V pour Vendetta (film)
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V pour Vendetta | |
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Titre original | V for Vendetta |
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Réalisation | James McTeigue |
Acteur(s) | Natalie Portman Hugo Weaving Stephen Rea John Hurt Stephen Fry |
Scénario | Frères Wachowski |
Musique | Dario Marianelli |
Producteur(s) | Joel Silver Frères Wachowski |
Budget | 54 millions de $ |
Format | 35mm (2,35:1) Dolby SRD / DTS |
Durée | 132 minutes |
Sortie | 19 avril 2006 |
V pour Vendetta est un film américano-germano-anglais, réalisé par James McTeigue, sorti en 2006, adapté du comic V pour Vendetta d'Alan Moore et David Lloyd par les frères Wachowski.
Sommaire |
[modifier] Synopsis
Vers 2038, après une guerre à peine évoquée et un mystérieux virus utilisé lors d'un terrible attentat biologique visant 3 sites importants par leur symbolique (l'école primaire Sainte-Mary) ou le nombre de victimes en résultant (station de métro Victoria et une usine de traitement des eaux) ayant provoqué environ 100 000 décès. L'Angleterre est depuis dirigée par un parti fasciste après l'élection d'Adam Sutler qui, profitant du climat de peur affectant la population, a facilement institué un régime dictatorial auquel il s'est placé à la tête, s'auto-proclamant « Haut-chancelier d'Angleterre ». Un couvre-feu, dont le respect est contrôlé par sa milice, a été instauré sur tout le pays ; les migrants, les "Païens", le culte musulman et tout ce qui pouvait s'y rattacher a été banni, les opposants ou minorités tels les homosexuels pourchassés lors de la grande purge. Les plus élémentaires libertés individuelles (liberté d'expression en particulier) ont été abandonnées au nom de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. Les médias sont muselés et BTN, l'unique chaine de télévision, est le principal instrument de propagande du parti.
Un soir, un mystérieux homme masqué et vêtu de noir qui se fera connaître sous le nom de « V » sauve Evey Hammond des griffes des hommes du Doigt (La milice du régime) qui s'apprêtaient à la violenter alors que cette dernière bravait le début du couvre-feu afin de rendre visite à un ami animateur et producteur à la BTN où elle travaille également. Ses origines (fille d'activistes démocrates disparus, sœur d'une jeune victime de l'attentat de Sainte-Mary) vont rapidement faire d'elle une fugitive recherchée par le régime en place et la lier à jamais à V.
[modifier] Fiche technique
- Réalisation : James McTeigue
- Scénario : les frères Wachowski d'après la bande dessinée éponyme d'Alan Moore et David Lloyd
- Production : les frères Wachowski, Grant Hill pour Warner et Joel Silver pour Silver Pictures (États-Unis) ; Fünfte Babelsberg Film (Allemagne)
- Producteurs : Joel Silver, Andy Wachowski, Larry Wachowski, Grant Hill
- Compositeur : Dario Marianelli
- Directeur de la photographie : Adrian Biddle
- Costumier : Sammy Sheldon
- Directrice du casting : Lucinda Syson
- Monteur : Martin Walsh
- Effets spéciaux : Uli Nefzer
- Chef décorateur : Owen Paterson
- Animation et effets visuels : Dan Glass
- Producteur exécutif : Benjamin Waisbren
- Producteur associé : Jessica Alan
- Musiques additionnelles : Spiritualized, The Rolling Stones, Antony and the Johnsons, Cat Power, Julie London
- Distribution : Warner Bros. Pictures
[modifier] Distribution
- Natalie Portman : Evey Hammond
- Hugo Weaving : V
- Stephen Rea : Finch
- Stephen Fry : Gordon Deitrich
- John Hurt : Adam Sutler
- Sinéad Cusack : Dr. Delia Surridge
- Rupert Graves : Dominic
- Roger Allam : Lewis Prothero
- Nicolas de Pruyssenaere : Marshal
- Christopher Fosh : Le poursuivant de V
- Clive Ashborn : Guy Fawkes
- Tim Pigott-Smith : Creedy
- Ben Miles : Dascomb
- Natasha Wightman : Valerie
[modifier] Citations
- Je connais d'expérience le pouvoir des idées. J'ai vu des hommes tuer en leur nom, et mourir en les défendant.
