Victimologie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La notion de victimologie est récente. Elle débute avant la 2e guerre mondiale, mais prend son essor après, en raison du grand nombre de victimes qu’elle a causées. Benjamin Mendelsohn, avocat pénaliste, est le premier à s’intéresser aux victimes (1937). La querelle s’ouvre entre deux conceptions de la victimologie : l’une humaniste d’origine européenne, l’autre nord-américaine qui est une victimologie typologique, qui cherche à définir les différents types de victimes.

En France, la victimologie actuelle est héritée de la victimologie humaniste, dont les grands noms sont : Hans von Hentig (1948), Ezzat Faltah (1971), Micheline Baril (1984), qui a réalisé une thèse intitulée « l’envers du crime » (Montréal), et qui fonda la 1re association de victimes du Canada. Gérard Lopez, fondateur du premier diplôme universitaire français de victimologie en 1993 (université Paris 5) a publié l'ouvrage de référence, actuellement épuisé (Lopez G. Victimologie. Paris, Dalloz, 1997). Robert Cario, professeur de sciences criminelles, a créé un DESS de victimologie à la faculté de droit de Pau et publié un ouvrage de référence constamment mis à jour (Cario R. Victimologie. De l'effraction du lien intersubjectif à la restauration. Paris, L'Harmattan, 2006). Enfin, Jo-Anne Wemmers, professeure à l'École de criminologie de Montréal, a publié un ouvrage de référence (Wemmers JA. Introduction à la victimologie. Montréal, PUM, 2003).

Pendant longtemps, la recherche en criminologie s'est concentrée sur l'acte et l'auteur des infractions, ignorant par là même un pan important du phénomène criminel : la victime. Au cours des années 1980, les chercheurs ont donc commencé à se focaliser également sur la victime, par l'étude des conséquences du crime, mais également par l'étude des possibilités d'aide aux victimes. Une des avancées primordiales au niveau de la recherche a été l'apparition des sondages de victimisation. Ces derniers permettent en effet d'évaluer le phénomène criminel en prenant l'information chez la victime elle-même, donnant ainsi accès à tous les actes n'étant pas parvenus jusqu'aux autorités.

Au sens strict, la victimologie est l'étude des victimes de délits ou de crimes, leur statut psycho-social et leurs éventuelles relations avec les agresseurs ou leur simple qualité de cible dans une perspective de criminologie économique. Mais elle conduit également à explorer d'autres pistes comme, par exemple, à ce qui peut prédisposer certaines personnes à devenir des victimes, comme une singularité dans la physionomie, l'appartenance à une minorité culturelle, etc. (En opposition à la victimologie classique, qui ne considère la victime que comme un objet de droit passif). Mais on ne doit pas la réduire à ses aspects purement psychotraumatologiques. Pour d'autres, comme pour S. Schafer (in Victimology: The victim and his criminal) ce serait plutôt l'étude de la relation entre le criminel et la victime.


La victimologie présente 4 dimensions :

1. Juridique :

  • droit civil,
  • droit pénal,
  • droit social...

2. Empirique (C'est l'étude du coupable et de la victime):

  • étude sociologique (sondage, questionnaire...)
  • étude éthnologique
  • étude des facteurs victimologiques

3.Psychologique :

  • Psychotraumatologie

4. Humanitaire.

  • C'est un ensemble de mouvements associatifs fondamentaux.


Ouvrages de référence

Lopez G. Victimologie. Paris, Dalloz, 1997. Cario R. Victimologie. De l'effraction du lien intersubjectif à la restauration. Paris, L'Harmattan, 2006 Wemmers JA. Introduction à la victimologie. Montréal, PUM, 2003

Sites concernant la victimologie :

Réseau réseau de santé http://www.victimo.fr

L’Institut national d’aide aux victimes et de médiation http://www.inavem.org

L'Institut Belge de Victimologie http://www.victimology.be/

Le Journal International de Victimologie http://www.jidv.com/