Virgin Atlantic GlobalFlyer

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Virgin GlobalFlyer Silhouette d'un avion
Équipage 1 pilote
Premier vol
Mise en service 28 février 2005
Retrait 17 mars 2006
Constructeur Scaled Composites
Investissement 2 millions de dollar[1]
Dimensions
Longueur 11,80 m[2]
Envergure 34,75 m[2]
Hauteur 3,60 m
Aire des ailes 37 m²[2]
Masse et capacité d’emport
Max. à vide 1 623 kg
À vide
Max. au décollage 10 000 kg
Max. à l’atterrissage 1 814 kg
Kérosène 8 200 kg[2]
Passagers
Fret
Motorisation
Moteurs 1 turboréacteur Williams FJ44-3ATW[2]
Poussée unitaire 10,2 kN[2]
Poussée totale
Performances
Vitesse de croisière 460 km/h[2]
Vitesse maximale
Autonomie 40 000 km
Altitude de croisière 13 716 m
Vitesse ascensionnelle
Charge des ailes
Rapport poussée/poids

Le Virgin Atlantic GlobalFlyer aussi désigné Scaled Composites Model 311 est un avion de record destiné à accomplir un tour du monde en avion sans escale et sans ravitaillement en vol.

Sommaire

[modifier] Conception

Burt Rutan montra les premiers dessins d'un avion destiné à effectuer une tour du monde en solitaire à Steve Fossett au alentours de 1999, mais celui-ci n'accepta le projet qu'en décembre 2001. En 2003, il intéressa Richard Branson au projet. Finalement, le 23 octobre 2003, Fossett et Branson annoncèrent leur projet de record au Science Museum de Londres, sous la bannière de la compagnie aérienne Virgin Atlantic[3].

L'avion a été conçu par Burt Rutan et construit par Scaled Composites. Il a été conçu à l'aide de calculateurs et de logiciels afin de le doter d'une aérodynamique la plus efficiente possible et est construit en matériaux composites afin de réduire au maximum sa masse à vide. Son carburant était réparti dans 17 réservoirs[1] placé dans les ailes et les fuselages, il représentait 83 % de son poids[4]. La longueur du cockpit fut réduite au minimum ne faisant que 2,1 m[2]. Il était en outre équipé d'un pilote automatique chargé de maintenir l'altitude et la vitesse et de suivre la trajectoire[1]. Les contrôles de vol était mécaniques compensées électriquement et son train d'atterrissage se rétractait pneumatiquement et sortait par gravité. Enfin pour ralentir le GlobalFlyer était équipé de parachutes[1].

Il a été officiellement présenté à Mojave en Californie le 8 janvier 2004[5] par le PDG de Virgin Atlantic, Richard Branson en compagnie de Steve Fossett et Burt Rutan. S'en suivit une batterie de test, l'ingénieur en chef Jon Karkow, les pilotes d'essais et Fossett effectuèrent en tout 24 vols d'essais[6] dont certains de longue durée afin de tester la fiabilité de l'appareil.

[modifier] Le premier vol solo autour du monde sans escale ni ravitaillement

À l'origine, ce vol autour du monde était prévu pour avril 2004[7], cependant il fut retardé jusqu'à une date située après le 4 janvier 2005[8], saison où les jet streams sont le plus fort dans l'hémisphère Nord permettant ainsi d'économiser du carburant[7]. Entre temps se posa la question du point de départ de l'appareil. Celui-ci devait avoir une piste d'au moins 3 400 m de long et être située à une altitude inférieure à 915 m. Quatre pistes furent envisagées : Austin (Texas), Lincoln (Nebraska), Salina (Kansas) et Wichita Falls, (Texas)[7]. Finalement c'est Salina qui fut retenu.

Après plusieurs vol d'essais du GlobalFlyer effectué par des pilotes d'essais de Scaled Composites et Steve Fossett à Mojave en Californie, l'avion fut conduit en janvier 2005 à Salina où la piste mesurait 3 750 m de long[6] en prévision de la grande distance nécessaire au décollage. Le départ pour le tour du monde en solitaire fut retardé jusqu'au 28 février dans l'attente de meilleures conditions météorologiques. Pour ce vol, Fossett était le pilote principal tandis que Branson faisait office de pilote de réserve[2].

