Trophée des Alpes

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La Turbie
La Turbie

Situé sur la commune de La Turbie (Alpes-Maritimes), et surplombant la principauté de Monaco, le trophée des Alpes fut construit par l'empereur romain Auguste pour célébrer sa victoire définitive sur les anciennes tribus ligures qui peuplaient la région, et qui attaquaient les commerçants empruntant les voies romaines pour vendre leurs marchandises. Sur une des pierres de la tour est gravée la liste de ces Ligures. Pline l'Ancien en a donné une transcription[1] :

« À l'empereur César, fis du divin César, Auguste, Grand pontife, empereur pour la XIVe fois, l'an XVII de sa puissance tribunitienne, le Sénat le peuple romain, en mémoire de ce que, sous ses ordres et ses auspices, tous les peuples alpins, depuis la mer Supérieure jusqu'à l'Inférieure[2], ont été soumis à l'empire romain. Peuples alpins vaincus :
  • les Triumpilins,
  • les Camunni,
  • les Vénostes,
  • les Vennonètes,
  • les Isarciens,
  • les Breunes,
  • les Génaunes,
  • les Focunates,
  • quatre nations vindéliciennes,
  • les Consuanètes,
  • les Rucinates,
  • les Licates,
  • les Caténates,
  • les Ambisuntes,
  • les Rugusces,
  • les Suanètes,
  • les Calucons,
  • les Brixentes,
  • les Lépontiens,
  • les Vibères,
  • les Nantuates,
  • les Sédunes,
  • les Vérargres,
  • les Salasses,
  • les Acitavons,
  • les Médullees,
  • les Ucènes,
  • les Caturiges,
  • les Brigians,
  • les Sogiontiens,
  • les Brodiontiens,
  • les Némalones,
  • les Édenates,
  • les Ésubians,
  • les Véamins,
  • les Gallites,
  • les Triulattes,
  • les Ectins,
  • les Vergunnes,
  • les Éguitubes,
  • les Némentures,
  • les Oratelles,
  • les Néruses,
  • les Vélaunes,
  • les Suètres. »

Ce trophée n'avait aucune vocation militaire et ne possédait en son sein aucun refuge. Il marquait la frontière entre l'Italie et la Narbonnaise, plus tard repoussée au fleuve Var. Cependant, entre le XIIe siècle et le XVe siècle, le trophée devient forteresse et les maisons sont rattachées au mur d’enceinte. En 1705, quand la guerre entre la France et la Savoie a repris, Louis XIV ordonna la destruction de toutes les forteresses de la région, et le fit ainsi partiellement exploser. Le trophée devient alors une véritable carrière, et ses pierres servent entre autres à la construction de l'église Saint Michel du vieux village. Sa reconstruction partielle fut entamée par des archéologues au début du XXe siècle.

Il est maintenant le principal attrait touristique de la commune de La Turbie.

La pierre calcaire nécessaire pour ériger le Trophée d'Auguste a été extraite de la « carrière romaine », située à environ 500 mètres de là, et où l'on peut encore voir les traces des sections de colonnes, découpées dans la pierre.

L'environnement immédiat du Trophée est riche en vestiges de l'empire romain, dont les célèbres « voies romaines ». Il se trouve sur la via Julia Augusta (du nom de l'empereur Auguste, continuation de la via Aurelia qui reliait Vintimille à Cimiez (Nice). Diverses fontaines sur les territoires des communes de Beausoleil et de Roquebrune-Cap-Martin sont réputées romaines.

Actuellement la tour restaurée fait 35 mètres de haut.

À l’origine (d’après les architectes Formigé père et fils) la base principale faisait 35 m de longueur, la 1re plateforme 12 m de haut, rotonde de 24 colonnes et la statue d’Auguste trônait à 49 m de hauteur.

D'après la date de sa dédicace, sa construction fut achevée en -6/-7.

[modifier] Notes

  1. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, livre III, 24.
  2. La mer Supérieure désignait la mer Tyrrhénienne et la mer Inférieure la mer Adriatique.