Abbaye Notre-Dame du Bec

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La tour Saint-Nicolas
La tour Saint-Nicolas

L'abbaye Notre-Dame du Bec est située au Bec-Hellouin non loin de Brionne dans le département de l'Eure.

Elle a été fondée en 1034 (XIe siècle) par Herluin, chevalier du comte de Brionne. Avec l'arrivée de l'italien Lanfranc de Pavie, prieur et maître de l'école monastique, puis d'Anselme de Cantorbéry, le Bec devient l'un des principaux foyers de la vie intellectuelle du XIe siècle : le futur pape Alexandre II y étudie vers 1050 ainsi que nombre de futurs légats et évêques. Elle est jumelée depuis près de 1000 ans avec la Cathédrale de Cantorbéry à qui elle a donné trois archevêques.

En ce temps-là, la célèbre Abbaye du Bec possédait dans tout le pays de si gros revenus et de si vastes propriétés que l'on disait à son propos :

De quelque côté que le vent vente
L'Abbaye du Bec a rente

Ce haut lieu de rayonnement spirituel a retrouvé vie grâce aux moines bénédictins qui, depuis 1948, y perpétuent à nouveau la vie monastique. L'abbé actuel (en mars 2008) est Dom Paul-Emmanuel Clénet, 49e Abbé du Bec, élu en 1996.

Elle se compose aujourd'hui de la salle capitulaire, du cloître (XVIIe siècle) et des majestueux bâtiments conventuels (XVIIIe siècle). La grande église abbatiale (XIVe siècle) ne possède plus que ses fondations (l'église actuelle, dédicacée en 1969 par Mgr Caillot, évêque d'Évreux, se trouve dans l'ancien réfectoire). L'ensemble est dominé par la puissante tour Saint-Nicolas.


Sommaire

[modifier] La communauté actuelle

Vêpres solennelles à l'abbaye Notre-Dame du Bec en présence des moniales du monastère Sainte Françoise Romaine.
Vêpres solennelles à l'abbaye Notre-Dame du Bec en présence des moniales du monastère Sainte Françoise Romaine.

La communauté actuelle se compose (en février 2008) de 17 moines. Cette communauté, arrivée en 1948 de Cormeilles-en-Parisis sous l'impulsion de Dom Paul Grammont, fait partie de la congrégation bénédictine du Mont Olivet. Cette congrégation a été fondée au XIVe siècle par le bienheureux Bernard Tolomeï. Par admiration pour Bernard de Clairvaux dont il a pris le prénom, et par dévotion à la Vierge, Bernard Toloméï a voulu que les moines de sa fondation soient « blancs ». C'est cette appartenance à la congrégation olivétaine qui nous vaut donc de voir au Bec Hellouin des moines bénédictins vêtus de blanc.

Un moine s'entretenant avec un hôte à l'abbaye du Bec-Hellouin.
Un moine s'entretenant avec un hôte à l'abbaye du Bec-Hellouin.


A deux kilomètres de là, on trouve le monastère Sainte Françoise Romaine. Les sœurs de ce monastère sont « oblates » de l'abbaye Notre-Dame du Bec, elles viennent également de Cormeilles-en-Parisis et ont rejoint les moines dès 1949 après avoir fait construire leur monastère. La communauté des moniales s'est installée à proximité de l'abbaye des frères conformément à la tradition léguée à l'Église par Sainte Françoise Romaine dès le XVe siècle. Le monastère des sœurs a à sa tête une Prieure élue par la communauté, mais leur abbé est l'abbé de l'abbaye des frères. De la même façon, chaque sœur novice remettra ses vœux dans les mains de l'abbé. Également, les jours de fête et les dimanches, les sœurs se rendent à l'abbaye pour participer aux offices majeurs (messe, vêpres, vigiles). À ces occasions, la liturgie est superbe et les chants magnifiques, les sœurs se joignent au chœur des frères mêlant leurs voix à celles des moines.

[modifier] La vocation à l'œcuménisme

En raison même de l'histoire de l'abbaye du Bec les communautés de moines et de moniales se sont engagées dès leurs arrivées en 1948 – 1949 sur la voie de l'unité et du dialogue entre les différentes confessions chrétiennes.
Des relations soutenues avec les églises de la Réforme en Normandie, avec l'église orthodoxe, permettent des échanges importants sur les différentes pastorales. La communauté du Bec a aussi été une des toutes premières communautés monastiques (la première peut-être) à accueillir le renouveau charismatique. Un groupe de prière charismatique se réunit toutes les semaines à l'abbaye.

[modifier] L'anglicanisme

Cette croix se trouve sur le mur nord de l'église abbatiale de l'abbaye du Bec-Hellouin, à l'entrée à gauche. Elle a été offerte par la Cathédrale de Cantorbery en 1969.
Cette croix se trouve sur le mur nord de l'église abbatiale de l'abbaye du Bec-Hellouin, à l'entrée à gauche. Elle a été offerte par la Cathédrale de Cantorbery en 1969.

Le Bec ayant donné à la Communion anglicane trois archevêques de Cantorbéry, l'anglicanisme tient tout naturellement une place importante au Bec. L'abbaye du Bec est un de ces lieux où catholiques anglicans et catholiques romains peuvent se retrouver pour prier et apprendre à mieux se connaître.

[modifier] La cathédrale de Cantorbéry

Les relations entre l'abbaye du Bec et la cathédrale de Cantorbéry sont tout à fait privilégiées. On doit noter que les quatre derniers archevêques de Cantorbéry sont venus en visite au Bec. Pour renforcer ces liens, tout récemment (à la Pentecôte 2007), les communautés du Bec ont signé une charte œcuménique avec le chapitre de la cathédrale de Cantorbéry.

[modifier] Les termes de la charte

« Des liens existent entre le Bec et Cantorbéry depuis les XIe siècle et XIIe siècle : trois moines du Bec, à cette époque, sont devenus Archevêques de Cantorbéry : Lanfranc, Anselme et Théobald. Nous avons le désir d’approfondir cet héritage commun pour une meilleure connaissance mutuelle et un renforcement de nos liens spirituels.

Nous nous engageons donc :
à nous rendre visite tous les ans dans la mesure du possible, une année au Bec, l’autre à Cantorbéry,
à partager, d’une manière ou d’une autre, les grands événements de nos deux communautés, à nous accueillir en frères et sœurs dans le Christ, à prier chaque jeudi pour l’unité des chrétiens et pour chacune de nos deux communautés ».

Pour l’abbaye du Bec :
Père Paul-Emmanuel Clénet, abbé du Bec,
Mère Marie-Placide Cazenave, prieure des moniales du Bec.

Pour le Chapitre de Cantorbéry :
Robert Willis, doyen de Cantorbéry.

[modifier] Les fondations

En 1976, Dom Paul-Marie Grammont (†1989), abbé, a fondé un monastère à Abu Gosh en Israël et a permis la reprise de la vie monastique au Monastère de Mesnil–Saint–Loup, berceau de la communauté actuelle. Le monastère d'Abu Gosh fut canoniquement érigé en abbaye en 1999.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes