Vol 296 Air France

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Silhouette d'un avion   Vol 296 Air France
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Caractéristiques de l'accident
Date 26 juin 1988
Phase {{{phase}}}
Type Panne des réacteurs à basse altitude
Site Habsheim, (France)
Passagers 136
Membres d'équipage {{{équipage}}}
Morts 3
Blessés 133
Survivants 133
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareil Airbus A320-111
Compagnie Air France
N° d'identification F-GFKC

Le vol 296 Air France, est un vol de démonstration de l'Airbus A320 qui a eu lieu le 26 juin 1988 qui s'est écrasé lors d'un meeting aérien à Habsheim dans le sud de l'Alsace.

Sommaire

[modifier] Accident

L'avion en provenance et à destination de l'aéroport de Bâle-Mulhouse, l'A320 F-GFKC d'Air France se présente trains sortis, à faible vitesse et faible altitude (100 pieds) pour une présentation lors d'un meeting aérien au dessus de l'aérodrome d'Habsheim (près de Mulhouse). Outre les 6 membres d'équipage, il transporte 130 passagers pour ce court vol de démonstration, quelques journalistes et des personnes faisant un baptême de l'air sur cette nouvelle génération d'appareils d'Airbus. L'avion ne peut remettre les gaz et l'arrière de l'avion accroche la cime des arbres et s'écrase dans la forêt en bout de piste. De nombreux témoins, présents au meeting, filmèrent la scène. L'accident cause la mort de 3 personnes, toutes trois passagers, et en blesse une centaine d'autres. Deux des passagers décédés, un jeune tétraplégique et une fillette semblent être restés bloqués dans la carcasse de l'avion et être morts dans l'incendie qui a suivi quelques minutes plus tard ainsi qu'une troisième personne venue leur porter secours.[1]

[modifier] Enquête

Le rapport officiel d'enquête conclura que les causes de l'accident sont :

  1. Une très basse altitude de passage, plus basse que les obstacles environnants
  2. Vitesse très faible et réduite au maximum pour obtenir l'angle d'attaque maximum
  3. Puissance des moteurs sur le mode croisière
  4. Retard dans la remise des gaz.

La combinaison de ces facteurs conduisant à l'impact de l'avion sur la cime des arbres et au crash. La commission d'enquête pense que la descente sous les 100 pieds (environ 30 mètres) n'était pas délibérée mais a résulté d'une non prise en compte des informations visuelles et sonores propres à donner l'altitude de l'appareil.

Le commandant de bord Michel Asseline, 44 ans, son co-pilote Mazière, 45 ans, tous deux pilotes à Air France, et le président du club organisateur du meeting, accusés d'homicides et blessures involontaire furent reconnus responsables. Michel Asseline fut condamné à 6 mois de prison ferme et 12 mois avec sursis, les deux autres à de la prison avec sursis.

[modifier] La polémique

Michel Asseline estime avoir été injustement accusé. À l'appui de cette thèse, il avait affirmé que l'avion n'avait pas répondu quand il avait remis les gaz. Il indique également que l'altimètre indiquait 100 pieds alors que les vidéos du crash montrent que l'appareil se trouve à environ 30 pieds (10 mètres) du sol. Or Airbus Industries avait signalé à Air France le mois précédent dans un bulletin officiel (Operational Engineering Bulletins) qu'il était possible de rencontrer ces 2 problèmes et ce bulletin ne semblait pas avoir été communiqué aux pilotes à l'époque.

  • OEB 19/1 : Déficience de l'accélération des moteurs à basse altitude. Ce bulletin note que les moteurs peuvent ne pas réagir immédiatement à la poussée des manettes des gaz à basse altitude.
  • OEB 06/2 : Contrôle croisé des instruments barométriques. Ce bulletin indique que l'indicateur barométrique d'altitude de l'A320 ne fonctionne pas toujours correctement.

L'enquête a été entâchée d'irrégularités, notamment :

  • Les deux boîtes noires, retrouvées intactes le jour de l'accident et conservées par la Direction générale de l'Aviation civile ne furent remises à la police que dix jours plus tard, ayant été manifestement ouvertes et comportant 8 secondes de « blanc » au moment de l'impact,
  • Les arbres de la forêt, entourant le lieu du crash, ont été promptement coupés dans les jours qui ont suivi.

Les personnes contredisant l'enquête officielle estiment que le fait que l'A320, avion de conception nouvelle, commercialisé cette année là et annoncé comme étant l'avion « le plus sûr du monde », a joué sur cette enquête.

Norbert Jacquet, pilote sur Boeing 747 à Air France, crée, à l'époque, un syndicat indépendant du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), pour rendre plus transparent le déroulement de l'enquête. Il mettra en cause la conception et la certification de l'A320.[2]. Mis à pied par sa compagnie pour motifs psychiatriques, il perd définitivement sa licence de pilote et écrira en 1994 (après l'accident du Mont Saint-Odile) un livre pour dénoncer ce qu'il appelle un « mensonge d'état »[3].

En 1990, le ministre des transports portera plainte contre lui et Michel Asseline pour diffamation.

Malgré cet accident et la polémique qui a suivi, l'A320 fut un grand succès commercial pour Airbus.

[modifier] Références

  1. SUP_20041110_IR11
  2. SUP_20041110_IR11
  3. Un mensonge d'Etat

[modifier] Liens externes

Autres langues