Pour que le record soit homologué l'appareil devait parcourir par la Fédération aéronautique internationale, l'appareil devait traverser tous les méridiens et venir atterrir à l'endroit d'où il avait décollé, en parcourant au moins 36 587,559 km qui représente la longueur du tropique du Cancer[9].

Il a finalement décollé de Salina au Kansas le 28 février 2005 à 18h47[10] UTC-6 avec Steve Fossett au commandes. Il est parti en direction de l'est, survolant Montréal, l'Atlantique Nord, Londres, Paris, Rome, Le Caire, Manama (Bahreïn), Karachi, Calcutta, Shanghai, Tokyo, Honolulu, Los Angeles[6] et revint se poser à Salina le 3 mars 2005 après avoir parcouru 36 800 km en 67 heures et 2 minutes[11].

Cependant la tentative de record fut un temps menacée par d'une part une panne du système de navigation par satellite et d'autre part par une diminution plus rapide que prévue du niveau du carburant dans la première partie du parcours. Malgré tout, les jet-streams soufflant en vent arrière à 240 km/h dans l'est du Pacifique aidèrent l'appareil à économiser du carburant dans la dernière partie du trajet[11]. Il devint ainsi détenteur du record absolu de vitesse autour du monde sans escale ni ravitaillement avec une vitesse moyenne de 550,78 km/h[12], et battit aussi le record du monde de distance sans escale ni ravitaillement et le record de distance en circuit fermé.

[modifier] La plus grande distance parcourue en avion

Après avoir effectué le tour du monde sans escale Steve Fossett décide de s'attaquer au record du monde de distance. La tentative est programmée pour le début de l'année 2006. Cependant, le 4 janvier, le GlobalFlyer, après avoir fait le plein sur l'aéroport de Salina pour un vol d'essai, entre en collision avec le camion-citerne endommageant le saumon d'aile. Cet incident retarda d'environ un mois la tentative de record[13].

Puis le 7 février 2006, alors que les derniers préparatifs était en train d'être effectués sur la piste du Centre spatial Kennedy, une fuite sur l'un des réservoirs de carburant fut détectée retardant encore d'une journée la tentative de record. Cette fuite n'avait pu être détectée avant car le système n'avait jamais été testé avec le chargement complet de carburant depuis que celui-ci avait été changé après le perte de 1 360 kg de carburant lors du record de l'année précédente[14].

Finalement le GlobalFlyer décolla le 8 février 2006 à 7h22 (UTC-6), pour tenter de battre le record de distance. Fossett est parti en direction de l'est, survolant d'abord l'Atlantique, puis le Sahara occidental, l'Algérie, la Libye, l'Égypte, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Inde, la Birmanie, la Wuhan (Chine), Tokyo, l'océan Pacifique, avant d'atteindre les États-Unis au sud de Los Angeles, de survoler le Texas, la Floride puis de retraverser l'Atlantique en suivant le gulf stream et d'arriver enfin au dessus de l'Irlande et de se poser le 11 février 2006 à 18h07 (UTC+0) après 76h45 de vol sur l'aéroport international de Bournemouth[15].

Il aura ainsi parcouru 41 467,53 km, devenant détenteur de 3 records du monde en avion validés par la Fédération aéronautique internationale, dont celui du record absolu de distance[12]. Il a ainsi battu le précédent record, datant du 23 décembre 1986, détenu par Dirk Rutan (le frère de Burt Rutan) et Jeana Yeager qui avaient parcouru 40 212,14 km sur un Rutan Voyager[16]. Il battit aussi le record établi par Bertrand Picard et Brian Jones en 1999 à bord du ballon stratosphérique Breitling Orbiter 3 qui avaient parcouru 40 814 km[17].

Steve Fossett dans le cockpit du GlobalFlyer
Steve Fossett dans le cockpit du GlobalFlyer

Cependant comme pour le premier record, le trajet ne fut pas sans incidents. Ainsi dès le décollage, l'appareil est entré en collision avec deux oiseaux de la taille d'un pigeon qui heurtèrent le bord d'attaque de l'aile et le carénage des réservoirs gauche sans provoquer de dommages[18]. Ensuite durant les quatre premières heures de vol, l'appareil perdit 340 kg de carburant probablement à cause d'une valve de sécurité chargée de libérer les vapeurs de carburant en cas de surpression réduisant la distance parcourable d'autant plus que les jets streams au dessus de l'Inde et de l'Atlantique n'étaient pas aussi puissants qu'espérés[19]. De plus durant les 8h qui suivirent le décollage, un défaut du système d'air conditionné du cockpit fit que la température oscilla entre 40 et 54°C[19].

