À rebours

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À rebours est un roman de Joris-Karl Huysmans paru en 1884. La particularité de ce roman est qu'il ne s'y passe presque rien : la narration se focalise presque entièrement sur le personnage principal, Des Esseintes, un anti-héros esthète et excentrique, et constitue à peu de choses près un catalogue de ses goûts et dégoûts.

[modifier] Introduction

On considère aujourd'hui cet ouvrage comme un manifeste de l'esprit décadent qui se manifeste dans les dernières années du XIXe siècle. Des Esseintes lui-même préfère les ouvrages de l'Antiquité tardive aux auteurs classiques ; Verlaine, Baudelaire, Corbière, Mallarmé (que l'ouvrage contribua à lancer dans le monde littéraire) sont ses poètes favoris. Chez les romanciers, il fait l'éloge de Poe, du Flaubert de Salammbô, et surtout de Villiers de l'Isle Adam.

À rebours marque également la rupture de Huysmans d'avec le naturalisme de Zola : la plupart des thèmes présents dans l'œuvre sont ou seront associés à l'esthétique symboliste. Des Esseintes apparaît comme l'archétype du jeune homme européen atteint du « mal du siècle » : on peut dire que l'auteur voit dans la décadence un dépassement à la fois du romantisme et du naturalisme.

[modifier] Résumé intégral de l'œuvre

L'intrigue est réduite à sa plus simple expression. L'anti-héros, Des Esseintes, après une vie agitée où il a fait l'expérience de tout ce que pouvait lui offrir la société de son temps, se retire dans un pavillon, à Fontenay, dans lequel il réunit les ouvrages les plus précieux à ses yeux, les objets les plus rares, pour se consacrer à l'oisiveté et à l'étude. De l'ensemble de la littérature française et latine, il ne retient qu'un petit nombre d'auteurs qui le satisfont. Il s'intéresse aux tableaux de Gustave Moreau, crée des parfums raffinés, un jardin de fleurs vénéneuses... L'anecdote de la tortue constitue à de nombreux égards une métaphore de la destinée du personnage principal : il fait incruster dans la carapace d'une tortue des pierres précieuses, mais celle-ci meurt sous le poids des joyaux.

Finalement, Des Esseintes ne parvient pas à venir à bout de son taedium vitae, et doit renoncer au bout de quelque temps à cette vie et rentrer à Paris.

[modifier] Postérité

À rebours a inspiré le roman d'Oscar Wilde Le Portrait de Dorian Gray. En effet, Dorian y lit un livre à reliure jaune, dont on ne connaît pas le titre, qui influence profondément sa vision du monde. Wilde écrivit par ailleurs que l'idée d'écrire Le Portrait lui était venue d'À rebours. À rebours était la bible de Serge Gainsbourg, son modèle, sa référence secrète, il pouvait en réciter des passages entiers. Tout mène a penser qu'il s'en inspira pour l'écriture de son unique œuvre littéraire Evguénie Sokolov, publiée chez Gallimard.

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