Web 2.0

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Cartographie sensible du web 2.0
Cartographie sensible du web 2.0

L'expression Web 2.0 a été proposée pour désigner ce qui est perçu comme un renouveau du World Wide Web[1]. L'évolution ainsi qualifiée concerne aussi bien les technologies employées que les usages. En particulier, on qualifie de Web 2.0 les interfaces permettant aux internautes d'interagir à la fois avec le contenu des pages mais aussi entre eux.

« Web 2.0 » est une expression lancée par Tim O’Reilly en 2004. Il est fondateur des éditions O’Reilly, un éditeur spécialisé dans le domaine de l’Internet. Le terme s'est imposé à partir de 2007.

Sommaire

[modifier] Présentation

Dans sa conception initiale, le web (nommé dans ce contexte le « web 1.0 ») comprenait des pages web statiques qui étaient rarement mises à jour, voire jamais. Une première évolution fut réalisée par des solutions se basant sur un web dynamique (parfois appelé web 1.5), où des systèmes de gestion de contenu servaient des pages web dynamiques, créées à la volée à partir d'une base de données en constant changement. Le web était considéré principalement comme un outil de diffusion et de visualisation de données, où des aspects comme le nombre de pages vues et l'esthétique revêtaient une très grande importance.

Les partisans de l'approche web 2.0 pensent que l'utilisation du web s'oriente de plus en plus vers l'interaction entre les utilisateurs, le crowdsourcing et la création de réseaux sociaux rudimentaires, pouvant servir du contenu et exploitant les effets de réseau, avec ou sans réel rendu visuel et interactif de pages web. En ce sens, les sites web 2.0 agissent plus comme des points de présence, ou portails web centrés sur l'utilisateur plutôt que sur les sites web traditionnels. L'évolution des supports permettant de consulter les sites web, leurs différents formats, amène pour l'instant une approche plus centralisée sur le contenu que sur l'aspect. Les nouveaux gabarits (templates) web 2.0 tentent d'apporter un soin graphique, des effets, en restant compatibles avec cette diversité de supports. Dans le Web2.0, l'internaute est acteur. Il contribue à alimenter en contenu les sites, blogs, ...

[modifier] Origine du terme

Le terme a été inventé par Dale Dougherty de la société O'Reilly Media lors d'une réflexion avec Craig Cline de MediaLive pour développer des idées pour une conférence conjointe. Il a suggéré que le web était dans une période de renaissance, avec un changement de règles et une évolution des modèles d'entreprise. Dougherty a donné des exemples au lieu de définitions : « DoubleClick, c'était le web 1.0. Google AdSense, c'est le web 2.0. Ofoto, c'était le web 1.0. Flickr, c'est le web 2.0. », et recruté John Battelle. Puis, O'Reilly Media, Battelle et MediaLive ont lancé la première conférence web 2.0 en octobre 2004. La seconde conférence annuelle a eu lieu en octobre 2005.

Dans l'exposé d'ouverture de leur conférence, O'Reilly et Battelle ont résumé ensemble les principes clés qu'ils estiment caractéristiques des applications web 2.0 : le web en tant que plate-forme ; les données comme « connaissances implicites » ; les effets de réseau entraînés par une « architecture de participation », l'innovation comme l'assemblage de systèmes et de sites distribués et indépendants ; des business models poids plume grâce à la syndication de contenus et de services ; la fin du cycle d'adoption des logiciels (« la version bêta perpétuelle »).

[modifier] Caractéristiques générales

La définition précise d'une application web 2.0 est encore chaudement débattue. Cependant, il est généralement admis qu'un site web 2.0 doit montrer certaines caractéristiques :

  • le site ne doit pas être un jardin secret, c'est-à-dire qu'il doit être aisé de faire rentrer ou sortir des informations du système ;
  • l'utilisateur doit rester propriétaire de ses propres données ;
  • le site doit être entièrement utilisable à travers un navigateur standard ;
  • le site doit présenter des aspects de réseaux sociaux.

[modifier] Technologies

L'infrastructure du web 2.0 est complexe et changeante, mais elle inclut les logiciels de serveur, la syndication de contenu, les protocoles de messagerie, des standards de navigation, et des applications clientes diverses (les plugins, ou greffons, non-standard sont généralement évités). Ces approches complémentaires fournissent au web 2.0 les capacités de stockage, de création et de diffusion qui vont au-delà de ce qui était précédemment attendu des sites web.

Un site pourrait être appelé comme utilisant une approche web 2.0 s'il fait la part belle à un certain nombre des techniques suivantes :

[modifier] Application Internet riche

Icône de détail Article détaillé : Rich Internet Application.

Récemment, des techniques d'application Internet riches telles qu'AJAX ont été mises au point pour améliorer l'expérience utilisateur des applications utilisant un navigateur web. Une application web utilisant AJAX peut échanger des informations entre le client et le serveur afin de mettre à jour le contenu d'une page web sans rafraîchir la page entière, grâce au navigateur.

[modifier] RSS

Icône de détail Article détaillé : Really Simple Syndication.