- Dédaignant la fortune et brandissant son épée qui fumait d'une sanglante exécution. D'après Macbeth de William Shakespeare.
- J'ose tout ce qui sied à un Homme , qui ose davantage n'en est plus un. D'après Macbeth de William Shakespeare.
- Preuve est faite que visages dévots et pieuses actions nous servent à enrober de sucre le diable lui-même. D'après Hamlet, prince de Danemark de William Shakespeare.
- Souviens-toi, souviens-toi de ce 5 de novembre, de ses poudres et de sa conspiration, souviens-toi de ce jour souviens-t'en, à l'oubli je ne peux me résoudre.
- Les actions réciproques de deux corps l'un sur l'autre sont toujours égales et dirigées en sens opposé. selon la troisième loi dite de Newton ou principe des actions réciproques de Isaac Newton.
- Les peuples ne devraient pas avoir peur de leurs gouvernements. Les gouvernements devraient avoir peur du peuple. D'après une déclaration de Thomas Jefferson.
- Je drape la vile nudité de ma scélératesse sous quelques vieux haillons volés à l'évangile et passe pour saint à l'heure où je fais le diable. D'après Richard III de William Shakespeare.
- Vous avez des balles et l'espoir que je sois à terre quand vos armes seront vides, parce que dans le cas contraire, vous mourrez avant d'avoir pu recharger !
- Sous ce masque il y a plus que de la chair. Sous ce masque il y a des idées, Monsieur Creedy ! Et les idées sont à l'épreuve des balles.
- Ce que j'ai subi a fait de moi ce que je suis.
- Les artistes utilisent les mensonges pour révéler la vérité, les politiciens les utilisent pour la cacher.
- Il n'y a pas de certitudes, il n'y a que des opportunités.
[modifier] V se présentant à Evey
Version originale (anglaise)
« Voilà! In view, a humble vaudevillian veteran, cast vicariously as both victim and villain by the vicissitudes of Fate. This visage, no mere veneer of vanity, is a vestige of the vox populi, now vacant, vanished. However, this valorous visitation of a by-gone vexation, stands vivified, and has vowed to vanquish these venal and virulent vermin vanguarding vice and vouchsafing the violently vicious and voracious violation of volition. The only verdict is vengeance : a vendetta, held as a votive, not in vain, for the value and veracity of such shall one day vindicate the vigilant and the virtuous. Verily, this vichyssoise of verbiage veers most verbose, so let me simply add that it is my very good honor to meet you and you may call me V. »
Version française (Canada)
« Voilà ! À première vue je ne suis qu'un vulgaire comédien de vaudeville, à qui les vicissitudes de la vie font jouer le vilain et la victime et vice-versa. Ce visage n'est pas que le vil reflet de ma vanité mais un vibrant vestige de la vox populi aujourd'hui vacillante et vaincue. Vous devez y voir, les vieux restes d'une vexation vieillissante aussi vive que vivante et vouée à vaincre cette vermine vulgaire vivace virulente et vénale qui vivote en privant ses valeureuses victimes vaincues de la vérité et des vraies valeurs ! Le seul verdict que je vois est la vengeance. Une vendetta violente brandie tel un ex-voto et non en vain visant à faire vaincre la vertu face à cette vilénie lovée dans les veines de nos villes. Ces vagues vocales faisant de moi un ventriloque vociférant ces volutes verbales, revenons-en à l'essentiel. Je suis honoré de vous rencontrer alors pour vous, je serai V. »
Version française (France)
« Voilà ! Vois en moi l'image d'un humble vétéran de vaudeville, distribuée vicieusement dans les rôles de victime et de vilain par les vicissitudes de la vie. Ce visage, plus qu'un vil vernis de vanité, est un vestige de la vox populi aujourd'hui vacante, évanouie. Cependant, cette vaillante visite d'une vexation passée se retrouve vivifiée et a fait vœu de vaincre cette vénale et virulente vermine vantant le vice et versant dans la vicieusement violente et vorace violation de la volition. Un seul verdict : la vengeance. Une vendetta telle une offrande votive mais pas en vain car sa valeur et sa véracité viendront un jour faire valoir le vigilant et le vertueux. En vérité, ce velouté de verbiage vire vraiment au verbeux alors laisse-moi simplement ajouter que c'est un véritable honneur que de te rencontrer. Appelle-moi V. »
[modifier] Commentaires
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[modifier] Commentaires cinématographiques
Bien que réalisé par James McTeigue, V pour Vendetta est imprégné du style des frères Wachowski, qui sont les scénaristes et les producteurs de ce film d’anticipation, dont le réalisateur est un ancien assistant des deux frères susnommés. Ainsi, le film peut facilement être comparé à la trilogie Matrix.
