Václav Havel

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Václav Havel en 1989.
Václav Havel en 1989.

Václav Havel (IPA : /ˈva:ʦlaf ˈɦavɛl/) (né le 5 octobre 1936 à Prague) est un écrivain et homme politique tchèque. Président de la République tchèque de 1990 à 2003.

Sommaire

[modifier] Sa jeunesse sous le pouvoir communiste

Václav Havel naît à Prague le 5 octobre 1936 ; il termine sa scolarité obligatoire en 1951. Issu d'une importante famille d'entrepreneurs et humanistes de Prague accusée par le régime communiste d'avoir collaboré avec les Allemands, il se trouve comme la plupart des élites ou "ennemis de classe" interdit d'études par celui-ci, marginalisation sociale d'ailleurs imposée alors qu'il refusait déjà lui-même d'être reconnu plus pour sa "position sociale favorable" (= famille et moyens financiers en marxisme) que pour son esprit. Pendant quatre ans, alors qu'il était apprenti-technicien dans un laboratoire chimique, Havel assista à des cours du soir dans un lycée, préparant ainsi le baccalauréat qui lui permettrait d'entreprendre des études d'économie à Polytechnique. Encouragé par tradition familiale à s'intéresser aux valeurs humaines de la République tchèque réprimées ou détruites par les communistes dans les années 1950, Václav Havel commença dès l'âge de dix-neuf ans à publier articles et nouvelles, en particulier dans des revues liées au théâtre.

[modifier] Le théâtre

Après son service militaire, il travailla comme stagiaire au Théâtre ABC, puis plus tard, dès 1960, au théâtre « sur la balustrade » (Divadlo na zábradlí). Ce deuxième théâtre a produit sa première pièce, The Garden Party (1963), une pièce présentant d'une remarquable manière la forte régénération des tendances qui prévalaient dans la culture et la société tchèque dans les années 1960 et qui a culminé lors du Printemps de Prague de 1968. Pour lui, son action dans la vie publique et culturelle était un moyen de promouvoir son idéal démocratique.

Václav Havel était d'abord inspiré par le théâtre de l'absurde, puis sa parole dissidente a pris le dessus.

[modifier] Un représentant de l'opposition tchécoslovaque

Après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes soviétiques en 1968, qui marque la fin du processus de libéralisation du Printemps de Prague, Václav Havel n'a pas abandonné ses convictions. Il a été président du Cercle des écrivains indépendants, puis membre actif au sein du club des Sans-parti engagés. Son engagement lui a coûté une censure contre la publication de ses pièces (En 1974, il a travaillé dans une brasserie). Par la suite, Václav Havel a commencé à être connu par la communauté internationale comme un représentant de l'opposition intellectuelle tchécoslovaque. En tant que citoyen, il a protesté contre l'oppression intense qui a marqué la Normalisation en Tchécoslovaquie. Sa lettre ouverte adressée en 1975 au président tchécoslovaque Gustáv Husák, dans laquelle il dénonçait la situation critique de la société et la responsabilité du régime politique, a connu un large retentissement. En 1977, il était l'un des co-fondateurs, et l'un des trois porte-paroles de la Charte 77, une organisation de défense des droits de l'homme en Tchécoslovaquie. Son action l'a mené en prison à trois reprises où il passa près de cinq ans, entre 1977 et 1989. C'est alors qu'il a écrit un remarquable essai : Le Pouvoir des sans-pouvoir, en 1978 dans lequel il analyse l'essence de l'oppression totalitaire des communistes. Il décrit les mécanismes utilisés par le régime communiste dont le but est de créer une société sans pouvoir, résignée composée d'individus craintifs et moralement corrompus. Derrière cette analyse, il a démontré la force de la résistance morale et de la vie. Son essai a eu un impact non seulement chez les dissidents tchécoslovaques, mais aussi dans les mouvements d'opposition des autres pays « socialistes ».

