Václav Klaus

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Václav Klaus, le 1er septembre 2005.
Václav Klaus, le 1er septembre 2005.

Václav Klaus [ˈvaːʦlaf ˈklaʊ̯s], né le 19 juin 1941, est le second Président et un ex-Premier ministre de la République Tchèque. Il est l'un des hommes politiques les plus marquants de cette période, en particulier après la scission d'avec la Slovaquie (1993).

Sommaire

[modifier] Enfance et études

Klaus, né à Prague dans le quartier de Vinohrady, sort diplômé de l'École supérieure d'économie de Prague en 1963, et poursuit ses études en Italie (1966) et aux États-Unis (1969). Lors du Printemps de Prague, il rentre en République Tchèque et écrit des articles économiques dans Tvář, journal réformiste et non-communiste. Il poursuit ses études à l'Institut d'économie de l'Académie des Sciences tchécoslovaque (institut d'état), qu'il quitte après des pressions politiques. Il rentre alors à la Banque d'État de Tchécoslovaquie en 1970, plus particulièrement chargé du secteur stratégique des devises dites dures. Il rejoint en 1987 l'Institut des prédictions de l'Académie des Sciences de Tchécoslovaquie, institut d'état aux tendances politiques pro-perestroika. En 1995, son alma mater, l'école supérieure d'économie de Prague, lui décerne le titre de professeur de finance.

Il est docteur honoraire de plus de 50 établissements et a écrit plus d'une vingtaine de livres sur des sujets économiques, politiques ou sociaux. Membre de la Société du Mont Pèlerin, il collabore au Cato Journal.

[modifier] Carrière politique

Václav Klaus, le 1er septembre 2005.
Václav Klaus, le 1er septembre 2005.

Václav Klaus entre en politique peu après la Révolution de velours que connut la Tchécoslovaquie en 1989. Fort de son expérience d'économiste, il est nommé ministre fédéral des finances de la Tchécoslovaquie. En avril 1991, il devient membre fondateur du Parti démocratique civique (ODS, Občanská demokratická strana), le principal parti de la droite libérale. Il restera président de l'ODS jusqu'à l'automne 2002.

En juin 1992, l'ODS gagne les élections en République tchèque avec un programme réformateur alors qu'en Slovaquie c'est le parti nationaliste HZDS (Hnutie za demokratické Slovensko, mouvement pour une Slovaquie démocratique) de Vladimír Mečiar, ancien boxeur et membre important de la StB. La Fédération entre la République tchèque et la Slovaquie ne survit pas aux divergences politiques et les deux chefs de gouvernements s'accordent, sans consultation populaire, sur la fin de la Fédération et le partage de ses avoirs. Klaus et Mečiar créent un gouvernement fédéral provisoire qui doit se charger de diviser le pays, ce qui est réalisé au premier janvier 1993, malgré l'opposition farouche du président de l'époque Vaclav Havel.

Klaus reste à son poste de Premier ministre dans la nouvelle Tchéquie après la scission du pays et se voit réélu en 1996, même si l'ODS subit une perte d'influence au Parlement et que le gouvernement éprouve de plus en plus de difficultés à régler les problèmes économiques. À l'automne 1997, Klaus et son gouvernement doivent démissionner, officiellement suite au scandale du financement de l'ODS. Klaus est par la suite innocenté des faits qui avaient entraîné sa démission.

L'enthousiasme affiché de Václav Klaus pour l'économie de marché est souvent critiqué par les tenants du libéralisme[réf. nécessaire], qui regrettent entre autres son manque d'intérêt pour la mise en place d'un cadre légal, notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption et le respect des droits de propriété. Klaus a ainsi déclaré : « je ne connais pas d'argent qui soit sale »[réf. nécessaire].

L'ODS perd les élections législatives en 1998 et Miloš Zeman, président du parti social-démocrate tchèque (ČSSD) remplace Klaus au poste de Premier ministre. Le ČSSD est cependant minoritaire, et, pour gouverner, doit passer un « accord d'opposition » (opoziční smlouva) avec l'ODS. Klaus devient ainsi président de la Chambre basse du Parlement (Poslanecká sněmovna), et les opérations « mains propres » précédemment promises par Zeman passent à la trappe[réf. nécessaire].

L'ODS perd à nouveau les élections législatives en juin 2002. Après avoir tergiversé, Klaus démissionne de son poste de président de l'ODS, probablement « aidé » par les caciques d'un parti qui vient d'essuyer plusieurs défaites consécutives[réf. nécessaire]. Il est alors élu à l'unanimité président d'honneur de l'ODS.