Cela dit, il ne faut pas non plus oublier que l'histoire de V a été créée par Alan Moore (dans la bande dessinée homonyme V pour Vendetta), et qu’elle représentait à l’époque une charge contre les déviances autoritaires du gouvernement de Margaret Thatcher. Les frères Wachowski ont adapté leur scénario au monde actuel et leur film semble tout autant nous mettre en garde contre le programme du gouvernement de George W. Bush que contre les autres dérives totalitaires de par le monde, notamment en Russie, en Chine, et quasiment partout ailleurs, où les gouvernants sont élus non en fonction de la pertinence de leurs idées mais uniquement sur leur aptitude supposée à rétablir l'ordre contre une agitation instrumentalisée bien souvent par ceux là même l'ayant causée. Triomphe de la méthode maffieuse consistant à racketter les individus en leur "offrant" sa "protection" contre la seule promesse de ne pas les éliminer et pouvant se résumer par ces cinq mots: "La bourse ou la vie".
[modifier] Commentaires sur les liens entre un peuple et son gouvernement, sur terrorisme et violence d'État
Le gouvernement en place serait l'instigateur de l'attentat sur son propre sol, tuant des milliers de personnes à l'aide d'une arme biologique et aurait accusé puis exécuté des intégristes musulmans dans le but d'assoir un dictateur ultra-conservateur tenant le pays d'une main de fer grâce à la peur. De ce fait, les réalisateurs ont cherché à mettre en garde contre les déviances sécuritaires d'un gouvernement, qui s'appuierait sur la religion et la propagande télévisée pour plonger la population dans le repentir et dans la peur. De là on peut aisément faire un rapprochement avec les supposées méthodes de l'administration Bush. En poussant l'analogie à l'extrême, le parallèle entre les attentats fomentés par le gouvernement contre son propre peuple n'est pas sans rappeler certaines théories conspirationnistes (voir "théorie du complot"). Comment d'ailleurs ne pas penser aux attentats du 11 septembre 2001, lorsque Big Ben s'écroule telle l'une des deux tours du World Trade Center, même si dans le film, cette destruction est due à V et non au pouvoir en place ?
Ce film porte aussi notre réflexion sur la violence, mettant ici en avant à la fois sur « violence d'État » et « violence individuelle », qui sont en partie liées dans cette histoire. «V» exerce ainsi une vengeance très personnelle sur le pouvoir en place, la justifiant par l'oppression plus générale que subit le peuple. Il met ainsi en évidence le fait que les aspirations individuelles sont d'autant plus fortes quand elles apprennent à faire fis de leurs différences, pour se liguer dans un objectif commun.
Tout pouvoir ne se maintenant en place qu'en divisant les forces de ses opposants.
Leçon toujours d'actualité en ce jour où les dictatures continuent de profiter des divergences entre la masse de l'opinion publique, généralement favorable à leur renversement, et leurs grands décideurs, préférant préserver leurs intérêts financiers, par un soutien infaillible aux régimes les plus durs, garanties pour eux de bénéfices aussi stables que substantiels.
[modifier] Références historiques
Pour terminer dans la comparaison entre le futur qu'évoque le film et l'Histoire, on peut dire que cette œuvre sonne comme une piqure de rappel sur les risques de tout pays de replonger sans s'en rendre compte dans un régime totalitaire pareil à celui instauré sous le Troisième Reich y compris parmi ses anciens adversaires. Les ennemis d'hier devenant les inspirateurs d'aujourd'hui et inversement, à l'exemple du dépoussiérage des vieilles rancoeurs contre les États-Unis redevenues pour l'occasion une puissance mineure de "sauvages sodomites métissés et dégénérés".
- On remarque que dans les deux, il est question d’un parti unique duquel il faut être membre pour accéder aux postes clés de l'administration et des médias, parti dont les drapeaux et les symboles couvrent les murs des rues.
- Ce Parti, le « Feu nordique », magnifie une supériorité supposée du peuple anglais (série télévisée de propagande mettant en scène un héros nommé Storm Saxon, etc.) d'une manière qui rappelle le pangermanisme, le Blitzkrieg, le culte de la race supérieure, les escadrons d'assaut, et le racisme pro-aryens. Même les Irlandais ou les Anglais d'origine irlandaise sont stigmatisés.
- L'ensemble du pays est sécurisé par de mystérieuses brigades, avec les policiers d'un côté et les « hommes du Doigt » de l’autre. Le Doigt, une milice du parti qui rappelle fortement l'appareil paramilitaire et paralégal de la SS et des SA nazis, est dirigé par Creedy, archétype de l'assassin bureaucrate sans morale, mais qui cultive des orchidées et qui finit par trahir Sutler, comme Himmler lui-même trahit Hitler à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
- Le symbole du parti ressemble beaucoup à une croix de Lorraine (référence curieuse dans ce contexte pour le spectateur français, mais s'expliquant sans doute par le fait qu'un état dirigé par un général, même élu démocratiquement, sous entends des méthodes flirtant avec la dictature), même si ses deux branches sont de longueur égale.
- Sur les idées, la situation est la même: refus de la différence, les personnes d'une autre couleur ou d'une autre sexualité (notamment les homosexuels), les Irlandais, etc., étant mis au ban de la société. Aussi, les libertés sont inexistantes : le gouvernement contrôle la télévision pour mieux faire passer une propagande quasi-permanente, exerce une très forte censure (objets d'arts, livres…) et a mis en place un couvre-feu quotidien. Les actes des deux régimes sont les mêmes, avec des arrestations et des exécutions arbitraires, des délations organisées, forcées par la torture, des déportations et aussi des expériences scientifiques sur des êtres humains.
- Le haut chancelier Adam Sutler possède une diction et une gestuelle qui rappellent très fortement Adolf Hitler. De plus, la similitude entre les noms des deux dictateurs et leurs titres respectifs, est flagrante.
- Enfin la méthode conspirationniste d'accès au pouvoir est également présente dans le film : les attentats biologiques présentant une troublante analogie avec l'incendie du Reichstag imputé aux communistes, qui a permis l'instauration du régime du parti unique en Allemagne, la pandémie de SIDA, le SRAS, la grippe aviaire, les campagnes de vaccination obligatoires, de stérilisation des minorités ethniques comme au Tibet sous l'occupation chinoise et au Pérou sous le gouvernement Fujimori, le scandale de la politique eugénique des pays scandinaves des années 1940 à 1970, ainsi que les fameuses armes de destructions massives de Sadam Hussein ayant servie à justifier l'invasion puis l'occupation de l'Irak actuelle.
Néanmoins, la dernière scène du film où le peuple de Londres se retrouve face à face avec l'armée est une référence aux évènements du 18 mars 1871 (ceux de la Commune de Paris), en France, où les communards se sont retrouvés face à l'armée du gouvernement provisoire d'Adolphe Thiers. Contrairement à ce qui s'est passé à Paris durant la Semaine Sanglante, dans le film l'armée désobéit aux ordres et se joint au peuple.
[modifier] Références culturelles
- La date du 5 novembre, à laquelle V prévoit de faire éclater sa révolution, est un hommage à la Conspiration des poudres menée au XVIIe siècle par Robert Catesby dans le but de renverser la monarchie. Les auteurs de la bande dessinée originale décidèrent d'ailleurs de se référer à cette conspiration, en affublant V d'un masque représentant le visage de Guy Fawkes, le membre plus célèbre de ce complot.
- Le V cerclé est le même, sans le cercle, que dessinent les résistants dans la minisérie V les Visiteurs : V (série télévisée), mettant en scène une invasion reptilienne. L'analogie est frappante.
- De plus l'analogie entre la lettre V et le chiffre romain V n'est pas sans rappeler le cas de l'homme aux loups analysé par Freud dans les Cinq psychanalyses.
