Vaudeville (théâtre)

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Le vaudeville est un genre de poésie légère et de composition dramatique.

[modifier] Historique

Le vaudeville tire son origine et son nom des chansons normandes qui avaient cours, depuis plusieurs siècles, dans le Val-de-Vire, et que le poète foulon, Olivier Basselin, avait ramenées à des chansons à boire, restées le type du genre. Avec le temps, les Vaux-de-Vire devinrent des vaudevilles, ou chansons qui courent par la Ville, dont l’air est facile à chanter, et dont les paroles sont faites ordinairement sur quelque aventure, sur quelque événement du jour.[1]. Une autre explication donne le mot vaudeville apparaîssant vers les années 1500 dans les titres de recueils de chansons, il désigne une chanson, vaul de ville, voix de ville.

La définition du vaudeville a évolué au cours du temps. Au XVIIe siècle, le mot désignait une pièce entrecoupée de chansons gaies ou de ballets. À partir du XIXe siècle, le mot change de sens pour désigner une comédie populaire légère, pleine de rebondissements. Parmi les moyens les plus employés, on peut noter le quiproquo et les situations grivoises provoquées par de multiples et complexes relations amoureuses ou pécuniaires.

Le vaudeville ne fut longtemps qu’une chanson satirique de circonstances, se chantant sur un air facile qui aidait à sa popularité. C’est en ce sens que Boileau le rattache à la satire, comme un genre éminemment français.

D’un trait de ce poème en bons mots si fertile,
Le Français, né malin, forma le vaudeville :
Agréable indiscret, qui, conduit par le chant,
Passe de bouche en bouche et s’accroît on marchant.

Le vaudeville n’est donc, au XVIIe siècle, qu’une façon de chansonner les gens et les choses qui donnent prise à la malignité contemporaine. Malgré le tour bachique que leur a donné Olivier Basselin, les vaux de vire ou vaudevilles reprirent bientôt le caractère de malice railleuse que leur assigne Boileau, car, au XVIe siècle, Vauquelin de La Fresnaye dit également, en leur conservant leur nom d’origine, dans son Art poétique, des vaux de vire :

Les vaux de vire
Qui, sentant le bon temps, nous font encore rire.

Une certaine science de rythme donnait parfois à ces poésies gaies et malignes le mouvement d’une ronde. la chanson sur le Siège de Vire, de Basselin en donne un bon échantillon,. C’est également comme « monuments de plaisanterie et de malignité » que Voltaire mentionne, dans Siècle de Louis XIV, « les vaudevilles qui se chantaient de tous côtés autour d’Anne d'Autriche, et qui semblaient devoir éterniser le « doute où l’on affectait d’être de sa vertu. »

Après la Fronde, les règnes de Louis XIV, de Louis XV et même de Louis XVI ont donné lieu à tant de vaudevilles, que Jean-Jacques Rousseau a pu écrire, dans Les Confessions : « Une collection de tous les vaudevilles de la cour et de Paris, depuis plus de cinquante ans, où l’on trouvait beaucoup d’anecdotes qu’on aurait inutilement cherchées ailleurs : voilà des mémoires pour l’histoire de France dont on ne s’aviserait guère chez toute autre nation. » (liv. X)

Au théâtre, le vaudeville ne parut qu’au commencement du XVIIIe siècle. Ce ne fut d’abord qu’une petite composition scénique, toute en couplets, où le dialogue même était chanté. Fuzelier, D'Orneval, Alexis Piron, Lesage, etc., ont tiré des vaudevilles de ce genre pour le Théâtre de la foire, d’où ils passèrent à la Comédie italienne, se confondant parfois avec l’opéra-comique.

Le vaudeville est resté assez longtemps la légère mise en scène d’une anecdote ou la forme vive de la parodie. C’est ainsi que le traitèrent l’esprit et la verve de Désaugiers. Plus tard, il prit de l’extension et se transforma en comédie ou même en drame, ne gardant comme signe distinctif que ses couplets chantés sur des airs connus qui n’affectaient aucune prétention musicale pouvant les rapprocher du drame lyrique.

Le vaudeville a eu toutes les dimensions, depuis un acte jusqu’à cinq ; il a pris tous les tons ; il a voyagé de la bouffonnerie à la sentimentalité; il a donné carrière à toutes les finesses de l’esprit et aux joyeusetés de la verve gauloise. À Paris, il a, sous la Restauration, occupé à une demi-douzaine de scènes appelées scènes de vaudeville et suscitant autour de Scribe et de son atelier de collaboration toute une génération de vaudevillistes. Le vaudeville a ensuite, en cherchant avant tout un titre extraordinaire, s’adaptant à la personne et aux tics d’un acteur en vogue, et entassant dans un imbroglio inextricable les quiproquos les plus burlesques et les situations les plus risquées, tourné à l’excentricité.

Le couplet mêlé au dialogue finit par ne plus être toléré que dans le genre bouffon, et fut banni de la comédie bourgeoise, comme une invraisemblance que la mode seule avait pu faire accepter. Du reste, dans le beau temps du vaudeville, le couplet, qui se sauvait toujours par le trait, se chantait aussi peu que possible et sur des airs aussi simples que connus. Ce n’était guère qu’une déclamation cadencée qui donnait plus d’émotion au sentiment et plus de mordant à l’esprit.

[modifier] Notes

  1. Dictionnaire de L'Académie française, 5e édition, 1798.

[modifier] Célèbres vaudevillistes

[modifier] Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1217-9

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe

wikt:

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