Yokozuna

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Le yokozuna Asashoryu (centre) lors de la cérémonie de l'entrée sur le ring (dohyo-iri)
Le yokozuna Asashoryu (centre) lors de la cérémonie de l'entrée sur le ring (dohyo-iri)

Yokozuna (横綱) est le rang (et non pas le niveau) le plus élevé que peut atteindre un lutteur sumo. Une fois promu, le yokozuna ne peut plus perdre son titre, mais on attend de lui qu'il se retire s'il ne peut plus obtenir des résultats dignes de son rang.

Le terme yokozuna vient du symbole le plus visible de leur rang: une large (yoko) corde (tsuna), similaire au shimekazari des temples shintô, portée autour de la taille lors de la cérémonie de l'entrée sur le ring (dôhyô-iri).

Sommaire

[modifier] Histoire

L'origine du rang de yokozuna reste floue et deux légendes différentes s'affrontent: Selon l'une, un lutteur du IXe siècle nommé Hajikami accrocha un shimenawa autour de sa taille comme handicap et mis ses opposants au défi de le toucher, créant du même coup la lutte sumo comme nous la connaissons aujourd'hui. Selon l'autre légende, le lutteur légendaire Shiganosuke Akashi accrocha un shimenawa autour de sa taille en 1630 en signe de respect lors d'une visite à l'Empereur et aurait reçu le premier titre de yokozuna à titre posthume. Il y a très peu d'éléments qui permettent de prouver que l'une des deux légendes est vraie, mais on sait que depuis 1789, les yokozuna depuis Kajinosuke Tanikaze sont représentés en ukiyo-e portant le shimenawa.

Avant la période Meiji, le titre de yokozuna était donné aux ôzeki (actuellement le deuxième rang le plus élevé) qui combattaient devant le Shogun. Ce privilège était souvent accordé selon l'influence du protecteur du lutteur plutôt que selon les capacités et la dignité du lutteur. A l'époque, le titre de yokozuna ne désignait pas rang distinct du classement, le yokozuna étant un ôzeki ayant le privilège de faire sa propre cérémonie d'entrée sur le ring (dôhyô-iri).

[modifier] Critères de promotion

Dans la lutte sumo moderne, un ôzeki doit montrer assez de puissance, de technique et de dignité/grâce (品格 hinkaku) pour pouvoir être promu au rang de yokozuna. Il n'y a pas de critère absolu ni de quota: Il y a eu des périodes sans yokozuna et des périodes avec jusqu'à quatre yokozuna.

La puissance et la technique sont habituellement déterminées par les résultats aux derniers tournois. Même s'il n'y a pas de règle précise, il faut généralement gagner deux tournois de suite en tant qu'ôzeki ou réaliser une performance équivalente. L'association des sumo peut prendre en compte d'autres critères comme le nombre total de victoires aux tournois, la qualité des combats, la constance des résultats, etc.

La notion de dignité/grâce (hinkaku) est plus discutable et repose sur des critères plus subjectifs. Par exemple, beaucoup de personnes ont considéré que l'ozeki Konishiki n'a pas pu atteindre le rang de yokozuna parce qu'il n'était pas japonais et plusieurs membres de l'association des sumo ont dit ouvertement qu'un étranger ne pourrait jamais remplir le critère de hinkaku. Le débat sur les combattants étrangers a pris fin en en 1993, quand ôzeki Taro Akebono reçu le rang de yokozuna.

[modifier] Devenir yokozuna

Un yokozuna ne pouvant pas perdre son titre, le système de promotion est très strict et se fait en plusieurs étapes: Après un tournoi, un conseil se réunit pour discuter des performances des meilleurs lutteurs sumo et éventuellement recommander l'un des ozeki qui remplit les critères de promotion. La recommandation passe ensuite par la division des juges et par la direction de l'association des sumo qui prend la décision finale.

Une fois la décision prise, un membre de l'association se rend à "l'écurie" du lutteur pour lui apprendre officiellement la nouvelle. Dans les jours qui suivent, une grosse corde symbole du rang de yokozuna va être confectionnée par l'"écurie" et le promu va s'entraîner à pour la cérémonie de l'entrée sur le ring (dôhyô-iri) avec l'aide des yokozuna qui l'ont précédé. La cérémonie de promotion a lieu quelques semaines après la fin du tournoi dans le sanctuaire Meiji, à Tokyo.

[modifier] La cérémonie d'entrée sur le ring (dôhyô-iri)

Dôryô-iri "normal"
Dôryô-iri "normal"

Le rang de yokozuna est né entre autres du désir de laisser les meilleurs champions faire une entrée sur le ring (dohyo-iri) séparément des autres lutteurs. Le dôhyô-iri est une cérémonie de présentation de tous des lutteurs qui vont combattre. Pour la cérémonie normale, les lutteurs, parés kesho mawashi (sortes de "tabliers" richement décorés) forment un cercle autour du ring (dôhyô) et effectuent une courte danse.

Le yokozuna, qui ne participe pas à la cérémonie normale, se présente séparément accompagné de deux lutteurs qui l'assistent. Il porte à la taille la grosse corde symbole de son rang et effectue une danse plus élaborée.

[modifier] Les yokozuna historiques

Hitachiyama dans sa jeunesse
Hitachiyama dans sa jeunesse


Il y a eu au total 69 yokozuna, même si le comptage officiel a seulement commencé avec Tanikaze et Onogawa en 1789.

Quelques yokozuna ont particulièrement marqué l'histoire de la lutte sumo :

  • Hitachiyama (常陸山), surnommé Kakusei (角聖).
  • Tachiyama (太刀山), qui a marqué la période Meiji.
  • Tochigiyama (栃木山), pionnier de la lutte sumo moderne.
  • Futabayama (双葉山), le lutteur qui a marqué les années 1930 à 1940. Il a obtenu 12 victoires de tournoi à une époque où il n'y avait que 2 tournois par an (au lieu de 6 aujourd'hui).
  • Taiho (大鵬), que de nombreuses personnes considère comme le plus grand sumo de l'après-guerre, avec 32 victoires de tournoi.
  • Chiyonofuji (千代の富士), qui s'est retiré en 1991. Il a seulement une victoire de tournoi de moins que Taiho
  • Kitanoumi (北の湖), 24 victoires de tournois.
  • Taro Akebono (曙), le premier yokozuna non-japonais.

Il y a actuellement deux yokozuna :

[modifier] Voir aussi

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