Tactique militaire byzantine

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Soldat byzantin du VIe siècle
Soldat byzantin du VIe siècle

La tactique militaire byzantine a évolué et commencé à s'élaborer de manière autonome après la disparition de l'Empire romain d'occident qui entraîna celle des légions romaines. Les menaces de guerre permanentes auxquelles l'empire byzantin fut confronté l'amenèrent à se préoccuper tout particulièrement de la formation de ses soldats. C'était au Moyen Âge le seul endroit où l'on étudiait soigneusement les méthodes de la conduite de la guerre (stratégie et tactique).

La langue utilisée dans l'armée était au départ toujours le latin. Cependant progressivement, et particulièrement à partir du VIe siècle, le grec a commencé à s'imposer, de la même façon qu'à la même époque il est devenu la langue officielle de tout l'empire.

Au fil du temps, la tactique et l'organisation de l'armée byzantine sont devenues sensiblement plus sophistiquées en termes de stratégie. À la différence des légions romaines, sa force résidait dans l'utilisation d'une cavalerie lourde, appelée kataphractos (cataphractaire), qui était une évolution des clibanarii utilisés dans l'Empire romain dès le règne d'Hadrien. L'infanterie était encore employée mais principalement dans un rôle de soutien et comme base de manœuvre pour la cavalerie. La plus grande partie des fantassins de l'empire constituait ce que l'on pourrait appeler « l'infanterie lourde » — Skutatoi et plus tard, Kontarioi (pluriel de Kontarios) — le reste formant « l'infanterie légère », avec les archersPsiloi — .

Les soldats byzantins ont été souvent dépeints par les Occidentaux comme étant efféminés et peu disposés à combattre, mais c'était une image fausse. Les Byzantins pouvaient compter sur l'intelligence et la discipline de leurs soldats, qui les rendaient bien plus efficaces que le courage ou la force musculaire.

Le « Ρωμαίοι στρατιώται » était une force fidèle constituée de citoyens prêts à mourir pour défendre leurs maisons et leur État, et elle était renforcée par des mercenaires. La conscription était encore pratiquée pour l'infanterie, comme dans l'armée romaine, chaque citoyen étant susceptible d'être appelé pour servir. La formation était très poussée, comme celle des légionnaires, avec les soldats enfermés dans des casernes, apprenant les techniques de combat avec leurs épées. Mais comme vers la fin de l'Empire romain, le tir à l'arc a été intensivement pratiqué.

Sommaire

[modifier] Les troupes

[modifier] L'infanterie

Après la disparition de la légion, l'infanterie ne servit plus que comme unité de soutien pour la cavalerie. Néanmoins, l'Empire byzantin continua à utiliser l'infanterie, bien qu'elle ne soit pas la seule et que ses fantassins ne soient pas les plus polyvalents. Il y avaient deux catégories de troupes à pied : tout d'abord l'infanterie lourde, équipée d'une lance, d'un bouclier et d'une cuirasse, qui servait de force d'appoint face aux unités montées tandis qu'un deuxième groupe, l'infanterie légère,appelée la"« garde byzantine » était armée d'arcs, était moins protégée mais plus mobile. Elle est utilisée dans le but d'affaiblir l'ennemi avant la charge de la cavalerie ou pour harceler les soldats en déroute. Mais aussi était généralement employée sur les remparts des villes. Dans un premier temps d'affaiblir l'ennemi avec des flèches et puis de les rencontrer au contact. Les latinkons,troupes expérimentées et moins nombreuses étaient constitués de vétérans et nobles byzantins. Armée d'une épée et bouclier;protégée par une lourde cotte de mailles,elle était une troupe de choc pouvant tenir les rangs même dans les cas les plus critiques.

[modifier] La cavalerie

L'armée byzantine emploie de la cavalerie. Inspirée par les peuples barbares de l'est, Avars, Huns ou Sarmates, celle-ci est protégée de la tête au pied par une cotte de mailles ou d'écailles, équipée de lances, pour la charge et d'arcs, pour les engagements à distance. On appelle ces cavaliers kataphractos (cataphractes).Ils sont inspirés des unités perses de l'antiquité. Très lourdement équipée elle avait une charge redoutable à cause du poids de l'armure du cheval. Ils combinent puissance de feu, harcèlement, corps-à-corps et mobilité, ce sont des unités « de choc », polyvalentes et disciplinées. Mais, cette cavalerie coûte cher à entretenir et à former, ce qui explique la taille des armées byzantines. Malgré cela, elle reste efficace même en nombre réduit, et permit de contrer les différentes tentatives d'invasions qui suivirent la chute de l'Empire romain d'occident.Une autre unité de cavalerie,constituée de latinkons était utilisée pour les charges meurtrières contre les troupes isolées sur le champ de bataille et pouvait servir de soutien en mêlée pour les cataphractes en cas de besoin.Pour faire face aux archers montés turcs,les byzantins ont crée une unité de soutien : les vardariots. Elle est légèrement protégée mais rapide et bien organisée,ainsi que équipée d'arcs composites. Ces troupes ont eu une place importante dans la cavalerie byzantine.Elle servait à prendre en tenaille l'infanterie et cavalerie ennemie et surtout à contrer leurs homologues turcs et mongols.

[modifier] Mercenaires

L'armée byzantine comptait dans ses rangs des mercenaires venant d'Europe, d'Asie et d'Afrique. Ils étaient Francs, Turcs, Grecs, Slaves, Normands, Saxons... Ces derniers constituaient la garde varègue, destinée à la protection des personnages importants de l'empire, le reste était utilisé comme troupes spécialisées, selon leurs origine. Les Hunset les Sarmates, par exemple, constituaient une excellente cavalerie légère. Les mercenaires provenaient des Thèmes ou de régions alliées à l'empire. Il était fréquent que des chefs de guerre nordiques (angles, saxons, slaves) recherche l'appui de Byzance contre un autre peuple, ou des richesses voire des territoires, en s'intégrant dans l'armée byzantine.

[modifier] Tactique & Stratégie militaire

La cavalerie pouvait se disposer de différentes façons : sur dix rangs, quatre de lanciers, quatre d'archers, deux de lanciers ; sur cinq rangs, deux de lanciers, deux d'archers et un de lanciers Les unités de fantassins avaient une profondeur variable selon la nécessité.

Lors des combats les unités de recrues étaient moins étirées, plus profonde. Cela renforçait leur moral. Les unités n'étaient pas forcément mixtes. Ainsi, certaines unités n'étaient constituées que d'archers, d'autres de lanciers. Les généraux devaient, dans ce cas là, améliorer la coordination de l'armée. Pour ce faire, les boucliers, fanions de lances et autres décorations de casques sont de même couleur au sein d'une même unité.

L'unité de base, formée de dix hommes, est appelée dekarchiai, au sein de la cavalerie et formée de seize fantassins, locharghiai, dans l’infanterie, .

[modifier] Articles connexes

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