Valorisation de la recherche

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La valorisation de la recherche est un terme général, qui regroupe non seulement les activités de transfert de technologies, de savoir faire ou de compétences des laboratoires de recherche, mais, plus largement, l’ensemble des activités mettant en relation les laboratoires et la sphère économique et sociale.

La valorisation de la recherche se fait de différentes façons :

  • par la publication des résultats;
  • par la formation et l'enseignement;
  • par la mobilité des chercheurs;
  • par des partenariats (contrats) avec des entités publiques ou privées;
  • par la commercialisation des résultats de recherche — par exemple, licences d’exploitation de brevets — à des entreprises existantes ou à des startups;
  • par la création d'entreprises.

Sommaire

[modifier] Pour une définition partagée de la valorisation

De quoi parle-t-on lorsqu'on évoque la valorisation ? Chacun porte une définition personnelle. Il n'y a ni norme, ni consensus. Souvent, un responsable d'université voit la valorisation comme la défense de la propriété industrielle, c'est-à-dire la protection et la commercialisation des brevets issus de ses laboratoires. Pour un acteur du développement économique, lié à un Conseil Général ou une communauté d'agglomérations, la valorisation c'est la création de start-up technologiques qui rempliront ses pépinières et seront des promesses d'emplois locaux. Dans ces deux exemples volontairement caricaturaux, les deux acteurs ont raison mais ils ne parlent pas de la même chose.

De fait, la définition de la valorisation est floue : non pas les actions qu'elle peut englober, mais le périmètre qu'on lui accorde. Certains n'envisagent que la commercialisation de brevets et la création d'entreprises innovantes. D'autres incluent aussi la recherche contractuelle et la formation professionnelle. Pour proposer une définition, posons-nous d'abord la question : qu'avons-nous à valoriser ? Quelles sont les "productions" de la recherche ? Il va de soi que le terme "production" n'est pas utilisé ici pour provoquer. Au contraire, c'est une simple image. Mais elle nous éclaire sur les éléments à valoriser et nous permet de proposer une définition élargie de la valorisation de la recherche. Plus généralement, elle nous donne des pistes pour clarifier le rôle économique et sociétal de la recherche au-delà de sa vocation première, qui est le progrès de la connaissance.

Un laboratoire "produit" :

  • de la connaissance et des savoir-faire
  • des innovations
  • des chercheurs formés pendant les thèses et les post-docs.

Les trois "productions" sont susceptibles d'être valorisées. Nous proposons de n'en exclure aucune et de ne pas limiter la valorisation à l'exploitation des brevets et savoir-faire des chercheurs. Nous définissons alors la valorisation comme :

l'ensemble des actions et des moyens visant à permettre à la société civile et à son économie de bénéficier des productions de la recherche.

Cette définition exclut a priori les publications scientifiques. Ces dernières, bien sûr primordiales, récompensent, et par conséquent valorisent, des résultats de la recherche, mais elles sont destinées essentiellement aux chercheurs. La valorisation s'adresse justement aux autres publics. Voici un inventaire des actions relevant de cette définition :

  • Formation des étudiants, thésards et chercheurs
  • Formation professionnelle
  • Information et vulgarisation
  • Expertise et conseil
  • Prestations
  • Recherche contractuelle
  • Exploitation des brevets et licences
  • Accompagnement ou création de jeunes pousses technologiques.

[modifier] Valorisation et évaluation

Les organismes chargés d'évaluer l'intérêt d'activités de recherche scientifique utilisent la valorisation économique parmi leurs critères. On considère aujourd'hui que la valorisation sociale se prête moins à une évaluation quantitative, faute de méthodologie appropriée. De fait une évaluation approfondie des apports économique de la recherche en Histoire en psychologie, en économie et plus généralement en sciences humaines et sociale reste à faire même si peu aujourd'hui en conteste la réalité.

De même beaucoup croient que recherche fondamentale, par sa nature, se prête mal à une valorisation à court terme. Or des organismes, comme le CERN, démontrent que les recherches les plus fondamentales se prêtent autant que les autres à la valorisation.

[modifier] Organisation

Les pouvoirs publics, pour des motivations économiques, ont développé principalement des organismes chargés du transfert de technologie.

[modifier] Dans la recherche publique en France

L'article 2 de la loi n° 99-587 du 12 juillet 1999 prévoit pour les établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPCSCP) la création en leur sein d'une structure dédiée à la promotion et à la valorisation de leurs activités industrielles et commerciales : le service d'activités industrielles et commerciales (SAIC).

[modifier] Les organismes indépendants de valorisation

Certaines structures indépendantes accompagnent laboratoires et entreprises dans leurs démarches de collaborations. Ce genre de structure existent en grand nombre dans certains pays (voir l'exemple du Québec) et apparaissent depuis peu en France.

[modifier] Valorisation sociale

Des initiatives récentes tentent de générer une valorisation sociale de la recherche en donnant la possibilité à des associations de lancer des appels d'offre de recherche.

[modifier] Polémique sur la valorisation de la recherche en France

En janvier 2007, un rapport sur la valorisation de la recherche française rédigé par l'inspection générale des finances et inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la recherche, est rendu public. Il souligne, en particulier, qu'"en dépit des mesures prises depuis la loi sur l'innovation de 1999, la valorisation de la recherche ne progresse pas en France depuis quinze ans".

Ce rapport souligne des déficits sur les cinq volets de cette valorisation: les contrats de partenariat entre laboratoires publics et entreprises, la participation aux programmes européens, les dépôts de brevets, et les créations d'entreprises issues de la recherche publique. Il prône également une réorganisation du système de recherche français.

Un polémique est née de cette charge contre la recherche publique, dont les résultats ne seraient pas à la hauteur des moyens qui lui sont accordés.

Un article de 2007 de la revue Nature[1] met en perspective cette analyse, concluant que la production et valorisation scientifique française reflète plus les variations de la politique de financement au gré des gouvernements qu'un déclin.

[modifier] Références

  • Les scientifiques français s'insurgent contre le dénigrement de la recherche publique, Le Monde, 22 janvier 2001
  1. Is French science in decline..., par Declan Butler, Nature 446, 854 - 854 (18 Apr 2007), [1]

[modifier] Lien externes

  • Article du Monde « Un rapport officiel dénonce l'inefficacité économique de la recherche publique »
  • OSEO innovation Agence Francaise de l’Innovation
  • Bretagne Valorisation® Service mutualisé de valorisation de la recherche publique en Bretagne
  • Ile-de-France Technologie, Réseau de Développement Technologique d'Ile-de-France
  • CEA Valorisation
  • DPI Direction de la politique industrielle du CNRS
  • FIST France Innovation Scientifique et Transfert (filiale de valorisation du CNRS)
  • École polytechnique
  • Association OGGAM accompagnateur de projets R&D TIC (laboratoire et entreprises)
  • Ecrin Fondée par le CNRS et le CEA, l'association Ecrin (Échange et coordination recherche-industrie) a pour but de rapprocher les laboratoires de recherche et les entreprises pour accélérer les transferts de technologies et créer de l’innovation.
  • DATEM Livre blanc ""Contributions pour dynamiser la valorisation de la recherche, une vision méthodologique au service des établissements de recherche, des entreprises, de la société, des territoires"

[modifier] Bibliographie