Église Sant Joan de Boí

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L'église Sant Joan de Boí est un édifice roman situé dans la Vall de Boí en Catalogne. Comme Sant Climent de Taüll, Santa Maria de Taüll, Santa Eulàlia d'Erill la Vall ou Sant Feliu de Barruera, elle date d'une vague de construction dans la vallée au XIe siècle.

Dédiée à Saint Jean-Baptiste, l'édifice est situé sous le rocher où se dressait jadis le château de Boí. Il est composé de trois nefs séparées par des arcades, auxquelles correspondent trois absides en cul-de-four au chevet. L'abside centrale a subi des modifications aux XVIIe et XVIIIe siècles, au moment de l'agrandissement de la place du village. Le toit en batière est formé d'une structure en bois couverte d'ardoises. Au sud se trouve un clocher roman du XIIe siècle, décoré d'arcatures lombardes. Seuls les deux premiers étages sont d'origine. Le troisième a été reconstruit à une date postérieure.

Sant Joan est à juste titre réputé pour ses peintures romanes. La plupart des peintures ont été «arrachées» en 1919 au moyen d'une technique connue sous le nom de «strappo», parce que l'on craignait que ces peintures - comme beaucoup d'autres dans les Pyrénées espagnoles - ne soient vendues et expédiées à l'étranger. La plupart des originaux sont conservés au MNAC (Museu Nacional d'Art de Catalunya) à Barcelone. Quelques-unes se trouvent au Musée diocésain de Lérida. Lors de la dernière restauration du bâtiment (1997-1998), on en a réalisé des copies qui ont été placées dans l'église à leur emplacement d'origine. Les experts se basent sur l'architecture du bâtiment et sur une comparaison avec les peintures de Taüll pour faire remonter les peintures intérieures aux environs de 1100. Celles du portail nord seraient plus tardives. L'étude des pigments a révélé que, contrairement à Taüll, où des pigments importés ont été utilisés, on n'a employé à Sant Joan que des pigments locaux mélangés à de l'argile. Le portail nord de l'église est orné d'une fresque qui représente une théophanie. A l'intérieur se trouve un ensemble important de peintures, parmi lesquelles la lapidation de Saint Étienne, les «Juglars» (jongleurs) ou encore des figures du bestiaire médiéval peintes à l'intrados des arches et une curieuse figure d'homme infirme. Mentionnons encore le dragon à sept têtes qui représente le Mal. Il est à remarquer que les couleurs des copies sont beaucoup plus vives que celles des originaux conservés à Barcelone.

De même que huit autres églises de la Vall de Boí, Sant Joan est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis novembre 2000.

[modifier] Photos

[modifier] Bibliographie

  • Rosario Fontova & M. Carme Polo, Romanesque of Vall de Boi, Dissenys Culturals
  • Eduard Carbonell i Esteller (dir), Romanesque Art Guide, MNAC, Barcelone


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