La première et la plus importante évolution vers le web 2.0 concerne la syndication de contenu, en utilisant des protocoles standardisés permettant aux utilisateurs de faire usage des données d'un site dans un autre contexte, allant d'un autre site web au plugin d'un navigateur, ou même d'une application de bureau séparée. Les protocoles permettant la syndication comprennent RSS, RDF (comme dans RSS 1.1) et Atom, tous étant basés sur le langage XML. Des protocoles spécialisés tels que FOAF et XFN (tous deux pour les réseaux sociaux) étendent les fonctionnalités des sites et permettent aux utilisateurs d'interagir de façon décentralisée. Voir les microformats pour des formats de données plus spécialisés.

À cause du développement récent de cette tendance, beaucoup de ces protocoles deviennent des standards de facto plutôt que des normes.

[modifier] Étiquetage

Icône de détail Article détaillé : Mot clef.

Utilisation des tags ou étiquettes ou mots clefs pour améliorer la recherche sémantique. De plus en plus présentés sous la forme d'un nuage de mots clefs (Tag cloud en anglais).

Ces étiquettes sont des petites expressions de texte qui décrivent un concept, sont attachées à un concept et utilisées pour chercher dans un contenu (exemples typiques : un forum, un blog, un annuaire de blogs) et, ce qui est plus important, interconnecter les choses entre elles. C'est un peu comme dans un réseau de neurones : plus une étiquette est utilisée, plus le concept attaché à l'étiquette est présent et plus il a de poids. Plus les étiquettes sont présentes ensembles et plus les concepts attachés sont reliés entre eux.

Les marqueurs peuvent inclure des Méta-éléments (éléments de métadonnées).

[modifier] Étiquetage social, folksonomie

Icône de détail Article détaillé : Folksonomie.

Utilisation des étiquettes, plus d'un système de pondération généralement défini par un facteur humain (le côté social) pour mettre en valeur les articles intéressants dans des systèmes d'informations, typiquement des répertoires de blogs (Social Bookmarking en anglais).

L'étiquetage permet un tri préalable des articles recherchés et soit le nombre de références, soit une note donnée par les lecteurs crée l'ordre d'apparition des articles.

[modifier] Protocoles web

Les protocoles de communication web sont un élément clé de l'infrastructure web 2.0. Les deux approches principales sont REST et SOAP.

  • REST (REpresentational State Transfer) indique une façon d'échanger et de manipuler des données en utilisant simplement les verbes HTTP GET, POST, PUT et DELETE.
  • SOAP implique de poster à un serveur des requêtes XML comprenant une suite d'instructions à exécuter.

Dans les deux cas, les accès aux services sont définis par une interface de programmation (API). Souvent, l'interface est spécifique au serveur. Cependant, des interfaces de programmation web standardisées (par exemple, pour poster sur un blog) sont en train d'émerger. La plupart, mais pas toutes, des communications avec des services web impliquent une transaction sous forme XML (eXtensible Markup Language).

Voir aussi WSDL (Web Services Description Language), un standard de publication des interfaces de services web.

[modifier] Quelques services web 2.0

[modifier] Classement proposé

Déjà déployés Web 0.0 Expression désignant les phases de développement précédant l'existence réelle du web[2], le fait que certaines personnes ne disposent pas d'internet[3] ou de manière ironique, un effet d'annonce sans aucun contenu[4].
  Web 0.5 Expression plaisante désignant un site internet employant des méthodes dépassées, ou les services internet déployés sans être vraiment matures (en particulier le web par téléphonie mobile[5]).
  Web 1.0 Web statique
  Web 1.5 Web dynamique
  Web 2.0 Web interactif
  Web 2.5 Permet de travailler exclusivement par des applications en ligne[6]
  Web 2.B Web 2.0 orienté pour le commerce ; voir aussi business 2.0 et marketing 2.0
Développement en cours Web 3.0 Web sémantique[7][8] ; pour d'autres, désigne le Web3D.
  Web3d sites internet 3D ; soutenu par le Web3D Consortium
  Web 4.0 Pour Nova Spivack, patron de Radar Networks, désigne le WebOS, la possibilité de travailler avec des outils uniquement en ligne[9].

Pour Joel de Rosnay ou Seth Godin[10], désigne le web symbiotique, utilisé en permanence ; sans contester la pertinence de ce découpage, Olivier Ertzscheid pense que ce web 4.0 précédera le web 3.0[11].

[modifier] Critique

[modifier] Un terme abusif

Contrairement à des termes comme HTML4, désignant une technologie précise, ou Internet2 (avec lequel il ne doit pas être confondu), désignant un consortium, le Web 2.0 n'a pas de sens précis. Les évolutions qu'il désigne ne résultent pas d'une concertation du World Wide Web Consortium. Même les journalistes spécialisés ont été pris de court par le mode d'emploi du terme « web 2.0 », avant de l'employer eux-mêmes[12]. Ils notent que de nombreux acteurs faisaient du web 2.0 comme Monsieur Jourdain faisait de la prose[13], avant que le marketing n'impose ce terme. Cela fait du terme un buzzword utilisé souvent abusivement.

On peut aussi soutenir que le « web 2.0 » ne représente pas une nouvelle version du World Wide Web, mais comprend en fait uniquement des technologies et des concepts du « web 1.0 ». Ainsi, les exemples de services web 2.0 (cf. ci-dessus) sont entièrement contenus dans le web original. D'autres critiques ont associé à ce terme une seconde bulle Internet, affirmant que beaucoup de sociétés web 2.0 tentaient de créer le même produit avec un manque manifeste de modèle économique.

Le terme de web 2.0 a conduit à l'emploi des rétronymes web 1.0 et web 1.5 pour désigner les méthodes précédentes du web. Selon les définitions retenues, un forum Internet est classé dans la génération 1.5 ou 2.0. Or non seulement les forums ont existé dès les débuts du web, mais usenet existait avant le web.

Beaucoup des idées du web 2.0 ont été employées sur des sites web bien avant que le terme soit employé. Amazon.com, par exemple, a permis à ses utilisateurs d'écrire des critiques et des guides de consommation depuis son origine, et ouvert son API aux développeurs tiers en 2002. Réciproquement, lorsqu'un site se proclame « web 2.0 » parce qu'il utilise des fonctionnalités triviales telles que les blogs ou les dégradés, il s'agit souvent plus d'une tentative de promotion qu'une véritable exploitation des idées du web 2.0.

[modifier] Antériorité

Exemples plus forts encore que celui de Amazon dont le contenu généré par les utilisateurs n'est que périphérique au contenu du site : L'annuaire Dmoz, lancé en 1998, dont l'intégralité du contenu est généré par ses utilisateurs. L'agence de presse Indymedia fonctionne en publication ouverte depuis sa création, en 1999.

[modifier] Distinction

Le 18 décembre 2006, Time Magazine a choisi les internautes comme personnalité de l'année 2006. Depuis 1927 (date à laquelle le magazine a décerné le premier titre de Personnalité de l'année), c'est la huitième fois que la personnalité de l'année n'est pas une personne en particulier reconnue exceptionnelle par l'équipe de rédaction du Time mais un groupe de personnes. Le magazine américain a souhaité ainsi rendre hommage à la multitude d'internautes anonymes qui a pris le contrôle de l'information sur le web grâce aux applications web 2.0.

[modifier] Lexique

Tags Etiquettes, marqueurs ou mots-clés pour améliorer la recherche sémantique. De plus en plus présentés sous la forme d'un nuage de mots-clés (Tag cloud en anglais).

Ces étiquettes sont des petites expressions de texte qui décrivent un concept, sont attachées à un concept et utilisées pour chercher dans un contenu (exemples typiques : un forum, un blog, un annuaire de blogs) et, ce qui est plus important, interconnecter les choses entre elles. C'est un peu comme dans un réseau de neurones : plus une étiquette est utilisée, plus le concept attaché à l'étiquette est présent et plus il a de poids.

Le webmail GMail de Google permet de classer ses mails grâces aux tags.

Les sites de gestion de marque-pages tels que Dig ou del.icio.us sont de plus en plus populaires et utilisent abondamment le tagging pondéré.

Blog Espace rédactionnel personnel permettant de publier du contenu facilement. Chaque élément (appelé billet) peut être commenté et lié à d’autres billets.

Parmi les nombreux sites français de blogs publics, le plus utilisé est Skyblog, mais il souffre d'un effet pervers dû à sa célébrité : ce site est souvent critiqué pour la quantité de ses blogs primant sur leur qualité. De fait, ouvrir son blog sur ce site est souvent vu, dans certains milieux, comme marque d'immaturité.


Wiki Outil rédactionnel collaboratif permettant de rédiger à plusieurs divers documents. Ces outils permettent de suivre les évolutions des documents (versionning).

Wikipédia, l’encyclopédie en ligne en est l'exemple le plus médiatisé.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. Le Monde Informatique, n°1139
  2. Search engines: from Web 0.0 to Web 2.0 and beyond. Industry & Business Article - Research, News, Information, Contacts, Divisions, Subsidiaries, Business Associations
  3. Blogabriel » Et si on parlait du Web 0.0
  4. Les acteurs du Web 2.0 se regroupent et créent l'ASIC - PC INpact
  5. Mobile Web 2.0 May Be Too Ambitious, Let’s Call It Mobile 0.5 | mocoNews.net
  6. Blogue a TEODULLE: Le WEB 2,5 c'est quoi ?
  7. Transnets » Blog Archive » Web 3.0: définitions
  8. Blogue a TEODULLE: Après le Web 2,0 , le WEB 3,0 ou le «Web sémantique»
  9. Minding the Planet: Web 3.0 - The Best Official Definition Imaginable
  10. Seth's Blog: Web4
  11. affordance.info: Technologies de la relation
  12. Ingénierie logicielle
  13. webizconseil - Web 2.0 : kézako?