Après plus de cinq années passées dans l'opposition, Klaus est élu Président de la République tchèque par les deux Chambres du Parlement le 28 février 2003, remplaçant à ce poste Václav Havel qui fut l'un de ses plus ardents opposants depuis la scission de 1993. Pour cette élection, l'ODS ne disposait initialement pas de suffisamment de voix pour faire élire son candidat. Mais après deux tours infructueux, Klaus reçut 142 voix sur 281. Le CSSD, majoritaire, miné par les rivalités, ne trouvait pas de candidat commun ; avec l'aide du groupe communiste, qu'Havel avait ostracisé, de quelques dissidents du ČSSD et même d'éléments des chrétiens-démocrates de la KDU-ČSL, Klaus rassembla les voix nécessaires pour être élu. Il jouit d'une popularité élevée en Tchéquie, allant de 70 à 82% d'opinions favorables.

[modifier] Critiques

Václav Klaus reste l'objet de nombreuses critiques; parmi les plus répandues, l'on peut citer son arrogance, son application ostentatoirement rigide de certains dogmes économiques, sa constante et active tolérance de la corruption, ses liens très étroits avec de nombreux anciens du Stb comme par exemple Václav Junek (actif en France dans les années 1980 avant de devenir membre du comité central du parti communiste), ainsi qu'un passé aux nombreuses zones d'ombre. Les positions plus qu'ambivalentes du Klaus d'après 1989 sur le communisme, à la fois dans l'histoire nationale et comme parti actuel, font également l'objet de critiques, et ce notamment de la part de la petite minorité de Tchèques que constitue les anciens dissidents. Le président a ainsi publié à ce propos des articles louant la « zone grise » de la majorité de la population (lui valant ainsi l'estime reconnaissante de celle-ci) et ses liens avec le communisme, tout en condamnant les dissidents comme Havel pour leur "condescendance"; dans un autre article, Václav Klaus se déclare « non communiste » mais pas anti-communiste, qualificatif qu'il rejette comme "facile et superficiel". Cela ne l'empêchera pas, chaque fois que cela lui sera utile, de dénoncer l'appartenance passée au parti communiste tchécoslovaque de certains de ces adversaires politiques, comme Pavel Telička.

Ce dernier et les partisans de l'intégration européenne reprochent à Václav Klaus ses envolées europhobes et sa recherche de la satisfaction facile de l'électorat, ce aux dépens d'un projet à long terme pour la République tchèque. Václav Klaus a particulièrement marqué sa différence lors de l'adhésion de la République tchèque à l'Union européenne le 1er mai 2004 en bannissant le drapeau européen du château présidentiel. Il a également multiplié les déclarations contre la Constitution européenne.

Les déclarations de Klaus qualifiant de "centre de réhabilitation par le travail" un camp de concentration tchèque destiné, pendant la Seconde Guerre mondiale, à la population tzigane ("Roma"), ou ses propos dérogatoires sur les organisations non-gouvernementales, continuent à alimenter la polémique. Du côté de ses partisans, à savoir la même majorité mentionnée plus haut, on juge au contraire que Klaus est l'un des rares hommes politiques tchèques de la décennie passée à posséder les capacités intellectuelles et le "dévouement" nécessaire pour en faire un homme d'État.|18 juin 2007

La popularité de Klaus dans les sondages d'opinion connut une croissance supplémentaire pendant le premier semestre de 2003, non seulement grâce aux prises de position mentionnées ci-dessus, mais aussi à cause de son opposition affichée à l'invasion de l'Irak et de ses critiques virulentes envers l'intégration européenne.

[modifier] Opinions sur le réchauffement climatique

En 2007, Václav Klaus a publié un Une planète bleue, pas verte, en réponse au film d'Al Gore (Une vérité qui dérange), dans lequel il accuse les « environnementalistes » de propager une idéologie « aussi dangereuse que le communisme », qui «  menace la liberté, la démocratie, et la prospérité ». Il pointe en particulier les risques que représente selon lui l'environnementalisme pour la liberté de l'homme. Ainsi, invité à l'ONU pour la conférence internationale sur le changement climatique, il prononça le 4 mars 2008 un discours intitulé L'alarmisme écologiste est une menace pour la liberté[1].

[modifier] Notes et références

  1. L'alarmisme écologiste est une menace pour la liberté, Discours prononcé le 4 mars 2008 à la Conférence internationale sur la changement climatique à New York

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Lien externe