Électorat de Cologne

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L' Électorat de Cologne (en allemand Erzstift und Kurfürstentum Köln), fut un État du Saint-Empire romain germanique. L'archevêque de Cologne était l'un des trois princes-électeurs de l'Empire, aux côtés des archevêques de Mayence et de Trèves. Il faisait partie du Cercle électoral du Rhin.

Il ne faut pas perdre de vue que "Cologne" peut signifier trois entités différentes: la ville libre d'Empire, l'Électorat dirigé temporellement par l'archevêque et l'archevêché dirigé spirituellement par l'archevêque.

L'Électorat se composait des éléments suivants :

  1. Haut-Électorat (sur le Rhin, entre les duchés de Juliers et de Berg) ;
  2. Bas-Électorat (entre les États de Juliers et de Trèves) ;
  3. duché de Recklinghausen ;
  4. duché de Westphalie ;

et avait pour villes principales : Bonn (chef-lieu général), Andernach, Zulpich, Brûhl, Duitz, Rheinsberg, Recklinghausen, Gesecke, Arensberg.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Constitution de l'archevêché

La constitution des possessions temporelles se fait progressivement au cours du Moyen Âge. En 953, l'Empereur Otton Ier nomme son frère Brunon archevêque de Cologne et lui donne la souveraineté sur la ville de Cologne elle-même et le duché de Lorraine. Une partie de ce duché, une bande d'environ 25 kilomètres de profondeur le long de la rive gauche du Rhin allant de Rolandseck à Rheinberg, reste en la possession des successeurs de Brunon.

[modifier] Développement jusqu'en 1803

Dès 1028, l'archevêque de Cologne obtient le droit de couronner l'Empereur car l'ancienne ville impériale d'Aix-la-Chapelle se trouve dans le territoire de l'archevêché. Dès 1031, l'archevêque de Cologne devient également archi-chancelier de l'Empire pour l'Italie.

En 1067, ce territoire est agrandi avec les terres impériales autour d'Andernach, puis, plus tard, avec Deutz, Godebserg, Linz am Rhein, Altwied et le comté de Liedberg. Ce territoire est encore plus que doublé sous le règne de l'archevêque Philippe Ier de Heinsberg: l'Empereur Frédéric Barberousse lui donne en effet le duché de Westphalie, ainsi qu'Engern en 1180 pour récompenser l'archevêque de sa loyauté dans la lutte contre le duc Henri le Lion.

L'archevêque Konrad de Hochstaden élargit les possessions de l'archevêché vers le sud en y ajoutant les possessions de sa propre famille qui disparaît avec lui en 1261. L'archevêché est à son apogée sous son règne. Comme il s'est positionné très tôt contre l'Empereur Frédéric II et s'est battu aux côtés du pape, l'archevêché reçoit une confiance spéciale du pape. Ce dernier fait Konrad et ses successeurs légats apostoliques. Ses successeurs ne pourront toutefois jamais imposer leurs nouveaux pouvoirs.

A la suite de la guerre de succession du Limbourg qui a lieu à la fin du XIIIe siècle, la ville même de Cologne ne fait plus partie des territoires où s'exerce l'autorité temporelle de l'archevêque. Elle devient une ville libre et se trouve dans le cercle de Westphalie.[1] Les archevêques de Cologne ne résident alors plus dans la ville et s'établiront à Bonn de 1597 à 1801.

L'archevêché de Cologne n'en reste pas moins l'un des plus en vue de l'Empire. Il devient l'un des sept Princes-Électeurs de l'Empire suite à la proclamation de la Bulle d'Or de 1356 qui définit leur statut.

L'Archevêché avait acquis le comté d'Hülchrath en 1314, permettant de faire la jonction entre la Haut- et le Bas-Électorat. En 1368, le comté d'Arensberg est à son tour acheté par l'archevêché et devient le centre du duché de Westphalie. La ville d'Arensberg devient capitale du duché, résidence secondaire du prince-électeur et lieu de réunion de la diète du duché. Les tentatives massives d'absorber l'évêché voisin de Paderborn échouent en revanche. De plus, à la suite de la querelle de Soest qui a lieu de 1444 à 1449, il doit céder Soest et Xanten au duché de Clèves.

Les efforts pour créer un territoire uni et la mauvaise gestion conduise l'Électorat dans une ruine économique croissante dès la première moitié du XIVe siècle. Ses capacités d'action politiques en sont également réduites. Il y aura encore quelques petites acquisitions territoriales, mais on peut considérer que la formation de l'Électorat est terminée au milieu du XVe siècle.

Au XVIe siècle, les princes-électeurs Hermann V de Wied et Gerhard Truchsess de Waldbourg font deux tentatives, dans les années 1540 et 1580, de passer à la Réforme et de transformer l'Électorat en un duché temporel. La deuxième tentative échoue suite la guerre de Cologne (1583-1588). De 1583 à 1761, l'électorat est constamment par des archevêques issus de la maison bavaroise des Wittelsbach. Durant cette époque, l'Électorat soutient la politique principalement pro-française et anti-habsbourgeoise des ducs de Bavière.

[modifier] Fin de l'Électorat

Lors de la paix de Lunéville de 1801, tous les territoires situés sur la rive gauche du Rhin sont incorporés à l'Empire français. Le dernier électeur, mort en 1801, Maximilien-François-Xavier, était le frère de Marie-Antoinette d'Autriche.

En 1803, biens et terres de l'Électorat sont sécularisés et partagés entre les duchés de Nassau et de Hesse-Darmstadt, ainsi que le comté de Wied-Runkel. L'existence de l'Électorat cesse ainsi trois ans avant que le Saint-Empire romain germanique lui-même ne disparaisse en 1806.

[modifier] Notes et références

  1. Elle n'obtient toutefois le statut officiel de ville libre d'Empire qu'en 1475.

[modifier] Sources

  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Kurköln ».

[modifier] Liens externes

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