Variations - revue internationale de théorie critique

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VARIATIONS - REVUE INTERNATIONALE DE THEORIE CRITIQUE http://www.theoriecritique.com - http://theoriecritique.free.fr

Responsables de la publication : Denis Berger, Alexander Neumann, Lucia Sagradini. Fondateur : Jean-Marie Vincent (1934-2004).


Lorsque l’ordre du monde a été contesté de nouveau, au début des années 2000, Variations a fleuri, grâce à Jean-Marie Vincent (fondateur du département de sciences po de l'Université Vincennes Paris 8, ancien directeur de publication de Tribune socialiste et de Futur antérieur, avec Toni Negri).

Variations revendique un héritage hérétique, celui de la Théorie critique, dite de l'Ecole de Francfort. Aujourd’hui, des auteurs comme Adorno, Benjamin, Fromm et Marcuse sont bien connus, mais semblent enfermés dans le musée des grands classiques. La revue Variations entend les ramener à la vie intellectuelle à travers ses débats.

Variations – revue internationale de théorie critique a l’ambition démesurée de déborder le périmètre que le champ académique veut accorder à la Théorie critique, en dialoguant avec les mouvements sociaux, en faisant connaître les débats internationaux extrêmement vifs et contemporains qui se nouent actuellement autour de ce courant.

Cette ambition de la revue Variations se justifie par la publication des premiers textes d’auteurs mondialement connus, qui s’inspirent directement de la Théorie critique, ce qui a par la suite permis d’éditer leurs livres en français, grâce au concours de membres de la revue.

Parmi ces auteurs et titres se trouvent : Nancy Fraser (Qu’est-ce que la Justice sociale ?, La Découverte, Dir. Estelle Ferrarese,), Oskar Negt et Alexander Kluge (L’espace public oppositionnel, Payot & Rivages, Dir. Alexander Neumann,), John Holloway (Changer la société sans prendre le pouvoir, éd. Lux, Dir. Fernando Matamoros). Sans parler des inédits de Jean-Marie Vincent, fondateur de Variations et du département de science politique de l’Université Vincennes, qui était le premier à faire connaître les idées torrides de « l’Ecole de Francfort » à un public français plus large. Notre septième numéro (dirigé par Lucia Sagradini et Jan Spurk) a exclusivement porté sur le débat international concernant la Théorie critique.

La revue cherche à nommer les expériences contemporaines, inachevées, latentes que la crise des sociétés engendre, au Nord comme au Sud. Cet enjeu a été saisi par Jean-Marie Vincent dès 2001 : “ L’équipe très ouverte de Variations entend bien s’intéresser à tout ce qui questionne l’ordre social, à tous les niveaux, politique, économique, social, culturel. Elle se préoccupera en particulier de montrer les implications théoriques de ce qui ressort des pratiques nouvelles, mais aussi de cerner les percées théoriques qui peuvent permettre de développer les pratiques en profondeur. ” Après la chute du mur de Berlin, du stalinisme, et au moment où la marchandisation mondiale démarrait sa grande fête triste, le courant actuel de la Théorie critique promet de corroder aussi bien le récit capitaliste que les bureaucraties mortifères qui voulaient entraîner Marx dans leur tombe. Des entretiens inédits avec André Gorz et Edgar Morin ont nourri cet esprit de résistance dans nos colonnes. Ainsi, Variations a publié en 2007 la réplique de Morin, au détournement de sens de M. Sarkozy de la « politique de civilisation », avant même que le Président de la République ait pu lancer sa tentative médiatique.

Au fond, l’expression d’Ecole de Francfort est trompeuse. Le programme de recherche original du courant chaud de la Théorie critique qui nous intéresse -et dont Jürgen Habermas se souvient manifestement très mal- a été ébauché dès 1922 : « Grève de masse, sabotage, vie internationale du syndicalisme, analyse sociologique de l’antisémitisme, marxisme, parti et masse, modes de vie des différentes couches de la société… » (Projet de l’Institut de recherche en sciences sociales de Francfort). Au fil de la dizaine de publications de Variations sorties en librairie on trouve les thèmes : la troisième voie, le nouvel esprit du capitalisme, l’actualité de la Théorie critique, la question de la répression, le mouvement social, les frontières de la politique. Prochaine parution : La beauté est dans la rue. 1968-2008.

En somme, c’est une revue de gauche critique, peu séduite par les discours doctrinaires ou sectaires, intraitable envers les idées qui s’opposent à l’émancipation.

La revue a été marquée par trois cycles : Une première série de 4 numéros en librairie jusqu’à l’éclipse subite du fondateur de la revue, en 2004 ; une deuxième série de 6 numéros en librairie jusqu’en 2007 ; enfin, le lancement du site web et d’une édition électronique en 2008…

La revue a co-organisé le colloque en hommage à Jean-Marie Vincent avec la présidence de l’Université Paris 8, L’Archipel des revues à l’occasion du Forum social européeen de Paris St.Denis, le Congrès Marx International V (atelier Théorie critique), l’initiative Mai 68, ce n’était pas qu’un début, et des présentations régulières de ses numéros, en Sorbonne, à Espaces Marx ou encore à la librairie Résistances (Paris 17ème) qui ont attiré jusqu’à 100 personnes.

Site web : http://www.theoriecritique.com ou http://theoriecritique.free.fr