Abbaye Notre-Dame de Chancelade

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Abbaye de Chancelade
Ville Chancelade
Pays France France
Région Aquitaine
Département Dordogne
Culte
Type Abbaye
Début de la
construction
Xe siècle
Fin des travaux XIIe siècle
Style(s)
dominant(s)
romane
Classé(e) Monument historique

L'abbaye de Chancelade est située sur la commune de Chancelade, en Dordogne.

Sommaire

[modifier] Histoire de l'Abbaye

Quand, vers 1120, le pape Urbain II oblige les moines de l'abbaye Saint-Pierre de Cellefrouin à quitter leur règle de St Augustin pour suivre la règle des Bénédictins, l'abbé Foucault s'y oppose et devient ermite à Fons Cancellatus.

C'est l'acte fondateur de l'abbaye Notre-Dame de Chancelade.

L'emplacement de cette source est marqué par une stèle à la mémoire de Alain de Solminihac, au bord de la route[1].

[modifier] Fondation

Il est rejoint par d'autres moines et le groupe s'organise en communauté.

En 1128, le premier abbé, Gérard de Montlava est béni par l'évêque de Périgueux, Guillaume d'Auberoche et les moines décident de construire un monastère. Ils bâtissent l'église abbatiale, le couvent protégé par une enceinte, puis une petite église paroissiale. Les deux églises sont consacrée en même temps le 12 octobre 1147 par Raymond de Mareuil sous les vocables de la Vierge et de sainte Madeleine.

Vers 1140, le lieu de Merlande est offert par Geoffroi de Cauzé et les moines y bâtissent une chapelle sur la source. Puis la chapelle fut rapidement agrandie et devint un prieuré.

En 1360, l'abbaye compte 22 religieux. Elle s'est mise sous la protection du cardinal Élie de Talleyrand et reçoit de lui une dotation de 3800 florins d'or pour 38 nouveaux chanoines[1].

[modifier] Evolution du statut

C'est une abbaye augustinienne,en 1133, les moines choisissent la règle de St Augustin, rejoignant ainsi la congrégation des Chanoines de Saint Augustin.

En 1635, Alain de Solminihac s'oppose à la Congrégation de France, les génovéfains, fondée par le Cardinal de la Rochefoucauld, et si l'on interdit d'étendre la réforme pronée par Alain de Solminihac, Chancelade obtient l'autorisation d'exister comme congrégation indépendante[1].

[modifier] Guerres, pillages et destructions

De 1360 à 1367 les anglais occupent Périgueux. Ils chassent les moines pour loger une garnison dans le monastère. Du Guesclin, lors de son retour d'Espagne, va reconquérir l'abbaye, mais après son départ, l'Anglais la reprennent et y restent jusqu'au XVe siècle.

Vers 1440, sous la protection de Arnaud de Bourdeille, et grace à son abbé, Geoffroy de Pompadourla communauté se reconstitue.

En 1575, durant les guerres de religion, Périgueux est prise par les Huguenots, Langoiran s'empare de l'abbaye qui est pillée et incendiée. De l'église, il ne reste que la croisée du transept avec la coupole et le clocher. La voûte de la nef et le chœur roman sont détruits[1].

[modifier] Renouveau

Quand en 1614 Alain de Solminihac est pourvu de cette abbaye, les moines ne sont plus que quatre. En 1622il reçoit la bénédiction abbatiale en la cathédrale Saint Front des mains de Monseigneur de la Béraudière. Il rebâtit l'église à demi-abattue , reconstruit le cloître, les logis, les communs, il réforme l'abbaye et la repeuple.

Nommé évêque de Cahors par le pape Léon XIII le 17 juin 1636, Alain de Solminihac reviens à Chancelade en 1638 pour consacrer l'église. Son corps repose en la cathédrale de Cahors et il fut béatifié le 4 octobre 1981 par Jean-Paul II.

L'abbé Gros de Beler oriente résolument ses religieux vers les études et la bibliothèque s'enrichit de cartulaires, de chartes et de 4 000 livres. L'activité du sciptorium était intense :copie de manuscrits, classementent de textes, de chartes. Le Révérand Père Prunis découvrit le journal de voyage de Montaigne, enfermé dans une vieille malle dans la tour de la librairie et il fut édité à Rome en 1774[1].

