Union africaine

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Emblème de l'Union africaine
Emblème de l'Union africaine
Drapeau de l'Union africaine
Drapeau de l'Union africaine

L’Union africaine (UA) est une organisation d'États africains créée en 2000, à Durban (Afrique du Sud). Elle a remplacé l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en 2002. La mise en place de ses institutions (Commission, Parlement panafricain et Conseil de paix et de sécurité) a eu lieu en juillet 2003 au sommet de Maputo (Mozambique).

Son premier président a été le Sud-Africain Thabo Mbeki, ancien président de l'OUA.

Créée à l'image de l'Union européenne, ses buts sont d'œuvrer à la promotion de la démocratie, des droits de l'homme et du développement à travers l'Afrique, surtout par l'augmentation des investissements extérieurs par l'intermédiaire du programme du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Ce programme stipule que la paix et la démocratie sont des préalables indispensables au développement durable.

Les objectifs de l'Union africaine comportent la création d'une banque centrale de développement.

Sommaire

[modifier] Organes de l'UA

Ses organes sont :

  • La Conférence : réunion des chefs d'État et de gouvernement une fois l'an, organe décisionnel de l'Union ;
  • Le Conseil exécutif : composé de ministres ou d’autorités nommés. Il prépare la Conférence, exécute les décisions et en assure le suivi ;
  • La Commission, dont l'actuel président est Jean Ping (Gabon)[1]. Elle est composée d’un président, d’un vice-président et de huit commissaires. Elle a remplacé le secrétariat général de l’UA. Elle est l'autorité exécutive et dispose également d'un pouvoir d’initiative ;
  • Le Parlement panafricain, dont la création a été décidée en mars 2004, il a ouvert ses portes en septembre 2004 en Afrique du Sud. Il a actuellement un rôle consultatif ;
  • Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) : composé de 15 États, il est chargé du maintien de la stabilité, de la promotion de la diplomatie préventive et de l’action humanitaire ;
  • Le Conseil économique, social et culturel (ECOSOCC) : organe consultatif, dont les membres sont issus des différentes couches socio-professionnelles des États membres ;
  • La Cour de justice ;
  • La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ;
  • Le Comité des représentants permanents ;
  • Les Comités techniques spécialisés ;
  • Les institutions financières (au nombre de trois).

[modifier] Pays membres

Membres de l'Union africaine.
Membres de l'Union africaine.

Il y a actuellement 53 membres de l'UA, soit tous les pays d'Afrique, à l'exception du Maroc. Ce dernier s’est retiré de l’OUA pour protester contre l’admission dans l’organisation de la République arabe sahraouie démocratique en 1982.

[modifier] Origine de l'UA

L’Union africaine est née de la volonté de relancer le processus d’intégration politique, qui apparaît indispensable aux yeux des dirigeants africains pour la croissance économique du continent. L’impulsion aurait été donnée par le président libyen Mouammar Kadhafi en 1998. Comme lors de la création de l'OUA, les conceptions fédéralistes et les souverainistes s’affrontent. Selon les analyses, le résultat est une organisation de compromis.

Deux changements notables dans la nouvelle organisation :

  • Les nouvelles institutions de l’UA témoignent, du moins dans sa forme, d’une intention de partage de l’autorité. En effet, au sein de l’OUA, la seule source de décision était la Conférence des Chefs d’État. Cet organe se maintient, mais le pouvoir devrait à l’avenir être partagé avec le Parlement panafricain, mis en place en 2003 (encore consultatif en 2005). Ce Parlement devrait s’ouvrir aux membres des oppositions des États membres. Nouvel organe, le Conseil économique, social et culturel (ECOSOCC) est lui composé de membres de la société civile.
  • Autre caractéristique de l’UA, son organisation s’inspire largement de celle de l’Union européenne. Le secrétariat général de l’OUA a été remplacé par la Commission, qui a un pouvoir d’initiative et non plus seulement exécutif.

[modifier] Préventions des conflits

Aéroport de Kigali au Rwanda : des policiers ougandais ayant participé pendant un an à la mission de l'Union africaine dans la Guerre civile au Darfour montent à bord d'un C-130 du Botswana.
Aéroport de Kigali au Rwanda : des policiers ougandais ayant participé pendant un an à la mission de l'Union africaine dans la Guerre civile au Darfour montent à bord d'un C-130 du Botswana.

L'OUA, ancêtre de l'UA prônait le respect de la souveraineté et la non-ingérence. À l’inverse, l’UA se donne un droit d’ingérence dans certaines situations (génocide, crimes de guerre). Elle joue depuis sa création un rôle dans ce domaine.

L'UA est notamment intervenue au Togo en 2005 : une crise ouverte est évitée à la mort du "président" Gnassingbé Eyadéma permettant au fils Eyadema de prendre la place de son père. Elle est aussi intervenue pour la reprise des processus démocratique, comme en République centrafricaine et au Burundi.

Les deux acteurs au sein de l’UA agissant dans ce domaine sont le président de la Conférence des chefs d’État et le Conseil de paix et de sécurité (CPS).

Sa première mission en temps que force de maintien de la paix durant la Guerre civile au Darfour a consisté à déployer en 2007 environ 6 000 militaires, lors de l'operation AMIS. Mais ceux-ci ne sont pas suffisant face à l'ampleur de la tâche.

[modifier] Le Conseil de paix et de sécurité (CPS)

Créé en 2003, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine est composé de 15 États : Afrique du Sud, Algérie, Cameroun, République du Congo, Éthiopie, Gabon, Ghana, Kenya, Lesotho, Libye, Mozambique, Nigeria, Sénégal, Soudan et Togo.

Son premier sommet a eu lieu les 10 et 11 janvier 2005 à Libreville, au Gabon. Il était consacré à la situation en Côte d'Ivoire, en République démocratique du Congo et au Darfour.

[modifier] Déclaration sur la souveraineté africaine

En mai 2004, la Commission de l'Union africaine émettait un Plan stratégique dans lequel pour la première fois, le continent africain désignait l'occupation étrangère de pays ou territoires considérés comme africain. Au total, huit territoires sont revendiqués:[2]

Territoires "Pays occupants"
Îles Chagos Royaume-Uni
Île Sainte-Hélène Royaume-Uni
Îles Canaries Espagne
Açores Portugal
Îles Madère Portugal
La Réunion France
Mayotte France
Ceuta et Melilla Espagne

[modifier] Repères chronologiques

  • 1963 : création de l’OUA par 32 États. Addis-Abeba (Éthiopie) devient le siège de l’organisation.
  • 1991 : traité d’Abuja qui prévoit la création d’un marché commun continental avant 2025.
  • 2000 : création de l’UA avec la signature de l’acte constitutif à Durban en Afrique du Sud.
  • 2002 : l’UA se substitue à l’OUA.
  • Juillet 2003 : sommet de Maputo (Mozambique) : mise en place des institutions : Commission, Parlement panafricain et Conseil de paix et de sécurité (CPS).
  • Janvier 2006 : fin de la présidence d'Olusegun Obasanjo (également chef d’État du Nigeria à cette date) à la tête de l’UA. Le président de la République du Congo Denis Sassou Nguesso devient le nouveau président de l'UA. Le Président de la commission est Alpha Oumar Konaré, ancien président du Mali.
  • Novembre 2006 : les États-Unis nomment pour la première fois un ambassadeur d’un pays non africain auprès de l'UA : Cindy Courville.

[modifier] Notes et références

  1. Jean Ping, nouveau président de la Commission, RFI, 2 février 2008.
  2. Source : voir l'annexe 3 Site de l'Union africaine

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe