Voix (instrument)

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La voix est sans aucun doute l'un des instruments de musique les plus anciens.

La production du son vocal, ou phonation, est obtenue par l'envoi d'air à travers deux cordes vocales en vibration, situées dans le larynx, puis par amplification et résonance grâce aux différents organes résonateurs, comme le pharynx, la cavité buccale ou les fosses nasales.

La voix humaine est capable de produire une très grande variété de fréquences.

C'est en modifiant la tension, et surtout, l'épaisseur des cordes vocales, que l'on peut changer leur fréquence de vibration, ce qui a pour effet de faire varier la hauteur des sons émis par la voix. Toutes ces modifications sont le fruit d'actions neuro-cérébrales.


Sommaire

[modifier] Description

Il existe différents types de voix. On différencie communément les voix de femmes et d'enfants et les voix d'hommes, les voix féminines et enfantines étant plus aiguës que les voix d'hommes, (sauf rares exceptions). Dans cette classification, on peut même affirmer qu'il existe des voix graves et des voix aiguës de femmes et d'enfants, tout comme il existe des voix graves et des voix aiguës d'hommes. Cela nous amène à la conclusion qu'il existe quatre types de voix, nommées comme suit en termes musicaux :

  • Les sopranos, ou voix aiguës de femmes et d'enfants
  • Les altos, ou voix graves de femmes et d'enfants
  • Les ténors, ou voix aiguës d'hommes
  • Les voix de basses, qui comme leur nom l'indique correspondent aux voix graves d'hommes.

Cette classification correspond au registre de la voix ; terme utilisé en musique pour désigner une échelle sonore définie, dans laquelle la voix peut émettre des sons aisément, en gardant une homogénéïté de timbre.

Ces registres aussi appelés tessiture de la voix sont les suivants.

  • Soprano : do3-do5 en général, du soprano comique à la voix très agile mais peu puissante et détimbrée dans le grave ( sol2-ré5 ou la2-la5 ) au soprano dramatique comme la Callas ( la2-si4 ou do4 ) à l'aigu peu facile.
  • Contralto : fa2-fa4 mais peut descendre encore plus bas comme les contralti dramatiques ( très rares ) au grave ténorisant et à l'aigu éclatant ( do2-la5 )
  • Ténor : do2-do4 ou ré4 mais quelques ténors, appelés ténors wagnériens ont la voix très étendue, très puissante au grave barytonnant et à l'aigu éclatant. ( si1-la4 )
  • Basse : fa1-fa3, mais les basses nobles ont la voix extrêmement grave et étendue. ( si0-mi3 )

On appelle contre-ut le do4 pour les hommes et le do5 pour les femmes.

Bien entendu cette classification est assez stricte et il est certain que ces registres peuvent varier d'un individu à l'autre. Notons quand même que ces tessitures sont valables pour des choristes ayant travaillé leur voix. Berlioz, dans son traité de l'orchestration, signale qu'il existe en pratique d'autres tessitures de voix, intermédaires aux voix graves et aiguës.

Pour les hommes ces voix sont communément appelées voix de baryton. Pour les femmes et enfants, ce sont les mezzo-sopranos.

Ce sont aussi des voix nobles possédant un timbre particulier dans le milieu de leur tessiture, que ni voix grave ni voix aiguë ne peuvent donner.

On peut donc classifier les tessitures de voix comme suit.

  • Voix de femmes et d'enfants :
soprano
mezzo-soprano
alto
  • Voix d'hommes :
ténor
baryton
basse

Certaines exceptions peuvent se rajouter à ces classifications, comme les voix de haute contre, voix d'homme exceptionnellement aiguës, et curieusement assez répandues jusqu'au XVIIIe siècle. Certaines femmes possèdent des voix très graves, appelées femme ténor. On en trouve plus en Europe de l'Est, et elles sont très employées dans la musique chorale de Bulgarie.

Enfin, certaines voix de virtuoses peuvent atteindre des notes extrêmement aiguës comme les sopranos légers ou sopranos coloratura, celles pour qui fut écrit l'air de la Reine de la Nuit dans la Flûte enchantée de Mozart, ou encore des notes très graves, (le la bémol au-dessous du mi grave des basses). Ces voix sont appelées basses nobles ou basses profondes. On en trouve parfois chez les Russes. Certaines voix d'hommes sont exceptionnellement graves.

[modifier] Technique

La technique du chant est fort complexe et demande beaucoup de pratique pour pouvoir être bien maîtrisée. Contrairement aux idées reçues, lorsque l'on chante, ce ne sont pas seulement les cordes vocales qui se mettent en action, mais véritablement tout le corps.

En effet, les poumons sont la partie essentielle de l'instrument. Ce sont eux qui fournissent l'air permettant de mettre en vibration les cordes vocales. Le diaphragme (le muscle des poumons) commande l'inspiration. quand il est en position basse, il cesse son action. L'expiration de l'air se fait alors par les muscles abdominaux, transverses et obliques appuyés sur le grand-droit, eux-mêmes en rapport direct avec les viscères (foie, estomac, intestin...).

C'est le larynx qui renferme les cordes vocales, qui se tendent ou se détendent sous l'action complexe de plusieurs muscles. Pour permettre au chanteur d'émettre des sons de différentes hauteurs, le larynx se tend de façon plus ou moins accentuée. Quand il monte ou descend dans la trachée, il modifie la dimension de la caisse de résonance et modifie en conséquence le timbre, mais pas la hauteur du son.

On distingue quatre façons d'émettre des sons vocaux, en rapport aux différents modes de fonctionnement du larynx, dits mécanismes (B. Roubeau):

  • Le mécanisme 0 dit Fry ou strowbass
  • Le mécanisme I dit voix de poitrine, le larynx est parfaitement descendu dans la gorge, les sons sont timbrés. Exemple, la basse solo au debut du tuba mirum du Requiem de Mozart.
  • Le mécanisme II dit voix de tête, le larynx est monté dans la gorge, les sons sont minces et légers. Exemple l'air de l'Arytmétique dans L'enfant et les sortilèges de Ravel " quatre et quatre dix-huit, onze et onze vingt-cinq...".
  • Le mécanisme III dit "voix de sifflet".
  • La voix mixte n'est pas un mode de mécanisme du larynx mais une façon d'adapter les résonateurs.

Pour s'exercer le chanteur pratique ce que l'on appelle les vocalises, exercices très variés selon que le chanteur désire travailler le registre aigu ou grave de sa voix.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Bibliographie

  • BARRAQUE Philippe, La thérapie vocale, Editions Jouvence, Paris, 2002.
  • BARTHELEMY Yva, La voix libérée, éd. Robert LAFFONT, Paris, 1984.
  • BLIVET Jean-Pierre, Les voies du chant, éd. A. FAYARD, Paris, 1999.
  • CASTAREDE Marie-France, La voix et ses sortilèges, éd. Les Belles Lettres, Paris, 2000.
  • CORNUT Guy, La voix (5e édition), Que sais-je?, PUF, Paris, 1996.
  • GUERIN Christian "Comment gérer sa voix" La Voix Paris 2007
  • MILLER Richard, La structure du chant, traduit par J.-M. GOUËLOU, éd. Cm, cité de la musique, 1996.
  • ORMEZZANO Yves (Dr.), Le guide de la voix, éd. Odile JACOB, Paris, 2000.
  • RONDELEUX Louis-Jacques, Trouver sa voix, contrôler sa respiration, enrichir son timbre, élargir son registre vocal, éd du Seuil, 1977, réed. 2004.

[modifier] Liens externes