Chancelade qui possédait une machine électrique avait souscrit à l' Encyclopédie de Diderot.

[modifier] Perte temporaire de fonction religieuse

Elle est vendue comme bien national en 1790.

De nombreux documents sont revenus à la Bibliothèque Nationale où ils constituent un ensemble de 183 volumes, et plusieurs centaines d'ouvrages sont à la bibliothèque municipale de Périgueux dont une copie du cartulaire.

L'église abbatiale devient église paroissiale au début du XIXe siècle. Une peinture du XVIIe siècle, le Christ aux outrages attribuée longtemps à de La Tour puis à Gerrit van Honthorst ou à un élève de son atelier, qui aurait été donné à Alain de Solminihac par le pape Léon XIII est visible dans l'église.

[modifier] Réouverture

En 1998, une communauté de Chanoines Réguliers de Saint Augustins se réinstalle à Chancelade et en 2004, le Logis de l'Abbé et son parc, rachetés par l'évéché, lui sont confiés pour y développer un centre spirituel[2].

[modifier] Architecture de l'Abbaye

[modifier] Église abbatiale

L'église est un édifice roman, de plan cruciforme, construit au XIIe siècle et très retouché.

La nef est constituée de cinq travées, voûtées d'ogives en 1630. La croisée est voûtée d'une coupole sur pendentifs et un clocher carré surmonte la croisée du transept.Les stalles, à l'intérieur, datent de la première moitié du XVIIe siècle siècle.

La chapelle Saint-Jean, qui a été consacrée en 1147, est voûtée en berceau brisé et possède une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four.

Une sacristie du XVIIe siècle siècle est accolée au choeur[3].

[modifier] Le logis de Bourdeilles

Le logis de Bourdeilles est le presbytère. Il est accollé à l'angle nord-ouest de l'église. Il date du XVe siècle , mais a été fortement retouché au XVIIe siècle[3].

[modifier] Les bâtiments monastiques

A l'est s'allonge un logis, dit de l'abbé, dont une partie date du XIIIe siècle mais a été rénové au XVIIIe siècle.

Les communs, situés à l'ouest de l'abbaye, comprennent un cuvier, un cellier, un logis et un moulin.

Le cuvier est un vaste édifice du XVe siècle siècle, voûté au XVIe siècle siècle d'un berceau surbaissé.

Le cellier remonte au XIVe siècle, mais a été voûté d'arêtes au XVIIe siècle.

Perpendiculairement au cellier, s'allonge un logis du XVIIe siècle siècle qui s'accole au moulin fortifié.Celui-ci a certaines parties qui remontent au XIVe siècle mais il a été repris les siècles suivants. Ce moulin abbatial, qui possède des ouvertures romanes bouchées, est alimenté par une dérivation de la Beauronne . De plan rectangulaire, il chevauche l’intégralité de la dérivation.

Le logis abbatial, le presbytère, le bâtiment conventuel,le logis de l'abbé, a porte d'entrée, les bâtiments de communs, les terrasses et les jardin, l'enclos, le pont, le moulin et l'église sont inscrits comme monuments historiques. Ils ont été construits du XIIe siècle au XVIIe siècle[3].

[modifier] Activité

Une communauté de chanoines réguliers de Saint Augustin, de la congrégation de Saint-Victor, s'est réinstallée en 1998. Les frères de la communauté assurent le service de la louange de Dieu, par les prières dans l’abbatiale, à travers les offices des laudes et des vêpres, et ils ont la charge de deux paroisses, Saint Pierre- Saint Paul des Rives de l'Isle, autour de Saint Astier (18 communes), et Saint Vincent sur Beauronne, autour de Chancelade ( 11 communes), ainsi que divers ministères auprès d'écoles,de collège, et de centres médicaux. En mars 2006, la communauté comprenait sept frères.[4].

[modifier] Notes et références de l'article

  1. abcde site dédié
  2. site de la communauté
  3. abc Base Mérimée
  4. site de la communauté

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes