Vie extraterrestre

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La vie extraterrestre désigne toute forme de vie existant ailleurs que sur la planète Terre. Son existence reste hypothétique. En effet, aucune vie extraterrestre n’a été découverte à ce jour par les scientifiques. Il existe cependant certains indices qui suggèrent qu’une vie bactérienne sur Mars est possible.

Sommaire

[modifier] Imaginaire

[modifier] Les créations littéraires et cinématographiques

Dans De natura rerum, Lucrèce (Ier siècle av. J.-C.) mentionne la possible existence d’extraterrestres :

« Si la même force, la même nature subsistent pour pouvoir rassembler en tous lieux ces éléments dans le même ordre qu’ils ont été rassemblés sur notre monde, il te faut avouer qu’il y a dans d’autres régions de l’espace d’autres terres que la nôtre, et des races d’hommes différentes, et d’autres espèces sauvages. »

Dans Le Banquet des Cendres, Giordano Bruno fait également mention de la possibilité d’habitants d’autres mondes :

« La quatrième [partie] affirme […] que ces mondes sont autant d’animaux dotés d’intelligence ; qu’ils abritent une foule innombrable d’individus simples et composés, dotés d’une vie végétative ou d’entendement, tout comme ceux que nous voyons vivre et se développer sur le dos de notre propre monde. »

Par la suite, l’imaginaire des conteurs et romanciers de tous poils en a fait les plus romantiques et affectueux (comme dans E.T. l’extra-terrestre) et les plus machiavéliques descriptions (dans La Guerre des mondes par exemple).

Comme nom commun en science-fiction, l’extraterrestre est un être vivant (souvent intelligent) venant d’une exoplanète ou d’une autre planète de notre système solaire.

[modifier] Des petits hommes verts de science-fiction aux petits hommes gris des témoignages

Une expression revient très souvent lorsque l’on parle des extraterrestres : Les petits hommes verts ou les aliens.

Bien souvent, cette expression est utilisée pour se moquer de l’éventuelle existence des extraterrestres. Elle fut associée, durant de nombreuses années, aux Martiens. La couleur verte a, peut-être, pour origine le roman d’Edgar Rice Burroughs, A Princess of Mars (1912), où il décrit les différentes espèces de martiens, dont l’une a la peau verte. Cette couleur sera reprise par plusieurs autres auteurs, qui, pour certains, fera même le titre de leur ouvrage, comme Harold Sherman dans The Green Man (1946) ou encore Damon Knight dans The Third Little Green Man (1947). À noter que dans la tradition des contes la couleur verte est omniprésente pour évoquer certaines créatures féériques ou fantomatiques. Claude Lecouteaux, dans son ouvrage "les elfes et les nains", rapporte que cette couleur est l’apanage des forces de l’au-delà. Cependant, dans la réalité, plusieurs témoins oculaires dispersés dans le monde entier (des dizaines de milliers) ont aperçu à proximité d'engins ayant une forme ovoïde ou de stèle discoïdale posée horizontalement sur le sol, des petits hommes gris aux grands yeux en amandes.

En mai 1954, le chef du Projet Blue Book de l’Armée de l’air des États-Unis, le capitaine Edward J. Ruppelt parle d’une rumeur selon laquelle l’armée aurait des pièces remplies de morceaux de soucoupes volantes, et d'extra-terrestres conservés dans l’alcool, en ajoutant ironiquement que « habituellement les petits hommes sont verts, mais ceux qui sont entre les mains de l'armée sont gris ». Mais c’est avec la rencontre de Kelly-Hopkinsville dans une ferme du Kentucky, que la représentation des petits hommes gris sera véritablement ancrée dans la conscience populaire. Durant l’été 1955, la famille Sutton déclare avoir été assaillie durant toute une nuit par de nombreux êtres phosphorescents d’un mètre de haut, ayant de grands yeux. Ils batailleront pendant plusieurs heures à coups de carabine avec ces étranges assaillants et finiront par gagner deux voitures pour s’enfuir et raconter ce qu’ils ont vécu à la police. La presse désignera ces êtres comme des little grey men, des petits hommes gris[1]. Aujourd’hui, les sceptiques considèrent que l’explication de la rencontre de Kelly-Hopkinsville est très certainement une méprise complexe avec des rapaces nocturnes (voir aussi modèle sociopsychologique) ou encore des plasmoïdes naturels.

C'est dans ce contexte que parait en septembre 1954 l'oeuvre de Fredric Brown, Martiens,_go_home_! mettant en scène des martiens immatériels insupportables, non sans une pointe d'humour...

[modifier] Recherche scientifique de vie extraterrestre

[modifier] Messages aux extraterrestres

Plusieurs messages ont été envoyés de la Terre vers d’hypothétiques destinataires. Certains sous forme radioélectrique, depuis des radiotélescopes de puissance importante, d’autres sous forme matérielle, avec des sondes spatiales pour support. Partant du principe que les mathématiques sont un langage universel, ces messages utilisent la logique pour leur forme et contenu. L’autre principe est qu’une image vaut mille mots : des représentations graphiques complètent donc le tout, qui informent leur lecteur de notre apparence physique, entre autres.

La plaque de Pioneer
La plaque de Pioneer

Sondes ayant emporté une « carte de visite » terrestre :

Messages « radiotélescopés » (liste non exhaustive) :

  • Observatoire radioastronomique d’Arecibo, 16 novembre 1974 ;
  • Projet Cosmic Call, ces messages conçus par Yvan Dutil et Stéphane Dumas sont envoyés à partir du Evpatoria Deep Space Center, 24 mai, 31 juin et 1er juillet 1999 vers les étoiles HD178428,HD186408,HD1900360 et HD190040. Le 6 juillet 2003, une version modifiée du message est envoyée vers les étoiles Hip 26335, 55 Cnc, Hip 4872, 47 UMa et Hip 7918.
  • Le 5 février 2008, pour célébrer ses 50 ans d’existence, la NASA a envoyé un message vers l’espace contenant un des succès des Beatles : "Across the universe". Ce message a été envoyé vers l’étoile polaire via le réseau d’antennes Deep Space Network, 50 ans jour pour jour après le lancement du premier satellite : Explorer 1. Voyageant à la vitesse de la lumière, le message arrivera, très affaibli, dans 431 ans près de l’étoile polaire.

[modifier] SETI

Le programme SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence, pouvant se traduire par « Recherche d'une intelligence extraterrestre ») est un programme de recherche fondamentale d'origine américaine qui a été conçu dans l'objectif d'essayer de repérer des ondes électromagnétiques émises par des civilisations étant entrées dans le stade industriel, technologique et scientifique.

Il regroupe aujourd’hui environ 70 projets internationaux dont l’objectif est de détecter les signaux qu'une intelligence non terrestre pourrait émettre, volontairement ou non, depuis sa planète d'origine. Pour cela, les projets analysent les ondes radio ou laser provenant de l'espace et essayent de détecter les signaux par opposition au bruit de fond.

Le programme suppose qu’une autre forme de vie intelligente envoie des messages comme nous, voire nous cible.

Cette idée semble naître au XIXe siècle et plusieurs idées voient ainsi le jour[2]. On note celle ainsi de Carl Friedrich Gauss qui projetait de planter un champ de pins de forme géométrique au sein d’un champ de blé, le contraste devant être visible par Mars. La découverte des canaux martiens, interprétés alors comme des constructions intelligentes, va relancer plusieurs projets plus ou moins utopiques. Celui de Charles Cros consistait en une lampe électrique braquée au niveau d’un astre et envoyant des signaux périodiques. Nikola Tesla, persuadé d’avoir capté des signaux venant de Mars, étudie, dans les années 1930, la faisabilité d’une communication par ondes hertziennes.

Le Radiotélescope Very Large Array en configuration D.
Le Radiotélescope Very Large Array en configuration D.

De nos jours, diverses technologies sont utilisées dans ce but :

Jusqu’à ce jour, et en dehors du fameux "signal Wow!" capté en 1977, l’usage de ces technologies n’a donné aucun résultat concluant qui irait dans le sens de l’existence d’une civilisation extraterrestre comparable à la notre.

Toutefois, pour espérer obtenir un résultat, de telles technologies qui sont tributaires de la vitesse de propagation de la lumière dans le milieu interstellaire doivent pouvoir être mises en œuvre sur le long terme, voire le très long terme. En effet, la radioastronomie n’existant que depuis 1930 et les programmes de recherche de vie extraterrestre étant encore plus récents, cela signifie que le temps passé par l’espèce humaine à rechercher de possibles civilisations extraterrestres est encore très court si on le compare à la durée d’existence des civilisations telles que nous les connaissons.

Par ailleurs, on peut remarquer que l’usage des technologies en question implique notamment que l’hypothétique civilisation extraterrestre émettrice du signal dispose de technologies au moins similaires. Cela implique aussi que cette civilisation peut produire et produit effectivement des signaux exploitables par ces technologies. On peut donc logiquement exclure la possibilité de détecter par ces moyens des civilisations qui ne sont pas suffisamment avancées pour utiliser ces technologies (ou être détectées par elles) ou bien qui, à l’inverse, sont plus avancées technologiquement que nous ne le sommes et utilisent peut-être des technologies dépassant nos connaissances actuelles.

Seule la multiplication des techniques, méthodes et technologies utilisées, ainsi que leur usage à long terme, semblent donc pouvoir permettre d’espérer obtenir un jour le résultat escompté, à savoir la détection d’une intelligence extraterrestre.

[modifier] Vie martienne ?

Actuellement, un indice d’existence d’une forme de vie extraterrestre sont de petites structures microscopiques attribuées à des bactéries et retrouvées dans des météorites, en particulier ALH84001. La validité de cette découverte reste à confirmer.

La présence de certains gaz (méthane, ammoniac) dans l’atmosphère martienne peut aussi être un indice de vie.

Le projet Beagle 2 est une mission spatiale, préparée avec le concours technique de l’Agence spatiale européenne (ESA) et de financements privés en provenance du Royaume-Uni, qui devait envoyer un robot sur Mars afin d’y rechercher des traces de vie (molécules organiques à base de carbone et oxygène) dans le sol, à faible profondeur. Malgré la destruction de la partie atterrisseur de la sonde, sa partie en orbite est en train de cartographier la surface de Mars en trois dimensions et avec une définition jamais atteinte. De plus, ce satellite de Mars comporte un radar particulier capable de détecter des éléments liquides à plusieurs centaines de mètres sous la surface, afin de confirmer la présence d’eau dans le sous-sol martien en vue d’éventuelles missions de colonisation de cette planète.

Selon André Debus du CNES, un milliard de bactéries auraient été amenées sur Mars par les différentes explorations états-uniennes et européennes[3],[4],[5]. Selon la NASA[6], l’équipage d’Apollo 12 aurait découvert une colonie de Streptococcus mitis. Celle-ci aurait résisté aux très basses températures du vide et à l’absence de source nutritive et d’énergie.

Il y a également aujourd’hui encore sur cette planète du pergélisol, voire du mollisol [1]. Il est donc possible qu’il y existe encore des traces de vie. Plusieurs sondes spatiales ont été envoyées sur cette planète dans ce but, notamment les sondes Viking, Mars Express et le module Beagle 2, et les robots Mars Exploration Rover 1 et 2. L’hypothèse martienne de l’origine de la bactérie polyextrémophile Deinococcus radiodurans est également envisagée. La sonde Mars Global Surveyor aurait trouvé, par ailleurs, des formes sur Mars faisant penser à de la végétation. Les avis sont partagés sur ce point, mais les images sont facilement consultables sur de nombreux sites [2].

[modifier] Une fausse alerte : la découverte des pulsars

En 1968, une équipe d’astronomes anglais découvre dans le domaine radio un signal extrêmement stable et régulier dans le temps, en provenance d’une région fixe du ciel. Le signal est d’abord baptisé « LGM-1 », pour Little Green Men 1 car il est dans un premier temps soupçonné de ne pouvoir être d’origine naturelle. Peu après, l’on découvre qu’il s’agit en fait du signal émis par un pulsar, un résidu d’étoile très compact et en rotation très rapide, émettant un fort rayonnement le long de son axe magnétique. Ce dernier n’étant pas aligné avec l’axe de rotation de l’astre, le faisceau émis balaie périodiquement certaines régions du ciel tel un phare. À ce jour (2008), plusieurs centaines de pulsars ont été découverts et l’hypothèse d’un signal extra-terrestre est totalement exclue.

[modifier] Autres types de recherches

Certaines projets jugent que l'approche scientifique est trop restreinte pour rechercher des traces de vie extraterrestre. En conséquence, ils développent d'autres approches.

[modifier] Ufologie

Icône de détail Article détaillé : Ufologie.

Bien qu'elle se concentre plutôt sur le phénomène OVNI, l'ufologie aborde également l'idée de vie extraterrestre. En effet, la plupart des ufologues supposent que les ovnis sont des engins construits et/ou conduits par une forme de vie intelligente non-humaine.

[modifier] Astroarchéologie

Icône de détail Article détaillé : Astroarchéologie.

La problématique de la recherche SETI traditionnelle est d'essayer de trouver une preuve de l'existence d'émissions électromagnétiques intelligentes en dehors de la Terre.

Malheureusement, la probabilité d'une telle découverte, si elle n'est pas intentionnelle, est extrêmement faible[réf. nécessaire], d'où la réflexion du Projet Phenix, qui propose une nouvelle approche de la problématique de la découverte de la preuve, puis du stade final, celui du contact direct.

The Phenix Project The Phenix Project est un tout nouveau programme de recherche SETI, nommé SETAV pour : Recherche d’Artefacts et de Sondes Extra-terrestres dans le Système Solaire ou la Terre.[7]Astroarchéologie

[modifier] Spéculations

[modifier] L’équation de Drake

Icône de détail Article détaillé : Équation de Drake.

Popularisée par Carl Sagan, l’équation de Drake présente le problème de l’existence ou non des extraterrestres en partant d’une approche positiviste.

Ainsi, Drake propose de calculer la probabilité d’existence de ces extraterrestres dans notre galaxie par la formule :

P(ET) = N\!* \ f_p \ n_e \ f_l \ f_i \ f_c \ f_L

où :

  • N\!* est le nombre d’étoiles dans notre Galaxie
  • fp est la fraction d’étoiles disposant d’un système planétaire
  • ne est le nombre de planètes (dans un système donné) où la vie est écologiquement possible
  • fl est la fraction de planètes où la vie est effectivement apparue
  • fi est la fraction de planètes habitées sur lesquelles une forme de vie intelligente est effectivement apparue
  • fc est la fraction de planètes habitées par une vie intelligente sur lesquelles on rencontre une civilisation technique capable de communications
  • fL est la fraction de la durée de vie planétaire accordée à une civilisation technique

Si le premier terme (N\!*) est connu avec une assez grande précision (environ 4 ×1011 étoiles), la grande difficulté réside dans l’évaluation des autres facteurs qui doivent le réduire. Et selon les évaluations faites par les uns ou les autres, la probabilité varie considérablement (entre quasi impossibilité et profusion de voisins avec qui communiquer).

[modifier] Le paradoxe de Fermi

Icône de détail Article détaillé : Paradoxe de Fermi.
Une représentation graphique du message d’Arecibo, première tentative humaine pour communiquer avec des civilisations extraterrestres
Une représentation graphique du message d’Arecibo, première tentative humaine pour communiquer avec des civilisations extraterrestres

Dans une autre approche, Enrico Fermi a fait la supposition de l’existence d’une seule civilisation extra-terrestre capable du voyage intersidéral (à une vitesse inférieure à la vitesse de la lumière donc techniquement faisable). Il a supposé cette civilisation intéressée à la conquête de la Galaxie (quels qu’en soient les buts) et qu’elle progressait par bonds, colonisant une planète pendant quelques centaines ou milliers d’années, puis envoyant des dizaines de vaisseaux vers de nouvelles conquêtes.

Le problème est que – après seulement quelques centaines de milliers d’années – l’ensemble de la Galaxie est sous l’emprise de cette civilisation extra-terrestre (la faible vitesse de déplacement des vaisseaux est largement compensée par l’augmentation exponentielle du nombre de vaisseaux de colonisation). Enrico Fermi demande donc : « si les extraterrestres existent, mais où sont-ils donc ? ». Un million d’années ne représentent rien à l’échelle de la Galaxie, ils devraient donc être omniprésents et il devrait être impossible de ne pas les voir…

Cependant, on peut noter, sur une simple observation de notre environnement connu, que la seule prise de conscience d’une forme de vie peut se révéler moins évidente que prévu…

Effectivement, on peut considérer, par exemple, que si on avait découvert sur Mars une forme de vie assimilable à des fourmis, cela aurait constitué une découverte essentielle ; mais ces « fourmis-extraterrestres » auraient-elle conscience de notre présence, ou du fait qu’elle aient été approchées par une civilisation venue d’ailleurs et techniquement largement supérieure ?

Il suffit d’inverser l’idée et de se demander avec humilité si nous serions seulement capables de percevoir une présence extra-terrestre qui pourrait être totalement différente de la nôtre (par exemple non plus basé sur l’eau mais sur le méthane, comme peut-être dans les profondeurs de Mercure ?…).

Le paradoxe de Fermi est, malgré tout, un exemple de la pensée de l’époque, et entre autres de son inconscience des problèmes d’ordre économique ou écologique. En effet, une telle « civilisation », si elle existait, ne pourrait se maintenir comme un tout à une échelle visible des individus. Ne fût-ce que parce que, dans un cadre où il est impossible de dépasser la vitesse de la lumière, la moindre communication d’un bout à l’autre de ses frontières prendrait des millions d’années. Elle ne peut donc exister que par l’ensemencement de mondes qui vont éventuellement perdre le souvenir de cette appartenance. Si une telle espèce existait, l’implication directe serait que nous en sommes les représentants… Auquel cas, nous pouvons encore chercher longtemps ailleurs. Ceci expliquerait également que tous les cas rapportés d’observation d’extraterrestres parlent d’espèces humanoïdes.

[modifier] Autres réflexions

[modifier] L’hypothèse du zoo

L’hypothèse du zoo de Ball est une des hypothèses avancées en réponse au Paradoxe de Fermi, au sujet de l’apparente absence d’évidence de l’existence d’une vie extraterrestre. D’après les partisans de cette hypothèse, les extraterrestres existeraient et seraient assez avancés technologiquement pour pouvoir communiquer avec nous. Néanmoins, rien ne permet de dire que les observateurs souhaiteraient être connus de manière évidente trop rapidement, car l’avance qui permettrait à une civilisation « de Fermi » de nous connaître suppose un minimum de connaissances et une évidente maturité du voyage, des explorations et des rencontres. Ils pourraient donc nous observer de loin, sans essayer d’interagir avec nous (de la même façon que nous nous intéressons aux animaux dans des réserves naturelles par curiosité scientifique et en cherchant à interagir le moins possible avec eux). Certains pensent que les extraterrestres qui nous observent entreront directement en contact avec nous une fois qu’ils nous estimeront prêts à une telle rencontre. Les OVNI seraient un moyen pour cette civilisation de nous habituer progressivement à leur présence.

En 1973, John A. Ball, proposa "l’hypothèse du zoo" dans la revue Icarus, une revue internationale sur les études du système solaire. En tant que radioastronome affecté au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, il avança très sérieusement l’idée que la Terre était un zoo et que des extraterrestres étaient chez nous, déjà occupés à nous observer. Ball fut tourné en dérision par de nombreux scientifiques pour sa théorie, parce qu’elle impliquait l’existence d’extraterrestres vivant parmi nous.

[modifier] Limites de l’imaginaire et anthropocentrisme

Il est possible d’imaginer notre environnement comme parfaitement connu, visité, voire contrôlé par quelques espèces pensantes, malgré la difficulté inhérente à notre psychologie de se représenter une toute autre forme, une forme inconnue, incommensurable, de vie. Aussi loin que se soit déployé notre imaginaire individuel et collectif sur le sujet, ces projections de vie extra-terrestre restent évidemment tissées d’identifications anthropocentriques. Cette curiosité à l’endroit des extra-terrestres a le mérite d’offrir un miroir bien particulier à l’humanité et de stimuler ainsi une réflexion sur elle-même quand elle essaie de s’imaginer ce que ces êtres extra-terrestres pensent, alors que rien ne permet d’affirmer que, si ces êtres existent, nous puissions nous comprendre et surtout, ne pas les craindre.

[modifier] Pourquoi devrions-nous en avoir conscience ?

À ce stade de l’hypothèse, il faut s’abstenir de conclusions hâtives. Rien ne permet de dire que les observateurs souhaitent être connus, et que par voie de conséquence, il s’impose l’idée qu’« ils » font en sorte de rester le plus discret possible.

L’avance qui permettrait à une civilisation « de Fermi » de nous connaître suppose un minimum de connaissances et une évidente maturité du voyage, des explorations et des rencontres. Donc qu’« ils » soient là ou pas, RIEN ne permet de trancher.

[modifier] Pourquoi une civilisation de Fermi serait elle obligatoirement dans notre voisinage ?

Tout d’abord, il est possible de passer dans un système solaire sans pour autant être capable de détecter les plus petites planètes (le cas des telluriques).

La preuve, en 2005, nos astronomes cherchaient encore une hypothétique planète X.

Ensuite il faut inclure dans ces réflexions un paramètre que beaucoup semblent avoir oublié : le temps.

Si effectivement, mathématiquement, une civilisation pan-galactique pouvait être omniprésente, rien n’indique qu’elle puisse l’être maintenant.

Si un million d’années n’est peut-être rien à l’échelle cosmique, ce n’est plus la même chose à l’échelle des civilisations. Et là, terrestre ou pas, on peut décemment affirmer que cela reste vrai quelle que soit la civilisation.

Une civilisation qui essaimerait selon la théorie de Fermi, ne peut en aucun cas être considérée comme « une ». Comment imaginer que des êtres pensants dont les racines se situeraient quelque part à des milliers d’années lumières d’une nouvelle planète puisse continuer à se comporter comme leurs ancêtres ?

Il suffit à notre modeste échelle de comprendre qu’une colonie ne peut survivre très longtemps en tant que telle. L’Histoire le démontre aisément.

Qu’est-ce qui ferait que, immuablement, ceux-ci continueraient à rebâtir un monde, une industrie et des flottes de « vaisseaux » pour laisser partir une portion des leurs vers des prochains essaimages ?

Chaque essaimage donnerait naissance à plusieurs nouvelles civilisations et chacune d’entre elles à l’échelle des déplacements s’échelonnant sur des générations aboutirait à quelque chose qui ne devrait pas avoir grand chose à voir avec ses origines.

De plus, l’évolution biologique sur une échelle de millions d’années aurait aussi son mot à dire. L’être des origines ayant éventuellement essaimé sur n planètes viables donnerait au moins n espèces différentes à terme.

Par conséquent, l’omniprésence est tout à fait contestable.

[modifier] Le temps

Enfin, nous n’existons que depuis 2 à 3 millions d’années (si l’on se réfère aux premiers outils) et pas plus, avec une conscience technique et scientifique que l’on peut qualifier d’embryonnaire, car âgée au mieux de quelques dizaines, centaines voire de deux ou trois mille ans (selon le point de vue adopté, constitution de l’atome, naissance du zéro, premiers comptes etc.)

L’âge de l’Univers étant d’environ 15 milliards d’années, une multitude de civilisations extraterrestre ont très bien pu exister durant cette période.

La probabilité d’avoir raté le rendez-vous est peut-être supérieure à celle d’une rencontre, rien n’empêche d’imaginer cette occasion manquée.

[modifier] Notes et références

  1. Magazine L’Histoire numéro 304
  2. F. Raulin-Cerceau, B. Bilodeau, Les pionniers de la communication avec les autres planètes, Pour la Science, mai 2007, p. 12-15
  3. « Mars pourrait être polluée par des bactéries terrestres », dans 'Le Monde', édition du 5 janvier 2006.
  4. Debus A, « Estimation and assessment of Mars contamination », dans Advances in Space Research, 35, p. 1648–1653
  5. (en) Estimation and assessment of Mars contamination[pdf]
  6. (en) NASA - Science Fiction or Science Fact?
  7. The Phenix Project - SETI - SETAV (Search for Extra-Terrestrial Artefact and Visitation)

[modifier] Voir aussi