Yan Dargent

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Yan Dargent est un peintre et illustrateur français dont la majeure partie de l’œuvre picturale est consacrée à sa région natale, la Bretagne. Il est né à Saint-Servais (département du Finistère) le 15 octobre 1824, il est mort à Paris le 19 novembre 1899.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Les jeunes années

Jean-Édouard dit Yan Dargent est né en 1824, il est le fils de Clémentine Robée et de Claude Dargent, une famille de tanneurs. Il n’a que deux ans quand sa mère décède, son père déménage à Landerneau où il ne tarde pas à se remarier, l’enfant est élevé par ses grands-parents. Il est scolarisé à Saint-Pol-de-Léon avant de rejoindre son père à Landerneau. L’un de ses amis d’enfance est le poète et folkloriste François-Marie Luzel.

À 16 ans, en 1840, il entre à la Compagnie de l’Ouest qui doit construire la ligne de chemins de fer entre Morlaix et Brest, il est chargé de faire des relevés topographiques. Ses dons pour le dessin le font gravir les échelons de la hiérarchie et occupe le poste d’ingénieur. Il fait la connaissance d’un professeur de dessin à Troyes, M. Schitz, qui l’engage à développer ses talents. Considéré comme autodidacte, il n'a jamais fait partie d'une « École » comme Sérusier et tant d'autres, ce qui a pu nuire à sa carrière.

[modifier] Le peintre et l'illustrateur

En 1850, il est pressenti par la Compagnie de l’Ouest pour la réalisation d’un chantier en Espagne, il préfère donner sa démission et tenter de vivre de sa peinture en déménageant à Paris. Cette même année, sa compagne Aimée Crignou donne naissance à un fils, Ernest. Durant les années 1850, il poursuit sa production artistique et expose tous les ans au Salon de Paris, sans que son talent soit reconnu.

Il lui faut attendre 1861 pour que Théophile Gautier apprécie Les Lavandières de la nuit (aujourd’hui au musée des beaux-arts de Quimper) et en fasse un article élogieux. Sa renommée est faite. Parallèlement à sa carrière de peintre, il s’adonne, comme son ami Gustave Doré, à l’illustration de livres (au total environ 200), ce qui lui procure une rémunération plus régulière que la vente de toiles. Il travaille aussi pour des revues telles Le Musée des familles ou La France illustrée.

Il vit à Paris et aussi en Bretagne, près de Saint-Pol-de-Léon, où il aménage son atelier. Le 3 juillet 1867, il épouse une musicienne Eugénie Mathieu qui décède rapidement. De 1869 à 1878, sollicité par le clergé, il se consacre à la décoration de plusieurs églises en Bretagne : Saint-Servais, Landerneau, Morlaix, Ploudalmézeau et surtout la Cathédrale Saint-Corentin de Quimper dont il réalise l’ornementation de toutes les chapelles latérales.

Son œuvre est inégale, il connaît une période pompier jugée de mauvais goût mais il a aussi réalisé, en dehors des Lavandières de la nuit, son ouvrage le plus célèbre, de superbes peintures comme la Petite roscovite, qui se trouve exposée à la mairie de Saint Pol de Léon. Il a également peint de magnifiques couchers de soleils sur les grèves de Roscoff, ainsi que de beaux tableaux sur les paysages du Léon (nord Finistère).

Il meurt le 19 novembre 1899 à Paris. Un musée lui est consacré dans sa ville natale de Saint-Servais.

Il y a quelques années toutes les fresques de la cathédrale de Quimper, réalisées par Yan Dargent ont été restaurées. Cela a permis à ce peintre oublié de sortir de l'anonymat. Une étudiante de l'Université de Brest lui a consacré sa thèse.

[modifier] Œuvres principales

[modifier] Œuvre picturale

  • Ancien calvaire de Killinen, près Quimper ¹
(huile sur toile, 99 x 60 cm - 1893)
  • Brizeux et Marie
  • Dahut enlevée par une lame
(huile sur toile, 202 x 160 cm, collection particulière)
  • Légende du Folgoët
  • La Falaise de Pen-Hir, Camaret
(fusain 96 x 57 cm, musée des Beaux-Arts de Brest)
  • Le Menhir
  • Le soir aux grèves de Roscoff
(huile sur toile, 49 x 80,5 cm, musée des Beaux-Arts de Brest - vers 1865-1870)
  • Le Travail ¹
(huile sur toile, 126 x 251 cm - 1875)
  • Les Lavandières de la nuit ¹
(huile sur toile, 75 x 150 cm - 1861)
  • L'Intempérance ¹
(huile sur toile, 123 x 245 cm - vers 1870)
  • Mort du dernier barde breton
  • Saint-Houardon (dans l’église Saint-Houardon de Landerneau)
(huile sur toile 253 x 487 cm - 1859)
  • Paysage à Goulven en Plounéventer
(huile sur toile, 88 x 120 cm, musée des Jacobins à Morlaix - 1899)
  • Sauvetage à Guisseny
  • Portrait de Prosper Proux ¹
(huile sur bois, 20 x 16 cm)
  • Un soir sur la lande
  • Vue de la Roche-Maurice

¹ Tableau visible au musée des beaux-arts de Quimper

[modifier] Ouvrages illustrés

Frontispice du Nouveau Robinson suisse, illustration de Yan Dargent, gravée par Joliet.
Frontispice du Nouveau Robinson suisse, illustration de Yan Dargent, gravée par Joliet.
  • Contes des frères Grimm, éditions Garnier, 1921
  • Nouveaux contes de Hans Christian Andersen, éditions Garnier, 1875
  • Le Nouveau Robinson suisse, éditions Hetzel, 1866
  • Histoire fantastique du célèbre Pierrot d’Alfred Assolant, éditions Furne & Boivin

[modifier] Bibliographie

  • Dictionnaire des illustrateurs, 1800-1914. Sous la direction de Marcus Osterwalder. Éditions Ides et Calendes, 1989. p. 284-285.
  • Yan' Dargent 1824-1899. Par André Cariou, Dominique Radufe. Monographie du Musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

[modifier] Lien externe