Terramare

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le terme terramare (du latin terra et mares car ils vivaient dans des zones marécageuses) désigne la première vague de peuplement par les Indo-Européens de la péninsule italienne au IIe millénaire av. J.-C.. Les Terramares étaient des peuples incinérants (plusieurs champs d'urnes funéraires ont été retrouvés) de l'âge du bronze. On pense que cette première vague de peuplement indo-européenne fut à l'origine des peuples latin, falisque et sicules.

Le terme terramare a également été utilisé la première fois par Strobel et Pigorini pour désigner les petits monticules subsistant encore aujourd'hui de ces stations palustres, et formés par les rejets organiques accumulés entre les pilotis de soutainement de ces stations.

L'habitat des populations terramare correspond à un type particulier de villages sur pilotis ou palafittes dites palustres (construites sur pilotis sur les marais et les étangs) que l’on rencontre dans toute la plaine du , construit selon un schéma bien défini. Ceux-ci étaient de forme rectangulaire, construits sur la terre ferme, généralement à proximité d’un cours d’eau, et dont les voies se coupaient à angle droit selon un plan bien établi ne devant rien au hasard, dénotant un site fortifié. Ces sites étaient surtout présents dans la plaine du Pô, mais également dans le reste de l’Europe. La culture liée à ces sites s’est développée à l’âge du bronze, entre le XVIIe et le XIIe siècle av. J.-C.

Les villages sur pilotis de l’Émilie relèvent de l’activité commerciale de l’âge de bronze. Ces sites suivent une route qui traverse les Alpes dans le Val Camonica pour rejoindre les rives du Pô ; là étaient édifiés des villages servant de dépôts et de point de départ des denrées (l’ambre de la Baltique y arrivait sans doutes) le long du fleuve jusqu’à l’Adriatique.

La structure de ces cités lacustres relève de la technique de construction des maisons sur pilotis des lacs de l’Italie du nord et du centre. Ces constructions sur pieux fichés en terre étaient adaptées à l' établissement de villages permanents le long des rives de fleuves sujets aux crues et à la hausse du niveau des eaux due aux variations climatiques.La raison d'être de telles constructions dans des zones à risques était certainement le commerce fluvial. La population qui occupait ces sites n’était pas indo-européenne. Les contacts dus aux échanges commerciaux contribuaient toutefois à l'ouvrir aux influences culturelles étrangères provenant de l’Europe centrale et de la Méditerranée. Sur son déclin, cette même population adopte l’usage de l’incinération des défunts propre aux cultures d’Europe centrale, la civilisation des Champs d'Urnes ».

La disparition de ces villages se place au XIIe siècle av. J.-C..

En dépit du décalage avéré de quelques siècles, les populations des villages sur pilotis ont contribué à la formation des sites villanoviens puis étrusques qui apparaissent successivement. La technique, remarquable, du drainage, des digues, des canalisations et des égouts des cités étrusques ne pouvait qu’avoir été élaborée par les habitants de ces villages sur pilotis qui s’étaient trouvés confrontés depuis toujours à des travaux de ce genre.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Massimo Pallotino, Storia delle prima Italia, Milan, Ruscoli, 1984.
  • Pierre Milza, Histoire de l'Italie, Paris, Fayard, 2005.