Et pour finir, 45 minutes avant d'arriver sur l'aéroport international du Kent, sa destination initiale, une panne du système électrique que Fossett ne put relancer, l'obligea à éteindre un certain nombre de systèmes tels que les écrans des instruments de vol électriques, les chauffages, les feux de navigations et le système Iridium, afin d'économiser les batteries[20]. De plus celles-ci ayant une durée de 30 minutes[20], il fut obligé de se détourner sur l'aéroport international de Bournemouth, où il dut se poser en ayant qu'une faible visibilité à cause de la glace accumulée sur le pare-brise. L'atterrissage fut violent provoquant l'éclatement de deux pneus heureusement sans dommages pour le pilote et l'appareil mais celui-ci dut tout de même être tracté en dehors de la piste[15]. La cause de la panne électrique aurait pu être causée par des fibres de carbone retrouvées près des broches qui aurait ainsi causé un arc électrique[20].

[modifier] La plus grande distance parcourue en circuit fermé

Un peu plus d'un mois plus tard, Fossett décolle pour la dernière fois pour un vol solo à bord du Virgin Atlantic GlobalFlyer. Cette fois il s'attaque au record du monde de distance en circuit fermé en effet la tentative du mois précédent bien que surpassant le record jusque là détenu par Dirk Rutan, ne peut pas concourir pour cette catégorie. En effet pour qu'un vol soit considéré en circuit fermé, il faut que l'appareil décolle et atterrisse au même point[21].

Ainsi le 14 mars 2006 à 06h38 (UTC-6), l'appareil prend une nouvelle fois son envol à partir de la piste de Salina au Kansas[21]. Il traversa tout d'abord sur Terre-Neuve, puis l'océan Atlantique, l'Europe de l'Ouest, l'Afrique, l'Inde, la Chine, le Japon, l'océan Pacifique avant de rejoindre les États-Unis en survolant la Californie[21]. Il atterrit enfin le 17 mars à 9h06[22] (UTC-6) sur la piste de Salina après 74h 28 min de vol. Il établit ainsi deux nouveaux records dont celui du record de distance en circuit fermé en parcourant 40 706,53 km[12].

Cette fois-ci le seul problème que rencontra Fossett est le non fonctionnement de l'un de ses freins ce qui lui fit faire un tour complet après l'atterrissage[22].

[modifier] Status

Le GlobalFlyer est maintenant exposé au Steven F. Udvar-Hazy Center dépendant du National Air and Space Museum[23].

À ce jour, il est encore détenteur de sept records du monde[12] :

  • Distance absolue avec 41 467,53 km établi le 11 février 2006 ;
  • Distance, catégorie avion basé à terre propulsé par réacteur, avec 41 467,53 km établi le 11 février 2006 ;
  • Distance, catégorie avion basé à terre propulsé par réacteur d'une masse comprise entre 9 000 et 12 000 kg avec 41 467,53 km établi le 11 février 2006 ;
  • Vitesse autour du monde sans escales ni ravitaillement, catégorie avion basé à terre propulsé par réacteur, avec 550,78 km/h établi le 3 mars 2005 ;
  • Vitesse autour du monde sans escales ni ravitaillement, catégorie avion basé à terre propulsé par réacteur d'une masse comprise entre 9 000 et 12 000 kg, avec 550,78 km/h établi le 3 mars 2005 ;
  • Distance en circuit fermé, catégorie avion basé à terre propulsé par réacteur, avec 40 706,53 km établi le 17 mars 2006 ;
  • Distance en circuit fermé, catégorie avion basé à terre propulsé par réacteur d'une masse comprise entre 9 000 et 12 000 kg, avec 40 706,53 km établi le 17 mars 2006.

[modifier] Notes et références

[modifier] Liens internes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le GlobalFlyer.

[modifier] Liens externes