Y2K

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Y2K est le nom américain donné au bogue de l'an 2000 : Y (Year), 2, K (pour kilo = 1000).

Les autres expressions américaines pour désigner le problème étaient :

  • Year 2000 problem,
  • Y2K bug,
  • Millenium bug, même si le nouveau millénaire commençait seulement en 2001,
  • Y2K time bomb...

Par extension, nom du projet mondial de conversion des systèmes informatiques nécessité par le passage informatique à l'an 2000.


Le consultant américain Peter de Jaeger, ancien ingénieur d'IBM, a ouvert en 1995 un centre d'information sur Y2K (year 2000 information center), afin d'alerter la communauté mondiale sur les risques de dysfonctionnement des matériels et logiciels informatiques, si les conversions nécessaires n'étaient pas effectuées. Peter de Jaeger a alerté le Sénat américain en 1995. Son site web était le plus interconnecté au monde vers 1998-1999, avec environ 25 000 liens.

Sommaire

[modifier] Origine du bug

L'origine était un choix de programmation portant sur le format de la date dans les mémoires des ordinateurs, les programmes et les bases de données : compte tenu du coût de la mémoire lors de la conception des premiers ordinateurs, l'abandon des deux caractères représentant le siècle représentait une économie substantielle (deux caractères sur 8 représentent l'économie du quart de l'espace occupé par une date). De ce fait, l'année n'étant plus codée que sur deux caractères, l'année 99 est suivie par l'année 00, ce qui se traduit dans les programmes par 1999 suivi par 1900. C'est la comparaison des deux qui provoquait les dysfonctionnements (pour les programmes, 00 est antérieur à 99)

Les technologies du Web, Internet / extranet / intranet, plus récentes que les applications informatiques de gestion classiques, étaient très peu affectées par les erreurs de format de date.

En réalité, Y2K n'était pas à proprement parler un bogue, mais un choix de conception des matériels informatiques, des logiciels et des bases de données.

Il s'agissait donc essentiellement d'un problème de normalisation et de conception.


[modifier] Coûts du projet mondial Y2K

Y2K a occasionné des coûts de l'ordre de 300 à 600 milliards de $ US, sur la base d'une estimation d'un cabinet américain d'analyse stratégique, avec un coût moyen de 1 $ US par ligne de programme.

Les Américains ont estimé que les lignes de programme se répartissaient à peu près à égalité entre l'Amérique, l'Europe, et l'Asie.

En Europe, le projet Y2K s'est déroulé en parallèle avec la première phase du passage à l'euro, qui le plus souvent ne concernait que les systèmes en interface avec les marchés financiers. Le passage informatique à l'euro, a occasionné un coût équivalent à celui du passage à l'an 2000 en Europe. La transition à l'euro s'est déroulée de 1999 jusqu'au début de 2002.

[modifier] Prise en compte

Aux États-Unis, le projet Y2K a été l'une des raisons qui a poussé le gouvernement fédéral à définir une loi (Clinger-Cohen Act) de mise en conformité des systèmes d'information par rapport aux directives gouvernementales. Le cadre d'architecture DoDAF du département de la défense a été défini pour se conformer à cette loi.

Le cabinet MITRE a assisté les armées des États-Unis et les agences dépendant du département de la défense (National Security Agency, DISA,...) pour la résolution de ce problème, dès 1993 pour l'US Air Force[1].

La grande majorité des mises en conformité a été faite grâce au remplacement des applications spécifiques par des progiciels de gestion intégrés, ou bien par des conversions des lignes de code, à 80% en utilisant la technique du fenêtrage.

Les systèmes critiques du gouvernement fédéral des États-Unis ont identifiés en définissant des profils d'application dans le Government (Global ?) Information Locator Service (GILS), en employant des jeux de données signifiantes (Dublin Core).

Cependant, aux États-Unis, certaines données spécifiques (legacy data) ont dû être traitées par du langage XML[2].

[modifier] Aspects communication

La presse américaine a été beaucoup plus communicative que la presse française, et de façon plus générale que la presse européenne, sur le problème de passage informatique à l'an 2000.

Un journaliste américain avait qualifié ce problème de la façon suivante : "Y2K is a œcumenical problem", dans la mesure où ce problème était universel.

En 1998, à l'approche de l'échéance (le président Bill Clinton était informé depuis le début de 1996), et confrontée à un problème de plus en plus urgent, l'administration américaine a fait voter une loi permettant un échange de bonnes pratiques entre les fournisseurs d'équipements informatiques et de logiciels. Cette loi limitait la responsabilité des fournisseurs en cas d'erreur ou d'imprécision dans les informations échangées. Cette loi fut appelée Good Samaritan Law, en référence à la Parabole du Bon Samaritain dans la Bible.

[modifier] Aspects juridiques

En 1998, à l'approche de l'échéance (le président Bill Clinton était informé depuis le début de 1996), et confrontée à un problème de plus en plus urgent, l'administration américaine a fait voter une loi permettant un échange de bonnes pratiques entre les fournisseurs d'équipements informatiques et de logiciels : Year 2000 Information and Readiness Act (18 octobre 1998), également surnommée Good Samaritan Law. Cette loi limitait la responsabilité des fournisseurs en cas d'erreur ou d'imprécision dans les informations échangées.

En France, le problème Y2K a entraîné des discussions sur la responsabilité du fait des produits défectueux, entre l'association qui représente les utilisateurs (le CIGREF) et les fournisseurs de systèmes informatiques. Théoriquement, la durée à partir de laquelle on s'attend à ce qu'un produit ne cause pas de dommage est de dix ans, en tous cas selon une directive européenne.

[modifier] Suites de Y2K

La société MITRE travaille pour la National Security Agency sur le projet d'annuaire UDDI, couplé avec la norme ebXML de commerce électronique.

[modifier] Citation

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Source :
  2. Source : http://news.com.com/2110-1091-227567.html

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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