Tsuguharu Fujita

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Tsuguharu Fujita (嗣治 藤田 note) ou Tsugouharu Foujita[1], aussi connu en France après son baptême[1] en 1959 sous le nom de Léonard Foujita, est un peintre et graveur français d’origine japonaise. Il est né le 27 novembre 1886 à Tokyo et mort le 29 janvier 1968 à Zurich en Suisse. Il repose à Reims.

Sommaire

[modifier] Biographie

Tsuguharu Fujita était le fils d'un général et médecin de l'armée impériale du Japon. Il étudie à l'école des Arts de Tokyo jusqu'à l'obtention de son diplôme en 1910. En 1913, il part pour la France où il continue d'étudier l'art à l'École de Paris.

Il rencontre Amedeo Modigliani, Pascin, Chaïm Soutine, et Fernand Léger presque la même nuit et se lie rapidement d'amitié avec Juan Gris, Pablo Picasso et Henri Matisse.

Foujita a son premier atelier au 5 rue Delambre à Montparnasse où il projette alors d'installer une baignoire avec l'eau chaude au robinet dès qu'il aura assez d'argent. Beaucoup de modèles y viennent pour apprécier ce luxe. Parmi eux, Man Ray et Kiki, qui pose courageusement nue pour Foujita dans la cour. Un autre portrait de Kiki intitulé Nu couché à la toile de Jouy la montre nue sur un fond blanc ivoire. Il fait sensation à Paris au salon d'automne en 1922, se vendant pour plus de 8 000 francs.

En mars 1917 dans le café La Rotonde, Foujita a un coup de foudre pour une jeune femme, Fernande Barrey. Au début, elle ignore totalement les efforts de Foujita pour engager la conversation. Cependant, tôt le matin suivant, Foujita revient la voir, lui présentant un corsage bleu qu'il a fait durant la nuit. Intriguée, elle lui offre un thé. Ils se marient treize jours plus tard.

En quelque temps, en particulier après son exposition de 1918, il atteint une grande renommée en tant que peintre de belles femmes et de chats, avec une technique très originale. Il est l'un des quelques artistes de Montparnasse qui gagnent beaucoup d'argent à cette époque. En 1925, Tsuguharu Foujita est déjà décoré de l'Ordre de Léopold et est fait chevalier de la Légion d'honneur en France (il deviendra ensuite officier de la Légion d'honneur en 1957).

En 1918, le poète polonais Léopold Zborowski organise un voyage dans le sud de la France et a l'idée de faire vendre par ses amis des toiles à de riches touristes. Foujita et son épouse, Soutine et Modigliani avec son amie Jeanne Hébuterne sont du voyage qui n'est cependant pas un succès et le groupe doit survivre sur les avances que Foujita a obtenues de son marchand à Paris. Ces fonds s'étant rapidement épuisés, leur hôtelier confisque tous leurs bagages en lieu de paiement.

Après la dissolution de son troisième mariage, et son vol vers le Brésil en 1931 (avec son nouvel amour, Mady), Foujita voyage et peint dans toute l'Amérique latine, faisant des expositions rencontrant un grand succès tout au long de son voyage. À Buenos Aires, en Argentine, 60 000 personnes assistent à son exposition, et plus de 10 000 font la queue pour avoir son autographe.

Deux ans après (en 1933) il est accueilli comme une vedette au Japon. Il devient alors membre de Nikakai et réalise des peintures murales. En 1938, il se rend en Chine avec d'autres peintres comme Koiso Ryôhei en tant que peintre attaché aux armées en guerre. Il séjourne à nouveau à Paris de 1939 jusqu'à l'arrivée des Allemands en mai 1940. De 1939 à 1945 il travaille à des oeuvres et des expositions de peintures de guerre « Sensô-ga ». La bataille de la rive de la rivière Khalka (哈爾哈河畔之戦闘) (voir Bataille de Halhin Gol) et La charge suicide d'Attu (アッツ島玉砕) sont des oeuvres de cette période. Sa collaboration au militarisme sera à l'origine de critiques durant l'après-guerre et de son départ pour la France en 1949 [2].

En 1955, Foujita obtient la nationalité française. Il se convertit au catholicisme le 14 octobre 1959 après une illumination mystique qu'il a ressentie dans la basilique Saint Remi à Reims. En 1964, il décide donc avec René Lalou (son parrain, qui dirigeait la maison de champagne Mumm) de construire une chapelle romane à Reims : la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix ou chapelle Foujita (commencée en 1965, terminée en 1966). Son dernier travail majeur est la décoration de cette chapelle.

Léonard Foujita meurt d'un cancer le 29 janvier 1968 à Zurich, en Suisse. Après avoir été inhumé à Reims, puis exhumé pour Villiers-le-Bâcle (Essonne), ses cendres reposent à nouveau (depuis le 6 octobre 2003) dans la chapelle Foujita à Reims.

[modifier] Ses œuvres

[modifier] Liste non exhaustive de ses œuvres

  • Nu couché à la toile de Jouy 1922
  • Autoportrait dans l'atelier 1926
  • Un bistrot à Saint-Germain-des-Prés 1958
  • La jeune fille à la rose

[modifier] Lieux d'exposition

    • Maison-atelier Foujita

Atelier de Foujita dans lequel on peut voir son travail préparatoire à la réalisation de la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix de Reims.

Adresse : 7, route de Gif, 91190 Villiers-le-Bâcle

Adresse : 33, rue du Champ-de-Mars, 51100 Reims

Deux toiles du peintre y sont exposées.

Adresse : villa les Chimères, 10, boulevard des Côtes, 73100 Aix-les-Bains.

    • Musée de Bridgestone, musée d'Art Contemporain de Tokyo, et le musée d'Art de Hirano Masakichi (Akita), Japon.

[modifier] Domiciles successifs

Paris 14e - cité Falguière (1914)

Paris 14e - 5, rue Delambre (après 1917)

Paris 14e - villa Seurat

Paris 14e - square de Montsouris (1928)

Paris 14e - rue Campagne-Première (1950)

[modifier] Bibliographie

  • Michael Lucken, Grenades et amertume - Les Peintres japonais à l'épreuve de la guerre, 1935-1952, Les Belles Lettres, 2005, ISBN 2251442812 ISBN 978-2251442815
  • Sylvie Buisson, Foujita inédits, Paris, À l'encre rouge, Archives Artistiques, Fondation Nichido, 2007
  • Sylvie Buisson, Foujita, Paris, ACR, 2001
  • Sylvie et Dominique Buisson, Vie et œuvre de Foujita, ACR, 1987

[modifier] Notes

  1. ab Rubrique Vie des arts du magazine La Vie
  2. Sources pour la période 1933-1949 : http://ja.wikipedia.org/wiki/藤田嗣治


[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes