Uniforme militaire

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Légionnaires en uniforme. Epaulettes rouges à parement vert, ceinture bleue et képi blanc distinctif. Ils portent un fusil d'assaut, le FAMAS
Légionnaires en uniforme. Epaulettes rouges à parement vert, ceinture bleue et képi blanc distinctif. Ils portent un fusil d'assaut, le FAMAS
SergeantS First Class de l'US Army avec leurs Army Combat Uniform en service depuis le début du XXIe siècle
SergeantS First Class de l'US Army avec leurs Army Combat Uniform en service depuis le début du XXIe siècle

Les uniformes militaires sont des tenues spécifiques portées par le personnel militaire et dont la coupe et le style ont énormément évolué au cours des derniers siècles.

Sommaire

[modifier] Histoire

Les origines et les raisons spécifiques à l'apparition des uniformes nous demeurent, sinon floues, du moins peu précises. Il n'en demeure pas moins qu'ils sont le "signe" de l'intérêt qu'un pouvoir centralisé porte à leurs forces militaires nationales. En règle générale les mercenaires et les troupes irrégulières ne portent pas d'uniforme. Il importe de bien faire la différence entre les uniformes et les costumes régionaux ou ethniques ; ainsi la vue d'un groupe ethnique arborant un style de vêtement spécifique pourrait nous donner l'impression de voir une troupe en uniforme. Un tel exemple peut être compliqué du fait que certaines des unités militaires les plus célèbres voient souvent leur tenue être copiée ; ainsi en alla-t-il de l'uniforme haut en couleur des hussards hongrois qui devint la référence ultime de tous les régiments de hussards tant européens qu'américains, et, plus récemment, la quasi-universalité que rencontra le port du béret rouge comme symbole incontournable des troupes parachutistes.

Dés l'origine les soldats avaient pour habitude de se vêtir d'une manière différente des civils afin de ne point être confondus avec ces derniers tout en marquant bien, de façon on ne peut plus visible, leur état d'hommes de guerre ; en Europe, pareille attitude atteignit des sommets d'originalité dans les tenues pour le moins excessivement colorées et extravagantes dont se dotèrent, au seizième siècle, les lansquenets et autre reîtres.

Lansquenet-XVIe
Lansquenet-XVIe

L'uniforme militaire, tel que nous le connaissons, apparut en Europe à la fin du XVIIe siècle. Plus précisément c'est en 1632, au cours de la guerre de Trente Ans, que, pour des raisons pratiques de reconnaissance tactique, le roi de Suède, Gustave-Adolphe, eut l'idée de doter ses troupes d'une couleur propre à chacune afin de mieux les repérer sur le champ de bataille : ainsi naquirent les régiments bleus, jaunes et verts, ancêtres multicolores des futurs uniformes militaires. Cette initiative scandinave fut suivie par le britannique Cromwell, lors de la première révolution anglaise, qui l'opposa aux troupes royales. Il créa, en 1645, la New Model Army, composée de soldats vêtus uniformément en rouge et… régulièrement soldés, ce qui présentait une double rareté à l'époque.

En ce qui concerne la France il fallut attendre les années 1660 pour voir s'imposer le port d'une tenue uniforme : le blanc était la couleur de l'infanterie, le rouge et le bleu étant réservé à la Maison royale et aux régiments étrangers ; ce furent les ordonnances de Louvois de 1670 et 1690 qui imposèrent l'uniforme, préconisant l'habit blanc-gris avec parements rouges, veste ou gilet et culotte bleues, rouges ou blanches, les trois couleurs des Bourbons et comme coiffure, le lampion ou tricorne en feutre noir, avec cocarde aux couleurs du colonel. L'Autriche, elle aussi, adopta la couleur blanche, tandis que la Bavière choisissait le bleu clair, le Brandenburg le bleu foncé et la Saxe le rouge et le noir. En 1700, le tsar Pierre Ier de Russie imposa le vert foncé à ses troupes, son adversaire suédois quant à lui se distinguant par le bleu et le jaune.

L'habillement militaire connut dès lors un constant développement, tant dans la variété des coupes et des styles, que dans celle des tissus et autres ornements. Longtemps le goût du jour l'a emporté sur les nécessités de la vie en campagne ; au XVIIIe et XIXe on a cherché à produire les tenues les plus éclatantes possibles. Tant que le recrutement de l'armée fut fondé sur le principe du volontariat, il fallait céder au goût instinctif de l'individu pour le clinquant et le chamarré. Avec l'arrivée du service militaire obligatoire, la commodité et l'hygiène ont eu tendance à prévaloir ; la nécessité d'échapper le plus possible aux vues de l'ennemi amena les autorités à revoir leur point de vue sur les modalités pratiques de l'uniforme. Quoiqu'il en fut le sommet de l'art de l'habillement militaire codifié fut atteint au début du XIXe siècle, lors des guerres du Premier Empire, et trouva son épanouissement dans la plupart des armées européennes, jusqu'à la Guerre des Boers pour les Britanniques et la Première Guerre mondiale pour la majorité des nations continentales.

[modifier] But et objectif

[modifier] Vêtement différent

L'une des premières raisons de l'adoption d'un uniforme se trouve dans la nécessité de distinguer les combattants des troupes régulières des civils en armes, partisans ou francs-tireurs.

