Étourneau sansonnet

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Étourneau sansonnet
Une femelle immature à Londres en hiver
Une femelle immature à Londres en hiver
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Sturnidae
Tribu Sturnini
Genre
Sturnus
Linnaeus, 1758
Nom binominal
Sturnus vulgaris
Linnaeus, 1758
Répartition géographique
populations autochtones :

     /    Zones de nidification, en été
     /    Zones de nidification, permanentes
     /    Zones d'hivernage

populations introduites :

     /    Zones de nidification, en été
     /    Zones de nidification, permanentes

Statut de conservation IUCN :


LC  : Préoccupation mineure

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L'étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) est un oiseau passereau de la famille des sturnidés, originaire de la plus grande partie de l'Eurasie, mais qui a été introduit en Afrique du Sud, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Sommaire

[modifier] Description

L'étourneau sansonnet est probablement un des oiseaux les plus familiers des régions tempérées, avec son corps rondelet, ses ailes courtes, triangulaires et pointues, sa queue courte et carrée. L'adulte en été est noir et brillant avec des reflets verts ; en hiver, son plumage est similaire, mais moucheté de blanc sur le dos et le ventre.
Bec conique, long, fin, pointu et jaune vif, pattes longues et fines, brun rosé, œil brun foncé, l'espèce présente un discret dimorphisme sexuel : la femelle est plus terne, mais présente plus de taches sur la face ventrale. Les juvéniles sont d'un brun terne ; dans leur premier hiver, ils ressemblent aux adultes, mais sont plus bruns, spécialement sur la tête.

L'espèce ne peut guère être confondue avec les autres que dans la péninsule ibérique, en hiver, où il faut la distinguer de l'espèce très voisine S. unicolor, qui comme son nom l'indique, a moins de taches sur son plumage.

  • Longueur : de 17 à 21 cm
  • Poids : 60 à 95 grammes
  • Envergure : 37 cm

L'étourneau marche, plutôt que de sautiller. Son vol est énergique et direct, grâce à ses ailes et à sa queue courtes.

  • Sociabilité : 1 à 100000

[modifier] Habitat

Il est très abondant dans toute l'Europe mais aussi en Asie mineure, en Russie et jusqu'en Mongolie.

Il est sédentaire en Europe du Sud et de l'Ouest, mais les populations nordiques et orientales migrent en hiver vers ces régions, et même plus loin vers le sud, sur tout le pourtour méditerranéen.

L'étourneau s'accommode d'un grand nombre d'habitats, et on peut le trouver dans tous les environnements assez ouverts, des terres agricoles aux prés-salés.

Cette espèce adaptable et omnivore est considérée comme nuisible dans nombre de pays où elle a été introduite. L'étourneau sansonnet niche dans des trous et ceci a influé sur les espèces indigènes en raison de la compétition pour les sites de nidification.

[modifier] Biologie

Lorsqu'il est migrateur il constitue des bandes immenses qui s'organisent en dortoirs pour la nuit. Il est opportuniste et omnivore, son penchant pour les fruits (cerises, olives, raisin...) fait qu'il est peu apprécié par les cultivateurs en Europe de l'Ouest et au bord de la Méditerranée, mais il est apprécié par ceux d'Europe de l'Est car il y est essentiellement insectivore.

C'est une espèce hautement grégaire qui forme d'énormes bandes en hiver, donnant un spectacle impressionnant à voir et à entendre, quand ils viennent le soir se percher dans des buissons de roseaux, attirant par là souvent des oiseaux de proie tels que les émerillons ou les éperviers. Originaire des forêts de feuillus, l'étourneau s'est établi au voisinage de l'homme: de grandes bandes (exceptionnellement jusqu'à un million d'individus), peuvent se former dans les centres des villes, où ils provoquent beaucoup de dommages avec leurs fientes.

[modifier] Systématique

On distingue plusieurs sous-espèces :

  • S. vulgaris vulgaris
  • S. vulgaris faroensis
  • S. vulgaris zetlandicus
  • S. vulgaris granti
  • S. vulgaris poltaratskyi
  • S. vulgaris tauricus
  • S. vulgaris purpurascens
  • S. vulgaris caucasicus
  • S. vulgaris nobilior
  • S. vulgaris porphyronotus
  • S. vulgaris humii
  • S. vulgaris minor

[modifier] Extensions et régressions

En Australie occidentale, qui n'a pas été envahie par les sansonnets, le gouvernement paie des chasseurs à plein temps pour tuer les étourneaux qui arrivent.

Bien qu'il y ait environ 200 millions d'étourneaux en Amérique du Nord, ce sont tous les descendants d'une soixantaine d'oiseaux relâchés dans le Central Park de New York, par Eugene Shieffelin, à la tête d'une société d'acclimatation, qui essayait d'introduire en Amérique du Nord toutes les espèces d'oiseaux mentionnées dans les œuvres de William Shakespeare.

Les descendants de ces étourneaux ont provoqué de graves désordres en Amérique du Nord. Beaucoup d'espèces indigènes perdent leurs sites de nidification au profit des étourneaux, plus agressifs. Les étourneaux éliminent parfois des espèces telles que le merle bleu, l'hirondelle noire, l'hirondelle bicolore, ainsi que certaines des plus petites espèces de pivert.

Un siècle après leur introduction, ils ont contribué au déclin de toutes les espèces mentionnées, en se multipliant rapidement, au point qu'on les trouve maintenant dans toute l'Amérique du Nord jusqu'en Alaska, atteignant le niveau de surpopulation.

[modifier] Sous espèces

Il y a deux sous-espèces de l'étourneau sansonnet : l'étourneau des Shetland, S. v. zetlandicus, et l'étourneau des Féroé S. v. faroeensis, la variante la plus grande des étourneaux d'Europe. Le plumage des mâles adultes est noir avec des reflets bleus en hiver, verts en été. On ne trouve cette sous-espèce que dans les Iles Féroé. À l'origine, les étourneaux d'Écosse et d'Angleterre étaient semblables à ceux du continent, mais ils s'éteignirent en Écosse avant 1800, et devinrent rares en Angleterre. Ce n'est qu'un siècle après, vers 1900, que les S. v. vulgaris recolonisèrent en provenance du continent, et depuis, vers 1940, cette sous-espèce s'est étendue à l'Islande, où ils prospèrent, à l'Est et à l'Ouest.

On trouve S. v.vulgaris occasionnellement dans les Iles Féroé.

[modifier] Législation

En raison de leur expansion, des mesures de destruction ont été nécessaires dans certaines régions.

Il est classé nuisible en France dans la plupart des départements, car par la puissance du nombre, il est capable de détruire les récoltes.

Au Royaume-Uni, par contre, il est protégé, car l'agriculture intensive en a réduit les effectifs. Il en est de même dans plusieurs pays d'Europe de l'Est, où il n'est présent qu'en été (et où il débarrasse les agriculteurs des chenilles et autres insectes nuisibles).

Opportunistes et agressifs, ces oiseaux peuvent menacer l'existence des autres passereaux, en particulier dans les pays où ils ont été introduits : il est légal, aux USA et au Canada, de tuer les étourneaux en tous temps. C'est aussi devenu une habitude fondamentale de détruire les nids d'étourneaux, et d'ériger des nichoirs, là où c'est possible dans les arrière-cours et les terrains boisés, pour les espèces indigènes, afin de leur donner des chances de survie.

Seules certaines variétés sont considérées comme domestiques par la législation française.

[modifier] Campagnes d'effarouchement

L'effarouchement des étourneaux consiste à les effrayer pour les inciter à changer de dortoir. Cette opération a un intérêt dans les endroits où les rassemblements infligent des nuisances importantes à la population humaine (bruit, fientes). Elle consiste à émettre des bruits, des sons impulsifs, intenses et surtout brefs. On utilise des effraies, des fusées (crépitantes, sifflantes, détonantes), des effaroucheurs acoustiques (imitation de cris de prédateurs, des fusils-laser. On peut demander le concours de la population qui doit utiliser des casseroles, des instruments de musique... On a parfois recours aux services de fauconniers, cette méthode paraît indiquée pour les espaces verts en cour fermée. Les méthodes d'effarouchement doivent être changées régulièrement car l'étourneau a une grande capacité d'adaptation.
Exemple d'une campagne d'effarouchement [1]:

  • 1er soir : quand il fait nuit noire, alors que les oiseaux sont prêts à dormir, on les réveille en faisant le plus de bruit possible ;
  • 1er matin : avant le lever du soleil, on réveille les oiseaux et on les force à quitter le dortoir ;
  • 2e soir : avant la tombée de la nuit et jusqu'à la nuit noire, on empêche les oiseaux de venir se poser sur les arbres ;
  • 2e matin : avant le lever du soleil, on réveille les oiseaux et on les force à quitter leurs dortoirs
  • 3e soir : avant la tombée de la nuit et jusqu'à la nuit noire, on empêche les oiseaux de venir se poser sur les arbres (comme le jour précédent).

Pendant les opérations, il faut s'assurer que les oiseaux ne choisissent pas un autre site où ils sont indésirables.

[modifier] « Usage »

L'étourneau est parfois consommé en pâté.

L'animal est apprécié de certains chasseurs amateurs de petits oiseaux car, avec des munition|cartouches de petits plombs (du 22 par exemple), il peut tuer plusieurs oiseaux d'un coup sans grande difficulté (Remarque : le plomb est une munition toxique, qui peut être facteur de saturnisme pour l'oiseau et pour le consommateur).

L'étourneau est un oiseau spontanément bruyant, et bon imitateur, comme beaucoup dans sa famille. En captivité, il apprend vite à imiter toutes sortes de sons et de paroles, à tel point qu'il a été surnommé le « mainate du pauvre ».

[modifier] Langue

L'étymologie de sansonnet est incertaines, ce terme pourrait dériver de Samson ou de sassonet « crible », l'oiseau étant criblé de petites taches[2].

L'expression « roupie de sansonnet » est utilisée pour désigner une chose négligeable : c'est de la roupie de sansonnet. Le mot « roupie » est utilisé ici dans sa vieille acception de morve, goutte au nez.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références taxonomiques

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. Faites du bruit pour effrayer les étourneaux, campagne d'effarouchement de la ville de la Roche-sur-Yon, 13, 14 et 15 novembre 2006 (3e opération).
  2. (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de sansonnet du CNRTL.