Syndicalisme en Corée du Sud

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Pendant le régime militaire, les libertés syndicales en Corée du Sud ont été très limitées, bien qu'une loi de 1953 reconnaissait formellement les droits syndicaux selon une réglementation d'inspiration américaine (source : "Le Monde" [1]). La démocratisation de la Corée du Sud à partir de 1987 a permis la reconnaissance de la liberté d'association, du droit de négociations collectives et du droit de grève (source : Vogel E. et Lindauer D., "Toward a social compact for South Korean labor", in Lindauer D. et alii, "The strains of economic growth : labor unrest and social dissatisfaction in Korea", Harvard Institute for International Developemnt, 1997).

Aujourd'hui encore, certaines entreprises coréennes, comme Samsung, sont réputées entraver l'adhésion de leurs salariés à un syndicat.

La Corée du Sud reste le dernier pays de l'OCDE où les fonctionnaires n'ont pas le droit de se syndiquer, la loi interdisant également à d'autres catégories sociales de se syndiquer, notamment les professeurs d'université titulaires (pour la plupart non-fonctionnaires), les pilotes de ligne et les courtiers d'assurance.

[modifier] Le paysage syndical actuel

Créée avec l'appui des militaires et de la CIA sud-coréenne, la FKTU a longtemps été la seule centrale syndicale autorisée.

Après son adhésion à l'OCDE, la Corée du Sud doit reconnaître une seconde centrale syndicale, plus contestataire, la KCTU, à l'origine d'un important mouvement de grèves en 1996 et 1997.

La Corée du Sud reste toutefois un pays où le syndicalisme reste faiblement implanté : au 31 décembre 2001, la FKTU et la KCTU comptaient respectivement 1.000.000 et 600.000 adhérents. La KCTU revendique 800.000 adhérents fin 2006 (source : "Le Monde", [2]).

Malgré l'exception de Samsung, le taux de syndicalisation reste globalement plus élevé dans les grandes entreprises : selon le service sud-coréen de supervision financière, il atteignait 40% parmi les dix principaux conglomérats sud-coréens fin septembre 2006, en hausse de 4% sur un an, et 75% dans la filiale automobile du groupe Hyundai Kia (source : Infomag, revue de la Chambre européenne de commerce en Corée, n° 67, décembre 2006, p. 22).

[modifier] Sources

  • Eric BIDET, "Corée du Sud : économie sociale et société civile", L'Harmattan, collection "Innoval", 2003.