Un autre objectif de la généralisation de l'uniforme visait à résoudre l'un des problèmes majeurs auquel devaient faire face les armées d'Ancien Régime : la désertion massive. Le port d'un vêtement spécial paré de nombreux boutons et passementeries et fait de tissus très colorés rendit caduque toute tentative d'en dissimuler l'origine ou d'en changer l'apparence ; un élément fortement dissuasif pour les éventuels candidats à la fuite.

Par ailleurs, à une époque où l'état militaire se concevait comme une situation sociale enviable et génératrice d'honneurs et de respect, ceux qui en faisaient partie, officiers et soldats, se devaient d'être vêtus de manière à impressionner favorablement et profondément les populations civiles qui les entretenaient et les admiraient. Notons aussi que l'attrait de l'uniforme jouait un rôle non négligeable dans le désir des jeunes gens de rejoindre les rangs d'une minorité sociale si bien équipée.

[modifier] Visibilité ou camouflage

[modifier] Logistique

L'uniformité de l'équipement, armement et tenue, simplifie la tâche des fournisseurs et des services de l'intendance.

[modifier] Guerre psychologique

Hussard de la mort français, 1793
Hussard de la mort français, 1793

Les armées d'antan cherchaient à effrayer leurs ennemis par leur seule apparence. Ainsi les guerriers celtes combattaient-ils nus, le corps recouvert de tatouages aux couleurs et motifs agressifs, les cheveux et la barbe hirsutes et peints, gesticulant et hurlant, cherchant par un tel accoutrement irrationnel à déclencher un mouvement de panique chez l'adversaire. Il en allait de même des masques hideux, grimaçants et grotesques qu'arboraient au combat les samouraïs japonais des ères Muromachi et Momoyama (1185-1603).

Plus près de nous, au début du XVIIIe siècle, plusieurs armées européennes, dont les Russes et les Britanniques, dotèrent leurs grenadiers de hautes mitres qui avaient pour premier effet de les faire paraître plus grands qu'ils n'étaient en réalité ; et le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume Ier, alla jusqu'à se constituer une Garde royale, les Géants de Potsdam, uniquement composée de quasi-géants, certains mesurant pas loin de deux mètres, qu'il paya à prix d'or et dota de couvre-chefs démesurés. Ce sont d'ailleurs les Prussiens qui, dès 1740, sous l'impulsion du général von Ziethen, organisèrent les premiers régiments de "Totenkopf Hussaren", unités de hussards à la tenue noire arborant une tête de mort sur leur coiffure et la flamme de leur lance; insigne macabre qui devait paradoxalement trouver une célébrité certaine au cours des guerres révolutionnaires et nationales des deux siècles suivants.

[modifier] Uniformes modernes

[modifier] Première Guerre mondiale

Presque toutes les armées européennes avait compris l'utilité de dissimuler le plus possible, leurs propres soldats à la vue de l'ennemi ; Les armées britanniques, allemandes, et des USA, arboraient donc des uniformes de combats de couleurs kaki.

La France au début du conflit, conservait des tenues d'un style hérité de la guerre de 1870, dans des teintes bleues et rouges. La tenue réséda essayée en manoeuvres en 1911, n'avait pas été adoptée. Il faudra attendre la fin 1915 pour que les uniformes changent de teinte pour le bleu horizon

[modifier] Seconde Guerre mondiale

Au début du conflit en 1939 les tenues françaises étaient des tenues héritées du "modèle" 1916, seule la teinte avait changé, plus de bleu horizon, mais du kaki, la coupe des vêtements, la forme et modèle du casque étaient similaires au modèle de la fin du premier conflit.

Pour les tenues britanniques, le cas était presque similaire au cas français.

Les tenues allemandes avaient quelque peu évolué et la forme du casque avait subi quelques modifications mais celui-ci gardait une forme similaire.

L'introduction d'uniformes comportant des vêtements de type « camouflage » se fit progressivement. L'armée allemande fut l'une des premières à adopter un camouflage de type « pointillés ».

Pour l'armée américaine, les tenues de camouflage furent utilisées sur le théâtre d'opération du pacifique et se limitaient à un couvre-casque et une toile de tente avec des motifs camouflés. Sur le théâtre européen, l'armée américaine n'utilisa peu ou pas les uniformes camouflés mais leur préféra les uniformes vert olive.

L'armée britannique utilisa des uniformes camouflés pour ses troupes aéroportées en utilisant la désignation « smock » pour ce type d'uniforme.

Dans l'armée française, la tenue dite « léopard » fut adoptée par les troupes aéroportées en Algérie dans les années 1960 (puis supprimée sous de Gaulle). Au début des années 90, l'armée de Terre adopta la tenue dite « bariolée » pour ses troupes avec un camouflage à base de tâches de couleurs sombres. Celle-ci se décline en une version « désert » utilisée à partir de la guerre du Golfe en 1990. Les années 2008-2010 devraient voir un nouveau changement dans la tenue camouflée française avec la disparition du camouflage « bariolé » au profit du camouflage « pointillé », qui ressemble à la couleur de camouflage actuelle de l'armée allemande.

Matelot en uniforme d'Outre-mer en train de lover un bout
Matelot en uniforme d'Outre-mer en train de lover un bout

[modifier] Articles connexes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur uniformes.

[modifier] Liens externes

Autres langues