[modifier] 1989 : la Révolution de velours

En novembre 1989, Václav Havel était à la tête du mouvement « forum civique », une association unie des mouvements d'opposition et d'initiative démocratique. Il est alors devenu un personnage clé de la Révolution de velours.

[modifier] Le président

En décembre 1989, Václav Havel est élu président intérimaire de la Tchécoslovaquie, en attendant les élections parlementaires. Les parlementaires élus démocratiquement l'ont reconduit à la présidence de la république en juillet 1990.

Alors président de la République fédérale de Tchéquie et de Slovaquie, il a très vite rencontré tous les chefs des États européens, ainsi que le président des États-Unis, de l'URSS et de nombreux autres pays. Son action sur la scène internationale a permis au pays d'avoir de nouvelles relations avec l'extérieur. En politique intérieure, Václav Havel a conduit les changements démocratiques dans l'administration du pays et dans la démocratisation de la société. Il a été reconnu comme un président non partisan et comme une autorité essentielle sur la scène politique ainsi que dans les relations entre Tchèques et Slovaques. Le 20 juillet 1992, il démissionne de sa fonction de président lorsque la partition entre Tchèques et Slovaque devient inéluctable. Après son retrait, il a laissé la vie publique pendant deux mois. En septembre 1992, il est tombé d'accord avec la suggestion du gouvernement, que le président soit élu par les deux chambres du parlement, qu'il ne puisse pas être révoqué par celui-ci, et qu'il ait le droit de dissoudre le parlement. En janvier 1993, Václav Havel est élu premier président de la République tchèque. Il a été réélu en 1998. En 2003, Václav Klaus lui a succédé.

[modifier] Carrière post-présidentielle

En novembre et décembre 2006, Havel passe huit semaines aux États-Unis. Il participe à des conférences et cours magistraux à l'Université Columbia. Il a également un entretien public avec l'ancien président Bill Clinton.

A la suite de ce voyage, il publie un recueil d'entretiens avec Karel Hvížďala. À vrai dire (prosím stručně) se présente ainsi comme les mémoires de l'ancien président.

En 2007, il publie Partir (Odcházení) une pièce sur l'abandon du pouvoir. La représentation de la pièce crée un petit scandale, car le dramaturge veut que sa femme joue la maitresse du chancelier Vilém Rieger. Tout d'abord prévue pour le Théâtre national, elle est donc finalement proposée au théâtre de Vinohrady où joue Dagmar Havlová, la femme de l'ancien président.

[modifier] Affiliations

Il est membre honoraire du Club de Rome.[1]

[modifier] Récompenses internationales

[modifier] Bibliographie

[modifier] Œuvres dramatiques

  • Pièce en un acte : l'Audience 1975, Vernissage 1975, Protestation 1978
  • Pièce en quatre tableaux : Fête en plein air 1963
  • Pièce en cinq tableaux : l'Hotel des Cimes 1976, Assainissement 1987
  • Pièce en sept tableaux : Largo desolato 1984
  • Pièce en dix tableaux : Tentations 1985
  • Pièce en douze tableaux : Le Rapport dont vous êtes l'objet 1965
  • Pièce en quatorze tableaux : La Grande roue, 1974
  • Autres pièces : l'Opéra de quat'sous 1972

[modifier] Essais

  • 1978 : Le Pouvoir des sans-pouvoir
  • 1980 : Tentative de vivre dans la vérité
  • 1983 : Les Lettres à Olga
  • 1984 : Pour l’identité humaine
  • 1997 : Il est permis d'espérer, Calmann-Lévy (ISBN 2-7021-2796-7)
  • 1998 : L'angoisse de la liberté
  • 2003 : Pour une politique post-moderne
  • 2007 : L'amour et la vérité doivent triompher de la haine et du mensonge
  • 2007 : A vrai dire... : Livre de l'après-pouvoir
  • 2007 : Regards sur la France, ouvrage collectif, Seuil (ISBN 978-2-02-057273-6)

[modifier] Références

  1. (en) Liste des membres honoraires du Club de Rome

[modifier] Liens externes