Thalidomide

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Exemple de malformations provoquées par la thalidomide ; doigt surnuméraire sur le pied gauche
Exemple de malformations provoquées par la thalidomide ; doigt surnuméraire sur le pied gauche
Thalidomide
Général
Formule brute
DCI {{{DCI}}}
Nom IUPAC
Numéro CAS
Numéro EINECS {{{EINECS}}}
Code ATC
Apparence
Propriétés chimiques
pKa
Propriétés physiques
Masse moléculaire
Température
de fusion
Température
de vaporisation
Solubilité
Densité
Température
d'auto-inflammation
Point d'éclair
Limites d'explosivité
dans l'air
Pression de
vapeur saturante
Viscosité dynamique
pKa
Pharmacologie
Voie d'administration
Biodisponibilité
Métabolisme
Demi-vie
Excrétion
Caractéristiques commerciales
Noms
Classe
Autres
Thermochimie
S0gaz, 1 bar
S0liquide, 1 bar
S0solid
ΔfH0gaz
ΔfH0liquide
ΔfH0solide
Cp
Chaleur latente
de fusion
N/A
Chaleur latente
de vaporisation
N/A
Point critique
Point triple
Toxicologie
Classification UE {{{classification}}}
Phrases R {{{r}}}
Phrases S {{{s}}}
Inhalation
Peau
Yeux
Ingestion
Autres infos
Unités du SI & CNTP,
sauf indication contraire.

La thalidomide était un médicament vendu durant les années 1950 et 1960 comme hypnogène et chez les femmes enceintes comme antiémétique pour combattre les nausées matinales et d'autres symptômes. Elle a été synthétisée en Allemagne de l'Ouest en 1953 et mise sur le marché par la firme Grünenthal (Stolberg-lès-Aachen) du 1er octobre 1957 à 1961, principalement en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Ce médicament était disponible dans environ 50 pays, mais pas aux États-Unis, sous au moins 40 noms différents (Softénon, Talimol, Kevadon, Nibrol, Sedimide, Quietoplex, Contergan, Neurosedyn, etc.).

Ce n'est que trois ans plus tard (1960-61) que les épidémiologues ont noté un effet tératogène sur le développement fœtal, de façon la plus visible comme cause d'amélie ou de phocomélie (induite par la capacité du médicament à inhiber l'angiogénèse - en interférant avec le développement des vaisseaux sanguins du fœtus, surtout en cas de prise au cours des 25 à 50 premiers jours de la grossesse. La molécule a un effet d'intercalation dans les molécules d'ADN.
Environ 15 000 fœtus ont été affectés par la thalidomide, parmi lesquels 12 000 dans 46 pays sont nés avec des défauts congénitaux. Parmi eux, seuls 8 000 ont vécu au delà d'un an. En ce début du XXIe siècle, la plupart des survivants sont encore en vie, presque tous avec des handicaps occasionnés par le médicament. Plus tard, l'on découvrit que les handicaps et déformations de bien des survivants à la thalidomide se transmettaient à leurs propres enfants par le truchement de l'ADN modifié. Mais à l'heure actuelle, il y a une controverse à ce sujet.

Il est à nouveau utilisé de nos jours comme médicament orphelin dans le traitement de la lèpre et du lupus érythémateux disséminé (LEAD) mais sa seule indication retenue en France est dans le traitement des myélomes multiples chez le patient non éligible à l'autogreffe. Il est alors associé à Melphalan et Prednisone et permet l'allongement de la durée de vie des patients atteints de ce type de cancer hématologique grave.

La thalidomide serait intéressante dans la cachexie du patient cancéreux[1],[2],[3] du fait de son action anticytokine et anti TNF alpha, ce dernier étant anorexigène.

Sa prescription est limitée à un mois chez les femmes pouvant procréer[4]


Image:Mortier.gifThalidomideImage:Mortier.gif
Noms commerciaux :
  • THALIDOMIDE PHARMION® (France)
Autres informations :
Sous classe :


Sommaire

[modifier] La tragédie de la thalidomide

[modifier] Détails techniques

La thalidomide a pour formule :(C13H10N2O4 ; phtalimido-glutarimide ; l'un des nombreux noms systématiques est le 2-(2,6-dioxo-3-pipéridinyl)-1H-isoïndole-1,3(2H)-dione). C'est un médicament sédatif et hypnotique.

Elle existe sous deux énantiomères, les formes L et D n'ayant pas les mêmes effets. La forme L protège contre les nausées et inhibe la production de TNFα (ce qui a pour conséquence son efficacité dans le traitement de certaines tumeurs ou syndrome inflammatoire), l'autre a des effets tératogènes. Néanmoins, les deux formes pouvant se convertir l'une en l'autre in vivo, il est illusoire d'espérer éviter l'effet tératogène en n'administrant qu'une forme.

Des analogues chimiques de la forme lévogyre de la thalidomide ont été développés dont le lénalidomide. Ce dernier pourrait avoir l'efficacité de la molécule mère avec un profil toxique cependant different[5].

[modifier] Fiction

Un seul comprimé, téléfilm allemand en deux parties d'Adolf Winkelmann a été réalisé en 2006 sur la tragédie de la prescription de thalidomide et le combat fictif d'une de ses victimes. Sa diffusion a été contestée en justice par le fabricant Grünenthal, qui n'a finalement obtenu que des modifications mineures. Le première diffusion a eu lieu en novembre 2007.[6]

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes et références

  1. Gordon et al. Thalidomide in the treatment of cancer cachexia: a randomised placebo controlled trial, Gut, 2005;54:540-5
  2. Khan et al. Oesophageal cancer and cachexia: the effect of short-term treatment with thalidomide on weight loss and lean body mass, Aliment Pharmacol Ther, 2003;17:677-82
  3. Wilkes et al. Thalidomide: an effective anabolic agent in gastrointestinal cancer cachexia, Aliment Pharmacol Ther, 2006;23:445-6
  4. arrêté du 26/10/2007 (JO du 01/11/2007)
  5. List AF, Lenalidomide — The Phoenix Rises, New Eng J Med, 2007;357:2183-2186
  6. La thalidomide continue de faire scandale en Allemagne, Lorraine Rossignol, Le Monde, 15 septembre 2007.