Tsiganes de Bucovine

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Les Tsiganes de Bucovine forment des populations vivant en marge des communautés traditionnelles.

Sommaire

[modifier] Une communauté marginalisée

Contrairement aux Lipovènes, la marginalisation n'a pas été volontaire chez les Tsiganes, mais prend sa source dans des siècles de servitude.

Cette marginalisation associée aux problèmes sociaux de cette communauté, fut à l'origine d'une politique spécifique dans le cadre du programme d'homogénéisation. L'Homogénéisation visant à abolir les différences sociales, on chercha à abolir la précarité dans laquelle les Tsiganes vivaient. Tout d'abord en leur faisant bénéficier d'un traitement équitable avec la population roumaine, une équité aussi bien au niveau de l'accès aux soins, de l'emploi, et des aides sociales en général (allant de l'accès à des services sociaux, des logements gratuits, à des allocations de toutes sortes).

De plus, la politique éducative du régime permit à un très grand nombre de Tsiganes d'accéder, ce qui ne s'était jamais vu auparavant, à des études secondaires.

Tant qu'il a fonctionné, le système d'aide sociale a largement profité à la communauté rom, mais il a également ravivé l'hostilité et les rancœurs du reste de la population, qui les accusait d'abuser des aides, d'être un véritable gouffre pour les finances publiques, et de profiter de l'argent de l'État pour ne pas travailler, tout en continuant à s'accroître rapidement.

Si l'accroissement naturel des Tsiganes est un fait indéniable, il ne suffit pas à expliquer une explosion du nombre de Roms recensés en 1992 en Bucovine du Sud. Car en échange de ces importantes aides sociales et d'un certain confort (tout relatif avant 1990...) les autorités entendaient qu'ils disparaissent des statistiques en signe de bonne volonté.

[modifier] Difficulté d'évaluation des populations tsiganes

Ainsi en 1977, s'il n'y avait pas de Tsiganes à Mitocu Dragomirnei, en 1992 il y en avait 228... À Horodnic, même situation : aucun Tsigane en 1977, 153 Roms en 1992...

Dans la plupart des communes où est recensée en 1977 une population Tsigane, elle fait plus que doubler en 1992. Or, on sait qu’en 1992, les Roms ont été encore très nettement sous estimés. Dans la ville de Siret (plus de 10 000 habitants), on ne recense que 4 Tsiganes, à Câmpulung Moldovenesc(22 356 habitants) on en recense 6.

Il est donc pratiquement impossible de réaliser une quelconque évaluation de la population Tsigane en Bucovine du Sud, région qui demeure toutefois l'une de celles où les Roms sont les moins présents avec 0,71% de la population, contre 2,76% pour le département de Bistriṭa - Nasǎud, 5,7% pour celui de Mureṣ, 1,2% pour Harghiṭa (il s'agit uniquement de départements voisins de celui de Suceava ).

L'accroissement de la population tsigane ne peut donc être interprété qu'à la lumière de manipulations statistiques, une pratique encore loin d'être abandonnée dans le traitement des minorités.

La fécondité des femmes tsiganes, certes supérieure, ne suffirait pas de toute manière à expliquer un tel accroissement, puisque depuis 10 ans elle se rapproche nettement de la moyenne nationale en raison de l'amélioration des conditions de vie, héritage de l'époque communiste. La fécondité des femmes tsiganes connaît une baisse importante, en raison aussi d'une plus grande intégration sociale, notamment scolaire.

Les enfants, étant scolarisés plus longtemps, se marient plus tard et les couples, mieux éduqués, ont tendance à limiter le nombre de naissances pour améliorer le confort du foyer.

À ne pas en douter, le prochain recensement révélera encore un accroissement très fort des Roms de Bucovine du Sud, révélant surtout à quel point le recensement de 1992 a sous estimé la population tsigane.

[modifier] Bibliographie

"En 1775, il y avait 294 familles de tsiganes tous esclaves des monastères, des boyards ou de l'État. Leur valeur était comprise entre 300 et 1000 florins. Selon le recensement de 1776 il y avait 534 tsiganes sédentarisés et 242 nomades, on en dénombrera 3 000 en 1800. En 1886 de nombreux tsiganes furent décimés par le choléra et une famine, la population tsigane s'élevait alors à 4 000 individus. En 1930 il y avait 2 164 tsiganes représentant 0,3 % de la population bucovinienne.Din Istoria Bucovinei, Mihai Iacobescu, 1999.

[modifier] Liens externes