- Dans la chanson « Remember » de l'album Plastic Ono Band de John Lennon et Yoko Ono, il est fait référence à la Conspiration des poudres, en citant la comptine célèbre de la nuit du 5 novembre : « Remember the fifth of November. » Cet avertissement est suivi d'une explosion qui marque la fin de la chanson.
- La relation qu'entretiennent Evey et V rappelle celle entretenue par Christine et le Fantôme de l'opéra dans le roman homonymique de Gaston Leroux. D'autres parallèles existent entre les deux œuvres (le masque, les fleurs, etc.).
- Le jeune homme qui commet un braquage avec un masque de Guy Fawkes crie « L'anarchie au Royaume-Uni ! » (« Anarchy in the U.K ! » en anglais). C'est sans doute une référence à la chanson des Sex Pistols, « Anarchy in the UK ». Dans la version française, il clame "La propriété, c'est le vol !", la plus célèbre citation du publiciste et philosophe français Pierre-Joseph Proudhon, un des plus importants théoriciens de l'anarchie.
- L'adaptation cinématographique du roman d'Alexandre Dumas Le Comte de Monte-Cristo (1934) de Rowland V. Lee, avec Robert Donat dans le rôle d'Edmond Dantès, est le film préféré de V. Des extraits de cette adaptation cinématographique reviennent à plusieurs reprises pendant le film.
- Un slogan souvent entendu dans le film est « L'Angleterre prévaut » (England prevails, en VO), proche de la philosophie américaine du début du XXe siècle, qui disait « L'Amérique d'abord », mais aussi du fameux hymne Rule, Brittania. L'analogie avec les paroles de l'hymne allemand Das Lied der Deutschen (Deutschland über alles) n'est sans doute pas fortuite non plus.
- Une référence à 1984 de George Orwell est par ailleurs évidente, Sutler étant une sorte de transposition contemporaine de Big Brother ; son parti, le seul autorisé, est à l'image de l' « angsoc » (dans sa doctrine comme dans sa répression déraisonnée) ; enfin on retrouve l'omniprésence de la propagande (la télévision remplaçant le télécran…) ; de ce fait V pour Vendetta semble être une sorte de 1984 plus optimiste. La référence au film 1984 se fait clin d'œil puisque John Hurt endosse dans V pour Vendetta le rôle d'Adam Sutler, alors qu'il était en rébellion contre Big Brother dans le 1984 de Michael Radford (1984).
- Le V cerclé que les partisans de V taguent avec une bombe de peinture rouge, n'est pas sans rappeler le A cerclé qui est le symbole du mouvement anarchiste, bien que certains aspects anarchistes de la bande dessinée originale aient été expurgés du film.
- Les musiques présentes dans le film rappelent la séquence de l'alphabet Morse correspondant à la lettre V (...-). Il s'agit de L'Année 1812 (ouverture 1812) de Tchaïkovski, et de la 5e symphonie de Beethoven.
- Dans le repaire de V, se trouve un miroir ouvragé sur lequel est inscrit la devise latine de Faust. VI VERI VENIVERSUM VIVUS VICI (Par le pouvoir de la vérité, j'ai de mon vivant conquis l'univers) (cinq mots commençant par V, car le U ne s'en distinguait pas en latin).
- La scène dans laquelle V apparait à Lewis Prothero en disant être « Le fantôme de Noël passé » n'est pas sans évoquer le deuxième chapitre du roman de Charles Dickens Un chant de Noël intitulé Le premier des trois esprits.
- Le film fait un large écho à la théorie du réel, telle que présentée par Clément Rosset dans Le Réel et son double, s'agissant notamment des pressentiments et des coïncidences décelées par l'inspecteur mais aussi des jeux sur les masques.
- Le stoïcisme mais aussi l'épicurisme parcourent le scénario : « Les phénomènes mêmes qui paraissent confus et irréguliers, comme la pluie, les nuages, les éclats de la foudre […], bref tous les bouleversements qui ont lieu dans l'orbe terrestre, s'ils sont subits, ne se produisent pas sans raison : ils ont aussi leurs causes propres » (Sénèque, De la providence I.3 (63)
- Le sketch satyrique présenté par Gordon Deitrich (Stephen Fry) fait directement allusion aux numéros de l'humoriste anglais Benny Hill, défendant par la même occasion le rôle salvateur des "saltimbanques" et autres "amuseurs publiques" ouvrant via la parodie, à l'instar de Charlie Chaplin dans Le Dictateur, le regard des spectateurs sur les travers du monde politique.
[modifier] Analogies avec La Marque Jaune
Partant du principe que le film est issu de la BD, on peut noter des analogies avec la Marque Jaune de Jacobs :
- Chez Jacobs, c'est la lettre M alors que dans V pour Vendetta, c'est la lettre V. On note aussi que la lettre est toujours entourée dans les deux oeuvres.
- Le costume de V qui le rend inidentifiable n'est pas sans rappeler le costume de la Marque Jaune.
- L'un comme l'autre « signent » leurs actes. L'un avec une rose, l'autre avec un M tracé à la craie.
- L'intrigue se déroule à Londres.
- V retrouve et tue un par un ceux qui lui ont nuit auparavant. Il en est de même pour la Marque Jaune, bien qu'elle ne tue pas.
- V détruit le système qui l'a créé à la fin du film. La Marque Jaune détruit son créateur à la fin de l'album.
- La scène où V se fait mitrailler par Creedy et ses hommes et ne meurt pas rappele le moment où Mortimer tire sur la Marque Jaune et où celle-ci ne meurt pas non plus.
- Le repère de V est inconnu et se trouve sous terre. Il en est de même pour celui de la Marque Jaune
- V a volé des oeuvres d'art, comme la Marque Jaune a volé des objets de valeur, dont la couronne royale.
On peut noter aussi que V et la Marque Jaune ont des facultés supérieures aux autre individus et qu'elles sont dues aux créateurs de chacun des deux personnages.
[modifier] Occurrences de la lettre V et du chiffre 5
On apprend plus tard dans le film que V est l'ancien prisonnier de la cellule numéro 5. Or, dans l'ancienne prison où il était retenu, chaque porte de cellule était numérotée en chiffres romains : dans ce système, 5 s'écrit V. C'est également le 5 novembre 1605 que Guy Fawkes tenta de faire exploser le Parlement de Londres. Enfin on entend aussi dans le film l'ouverture 1812 de Piotr Ilitch Tchaïkovski et la 5e symphonie de Beethoven. Il convient de faire remarquer que chacune de ces deux œuvres musicales débute par la séquence ...- qui correspond également à la lettre V en alphabet morse.
La 5 ème symphonie fut d'ailleurs passée sur Radio Londres le 6 juin 1944 pour annoncer le succès du débarquement, avec le V de Victoire.[réf. nécessaire] On peut aussi remarquer que dans la scène où V apparait 5 personnes sont présentes : V , Evey et les trois miliciens. Plus loin , dans cette scène le monologue de V fait en tout et en V.O exactement 55 mots en comptant le V qu'il grave sur le mur. V remarque aussi le nom de " Evey " qui peut s'écrire phonétiquement en anglais E-V soit E, la 5ème lettre de l'alphabet, et V.
Quand Evey est retenu par V, elle nettoie un miroir sur lequel est inscrit en latin Vi Veri Veniversum Vivus Vici soit en français « Par le pouvoir de la vérité, j'ai, de mon vivant, conquis l'univers. » Dans cette devise, chacun des 5 mots débute par la lettre V. De plus, lorsque V met de la musique sur son jukebox, il choisit la chanson n°5.
Plus tard, lors de son combat contre Creedy et ses hommes à Victoria Station, il forme un V avec ses poignards juste avant de les lancer. Alors qu'ils voltigent , les poignards forment 5 fois la lettre V avant de toucher leur cible, qui attendent dans une formation en V. Juste après que V ait massacré ses hommes, Creedy, qui a eu le temps de recharger son six-coups, n'en tire pourtant que 5. Une fois Creedy abattu, V s'appuie contre un mur et trace un V avec son propre sang.
[modifier] Voir aussi
- V pour Vendetta, le comic dont est inspiré le film.
- Guy Fawkes, personnage historique ayant inspiré V.
[modifier] Liens externes
- (fr+en) V pour Vendetta sur l’Internet Movie Database
- (en) Site officiel
- (fr) Fiche CineMovies