Écriture pehlevi

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L'écriture pehlevi était le système d'écriture utilisé dans l'Empire sassanide pour les textes religieux et séculaires en moyen-persan.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Le mot « pehlevi », désignant l'écriture utilisée pour le moyen persan, est un emprunt du parthe (parthau « Parthe » → pahlaw, la semi-voyelle r se change en l, une occurrence fréquente dans l'évolution d'un langage). Le mot se référait à l'origine au langage des Parthes, et par la suite à l'écriture utilisée pour le moyen persan. Cette écriture a été dérivée de l'alphabet araméen indépendamment, bien qu'elle ressemble beaucoup au pehlevi parthe.

[modifier] Textes en pehlevi

La plus ancienne trace de pehlevi moyen-persan remonte à la période parthe, sur des graffitis découvert à Persépolis. Cela ne signifie pas qu'il n'a pas été utilisé auparavant ; en effet, on a tout lieu de croire que les premières formes de moyen-persan étaient déjà écrites avec des formes diverses de l'alphabet araméen à la fin de la période achéménide. Cependant, l'utilisation du pehlevi, d'après les preuves disponibles, semble s'être généralisée seulement avec l'arrivée en 224 de la dynastie des Sassanides, qui parlait le moyen persan.

[modifier] Catégories de l'écriture pehlevi

Texte gravé en pehlevi par Shapur III à Taq-e Bostan, IVe siècle.
Texte gravé en pehlevi par Shapur III à Taq-e Bostan, IVe siècle.

Deux formes majeures constituaient l'écriture pehlevi : le pehlevi des inscriptions et le pehlevi des livres, celui-ci incluant également une forme mineure, la pehlevi des psautiers. Les premières traces de pehlevi sont les inscriptions de divers empereurs sassanides et autres notables, comme le grand prêtre Kartir à Naqsh-e Rajab et Naqsh-e Rostam. Le pehlevi des livres, une écriture plus souple où les lettres sont souvent rattachées pour former des ligatures complexes, a probablement été adopté plus tardivement. Quant au pehlevi des psautiers, il était utilisé pour écrire une traduction en moyen persan des Psaumes retrouvée au Turkestan chinois ; il a profité de quelques améliorations comme l'absence d'hétérogrammes et une distinction plus poussée des lettres.

[modifier] Le pehlevi des livres

Le pehlevi des livres, la forme la plus commune, était un système d'écriture complexe avec 12 caractères représentant 24 sons. Il était de plus compliqué par l'utilisation largement répandue de ligatures, hétérogrammes et attachement des lettres. Une des caractéristiques uniques du pehlevi est l'utilisation d'hétérogrammes araméens pour signifier de nombreux mots courants du moyen persan. Par exemple, le mot pour Shâh, « roi », était écrit MLKA, dans lequel on reconnaît le mot araméen pour « roi », cognate de l'arabe contemporain malik; cependant il se prononçait bien Shâh. L'usage des hétérogrammes était également étendu aux verbes, où les terminaisons de nombre et les marqueurs de temps du moyen persan étaient suffixés au verbe araméen conjugué au présent troisième personne du singulier forme masculine. Les hétérogrammes étaient utilisés pour de nombreux noms communs, verbes, et même des mots-outils.

Dans ses formes tardives, des efforts ont été faits pour améliorer l'alphabet avec l'ajout de diacritiques et de signes aux lettres. Aucun livre en pehlevi de la période sassanide n'ayant survécu, nous n'avons que des copies médiévales et donc aucun moyen de déterminer si ces améliorations ont eu lieu sous les Sassanides ou au début de la période islamique. Après la chute des Sassanides, le pehlevi, ainsi que le moyen persan, ont été préservé par le clergé zoroastrien et les érudits, et ont servi pour l'écriture de nouvelles œuvres littéraires. Cette écriture a été utilisée activement par la communauté zoroastrienne jusqu'au Xe siècle.

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