

Auteur de nombreux ouvrages sur le comput (notamment critique du « Calculus » de Victorius d’Aquitaine), la grammaire (« questiones grammaticales ») et la réforme de l'Église, ainsi que d'une Apologétique contre l'évêque Arnoul d'Orléans qui est un véritable traité de l'ordre du monde, il est surtout connu par sa correspondance et par la collection de Canons où il tente d'élaborer un système politique de la royauté, de l'épiscopat et du monachisme. Il a également écrit une Vie de saint Edmond et un abrégé des vies de papes inspiré du Liber pontificalis. Ses ouvrages ont été recueillis dans les Acta sanctorum ordinis Sanci Benedicti. On trouve quelques lettres d'Abbon dans le tome X du Recueil des histoires de France par D. Bouquet.


[modifier] Postérité

En 2004, les villes de La Réole et de Saint-Benoît-sur-Loire ont célébré le millénaire de sa disparition lors de festivités laïques et religieuses. La Réole vit se monter un grand spectacle mêlant théâtre, musique, danse et chant sous la direction de la musicienne Marielle Guillon, ainsi que différents colloques et expositions, et Saint-Benoît-sur-Loire fut spectatrice de nombreuses conférences historiques.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Pierre Riché, Abbon de Fleury, Turnhout, Brépols, 2004, 311 p.

[modifier] Liens internes