Suzanne Curchod

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Madame Necker (née Suzanne Curchod).
Madame Necker (née Suzanne Curchod).

Suzanne Curchod, par son mariage Madame Necker est née à Crassier (Canton de Vaud, Suisse) en mai 1739 et morte à Beaulieu (Suisse) le 6 mai 1794.

Fille d'un pasteur du pays de Vaud, elle reçoit une éducation protestante solide et complète. Restée pauvre, elle épouse en 1764 le financier – suisse, lui-aussi – Jacques Necker, qui a déjà fait fortune, et qui deviendra ministre des finances de Louis XVI. Ce sont des protestants convaincus, mais s'ils sont calvinistes fervents, ils ne sont ni puritains, ni dogmatiques. De leur union naît une fille, Germaine, la future Madame de Staël.

L’ambition de Jacques Necker dépasse le monde de la finance. C’est le pouvoir qu’il veut et qu’il atteindra en 1776, malgré la double difficulté de n’être ni français ni catholique. Il accède à la direction des Finances de la France, devant beaucoup à sa femme qui soutient sa carrière avec une grande habileté, y déployant beaucoup d’énergie et une grande activité ; elle a su en effet créer et régner sur un salon rapidement devenu l’un des plus célèbres de Paris, un salon littéraire parce qu’elle a compris et mesuré l’influence des écrivains sur l’opinion.

C'est en fait le dernier grand salon de l’Ancien Régime, où l’on discute littérature, mais aussi politique, et qui accueille de nombreux artistes et écrivains : Jean-François Marmontel, La Harpe, Buffon, Grimm, Mably, l'abbé Raynal, Bernardin de Saint-Pierre et les plus grands collaborateurs de l'Encyclopédie, Diderot, d'Alembert, mais aussi Madame Geoffrin, Madame du Deffand, et des amis de Suisse, car les Necker restent très attachés aux amis de leur pays d'origine.

Elle ne put cependant jamais se livrer à son goût pour l’écriture, cette activité déplaisant à son mari pour une femme et particulièrement pour la sienne. Elle ne laisse donc que peu d'écrits, parmi lesquels un Mémoire sur l'Etablissement des hospices en 1786 et des Réflexions sur le divorce en 1794. Elle prend cependant soin de donner à sa fille, la future madame de Staël, la meilleure éducation qui soit, bien supérieure à celle dont peuvent bénéficier les jeunes filles de son milieu à la même époque, et celle-ci saura exploiter son goût pour la littérature et son talent d’écrivain.

Elle est également célèbre pour avoir fondé à Paris, en 1778, un hôpital qui porte aujourd'hui son nom : Hôpital Necker / Enfants malades. Après la chute du ministère de son mari, elle se retire en Suisse dans son château de Coppet.

[modifier] Références