Union de l'Europe occidentale

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Drapeau de l'UEO
Drapeau de l'UEO

L'Union de l'Europe occidentale (UEO, en anglais WEU) est une organisation européenne de défense et de sécurité, actuellement en sommeil, composée d'États membres de l'OTAN et de l'Union européenne.

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] Origines

Le traité de coopération, essentiellement militaire (intégration collective de défense et de sécurité) est signé le 23 octobre 1954 à Paris, entre la France, le Royaume-Uni, la RFA, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, suite à l'échec de la Communauté européenne de défense. C'est une réactivation directe du Traité de Bruxelles du 17 mars 1948, qui fait suite au coup de Prague. Le siège de l'UEO se trouvait alors à Londres.

Dans le contexte de la Guerre froide, la première fonction de cette alliance était de montrer aux États-Unis la volonté européenne de réagir face à la pénétration soviétique en Europe orientale. En apportant ainsi la preuve de leur détermination à œuvrer ensemble, les puissances signataires du Traité de Bruxelles ont contribué à vaincre la réticence des États-Unis à participer à l'édification de la sécurité européenne. Cependant, en pratique, l'UEO n'eut pas vraiment de rôle effectif, puisque dans les faits, toutes les actions de défense furent chapeautées par l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord.

[modifier] L'intégration allemande

De 1954 à 1973, l'UEO joua un rôle important en favorisant le développement de la coopération en Europe occidentale :

  • intégration de la RFA dans l'Alliance atlantique
  • rétablissement de la confiance entre les pays d'Europe occidentale, notamment en matière de contrôle des armements
  • règlement du problème de la Sarre
  • concertation entre les États fondateurs de la Communauté européenne (CE) et le Royaume-Uni.

[modifier] Première mise en sommeil

Après l'adhésion du Royaume-Uni à la CE en 1973, l'UEO connut un ralentissement progressif de ses activités. En effet, l'OECE et le Conseil de l'Europe s'approprièrent les compétences de l'UEO dans les domaines économique, social et culturel.

[modifier] Relance de la politique de défense commune

La « Déclaration de Rome », datée du 27 octobre 1984 marque le processus de relance de l'UEO. Au nombre des objectifs formulés figuraient la définition d'une identité de sécurité européenne et l'harmonisation progressive des politiques de défense des États membres.

Dans les années 1990, parallèlement à la construction européenne, la plupart des fonctions et missions de l'UEO devaient progressivement être reprises par l'Union européenne.

[modifier] Organisation

[modifier] Engagements

Les États membres de l'Union européenne qui ont accepté l'invitation à adhérer à l'UEO se sont engagés :

  • à respecter, conformément aux principes et aux valeurs auxquels adhèrent tous les États membres de l'UEO, le traité de Bruxelles, ses protocoles et textes associés, et les accords conclus par les États membres en vertu des dispositions dudit Traité,
  • à prendre acte en les approuvant des accords, décisions et règlements adoptés conformément aux dispositions dudit Traité, et des Déclarations adoptées à partir de celle de Rome du 27 octobre 1984,
  • à développer l'UEO en tant que composante de défense de l'Union européenne et comme moyen de renforcer le pilier européen de l'Alliance atlantique, conformément à l'engagement pris le 10 décembre 1991 dans la Déclaration sur le rôle de l'UEO et sur ses relations avec l'Union européenne et avec l'Alliance atlantique, jointe au Traité sur l'Union européenne
  • à accepter dans son intégralité la teneur de la partie III de la Déclaration de Petersberg qui formera un élément du Protocole d'adhésion.

[modifier] Transfert de compétences vers l'Union européenne

La plupart de ses fonctions sont en voie d'être transférées à l'Union européenne.

L'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale est composée des délégations des États membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Incertaine du maintien de son existence future avec la disparition de l’UEO, elle a fait pression pour être reconnue comme l'«Assemblée européenne de la sécurité et défense».

Voici un résumé des principaux évènements reflètant l'intégration partielle de l'UEO à la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE :

  • Le 20 novembre, 1999, Javier Solana, qui est le Haut Représentant pour la Politique Étrangère et de Sécurité Commune (PESC) de l'UE, a été nommé Secrétaire Général de l'UEO. Sa place à la tête des deux organisations lui permet de surveiller le transfert de fonctions de l'UEO à l'Union européenne.
  • L'Institut de l'Union européenne pour les études de sécurité et le Centre satellite de l'Union européenne, tous deux établis pour fonctionner dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE, se substituent à l'Institut de l'Union européenne de l'Ouest pour les études de sécurité et le Centre satellite de l'Union de l'Ouest qui avait été conçus pour fonctionner en relation avec l’UEO.

La fusion complète était prévue pour 2000 mais en 2007, l'UEO existe toujours. Les avis sont partagés quant au devenir de l'UEO : si le livre de l'Université de New York, « Defending Europe », envisage « la renaissance de l'UEO » plutôt que sa disparition, André Dumoulin a pu parler d'une UEO crépusculaire.

[modifier] Les compétences de l'UEO aujourd'hui

L'UEO conserve un petit nombre de compétences qui n'ont pas encore été transférées à l'Union européenne :

  • article V du traité de Bruxelles : assistance mutuelle en cas d'agression armée contre l'un des pays partie au traité ;
  • article IX du traité de Bruxelles : remise d'un rapport annuel sur les activités de l'UEO et en particulier sur le contrôle des armements.
  • tâches administratives (accès aux archives, gestion des immeubles de l'Union et des pensions de ses agents...)

Une clause d'assistance mutuelle en cas d'agression armée est toutefois prévue par le traité de Lisbonne, en cours de ratification, et pourrait bientôt figurer dans le traité sur l'Union européenne en son article 42.

[modifier] États participants

États participants : ██ États membres ██ États membres associés ██ États observateurs ██ États partenaires associés
États participants :
██ États membres ██ États membres associés ██ États observateurs ██ États partenaires associés

L'UEO comporte 10 États membres, 6 membres associés, 5 membres observateurs et 7 États partenaires associés. Ils sont listés comme suit :

États membres : (traité de Bruxelles modifié - 1954)

Tous ces États sont à la fois membres de l'Union européenne et de l'OTAN.

États membres associés : (Rome - 1992)

Le statut de membre associé a été créé pour inclure les États qui étaient membres de l'OTAN mais qui n'étaient pas membres de l'Union. Depuis, la Pologne, la République tchèque et la Hongrie ont rejoint l'Union.

Pays observateurs : (Rome - 1992)

Tous les États observateurs de l'UEO sont membres de l'Union européenne mais pas de l'OTAN à l'exception du Danemark qui est membre des deux organisations mais qui n'a pas adhéré à l'UEO comme il était prévu après son premier référendum négatif sur le Traité de Maastricht. Le Danemark avait en effet obtenu à l'époque des dérogations, notamment en matière de défense européenne avant que les Danois ne se prononcent cette fois positivement pour le traité.

Pays partenaires associés : (Kirchberg (Luxembourg) - 1994)

Ce sont tous des pays membres de l'Union européenne et de l'OTAN.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes