Surface-conduction Electron-emitter Display

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.


Surface-conduction Electron-emitter Display (SED) désigne une technologie d'affichage destinée aux écrans plats, développée conjointement par Canon et Toshiba jusqu'à ce que son abandon soit dévoilé aux publiques le 9 Juin 2008. Elle consiste à placer l'équivalent d'un canon à électrons derrière chaque sous-pixel qui constitue la dalle. Cette technique permet d'obtenir des gains de rapidité et de netteté d'affichage des dalles CRT, tout en bénéficiant de l'encombrement réduit des dalles d'écrans plats de type plasma ou TFT.

La technologie SED est développée depuis 2003 par Canon et Toshiba au Japon. Le projet a été initié en 1999 avec un partenariat des deux entreprises, mais Canon travaillait sur la technologie SED depuis 1986. La fabrication industrielle et mise sur le marché est prévue en 2008 (en prévision des Jeux Olympiques de Pékin).

Sommaire

[modifier] Technologie

Les futurs écran plats TV-SED, contrairement aux écrans "Plasma" et "LCD", partent du principe de base du tube cathodique : ils utilisent le flux d’électrons des tubes cathodiques traditionnels (CRT - Cathode Ray Tube), c'est-à-dire un canon à électrons qui émet un flux d'électrons dirigés vers un écran couvert de petits éléments phosphorescents pour créer une image.

Un écran de 40 pouces (~101 cm) aura une épaisseur de 10 millimètres pour un poids d'environ 20 kg et une consommation voisine de 60 W. Mais là, contrairement au CRT, à la place de l’unique canon à électrons du tube cathodique, le panneau SED est tapissé d’autant de nano-émetteurs d’électrons que de pixels qu’il contient.

Chacun de ces pixels est constitué d'une fente de quelques nanomètres de large, située entre deux pôles électriques. Lorsqu’un courant électrique est appliqué aux pôles, les électrons sont émis d’un côté de la fente puis accélérés par la tension appliquée entre les deux plaques de substrat de verre, ils sont projetés vers le substrat de façade et entrent en collision avec la couche de phosphore, ce qui crée l’émission de lumière et la formation d’une image.

Comme le LCD, l’écran SED se compose de deux plaques de verre. La première est recouverte d'un film d'émetteurs individuels d'électrons situés à quelques millimètres d'une seconde plaque de verre recouverte de phosphore.

L’une émet les électrons, l’autre contient une substance luminescente appelée luminophore. C’est la différence de potentiel entre les deux plaques qui permet l'émission électronique et sert de "tube cathodique".

La différence technologique avec les écrans à tubes cathodiques classiques réside dans le fait que chaque pixel possède sa propre source d’électrons ; ainsi, on peut imaginer autant de tubes que de pixels sur l'écran... il n’y a donc plus de balayage, chaque point lumineux possède son propre canon émissif avec un temps de réponse pratiquement nul !

Un tel niveau de contraste, un vrai niveau de noir, voilà des qualités que ne peuvent égaler les panneaux LCD et plasmas.

La définition de l’image est extrêmement élevée : des millions de sources émettrices parsèment l'écran, diffusant les 3 sources de couleurs primaires RVB (Rouge-Vert-Bleu). Dans un écran SED haute définition (composé de 1 920 lignes horizontales de 1 080 points lumineux chacune) il y a plus de 6 millions de canons électroniques !

Procurant des images nettes, une brillance supérieure, un pixel très fin, des rapports de contraste élevés et des angles de vision améliorés, la technologie SED pourrait déloger les écrans plasma, LCD, DLP,... Le premier modèle d'écran serait un 50" d'une résolution de 1920 x 1080p.

[modifier] Schéma de principe

Image:SED2.gif

Les électrons qui partent de la plaque source émettrice (SCE) traversent un espace sous vide et frappent l’arrière de l’écran qui est recouvert d’une couche de phosphore.

C'est la rencontre électrons/phosphore qui génère de la lumière sous la forme d'un pixel. Et en changeant la composition de la couche phosphorique, on peut modifier les couleurs fondamentales RVB donc la couleur de la lumière émise.

Comme chaque sous-pixel a sa propre source, il n’y a pas de déviation du flux d’électrons. Contrairement au CRT (tube TV traditionnel à source unique) chaque pixel à sa propre source de couleur avec son propre canon à électrons.

Le canon (nano-split) se compose de deux électrodes très fines, séparées d’un nanomètre. Une tension de 16 V est appliquée aux bornes des électrodes, ce qui libère un électron dans l'espace qui les sépare. Un champ électrique de 10 kV, perpendiculaire au premier, projette l’électron contre l’écran.

[modifier] Données techniques

Estimations des constructeurs sur les prototypes :

  • Temps de réponse : < 1 ms
  • Contraste : 100 000:1 (sic !)
  • Luminosité : 400 cd/m²
  • Angles de vue : 180° (dans tous les sens)

[modifier] Avantages de la technologie SED

  • Un dixième du poids et de l’épaisseur d’un écran CRT.
  • Consommation plus faible : 2/3 de moins que les écrans plasma et 1/3 de moins que les écrans LCD.
  • Une grande qualité de brillance et de couleur, même avec un grand angle de vision, à la différence des écrans LCD.
  • Le contraste atteint 100 000:1, soit 10 fois plus que les meilleurs plasmas ou LCD. L'accroissement du rapport de contraste est dû à la réduction importante de la luminance noire. La luminance noire a été réduite à 0,003 cd/m2 soit 10 fois moins que sur les meilleurs écrans LCD.
  • Pas de problème de rémanence (persistance d'images fantômes pendant quelques millisecondes lors d'un travelling par exemple).

[modifier] Dates de sortie

Technologie abandonnée

En octobre 2006, Toshiba et Canon ont annoncé que la construction vers juillet d'une usine d'une capacité de production de 75.000 dalles par mois sera terminée au Japon avant la fin de l'année. La production des écrans TV ne débuterait que dans le courant 2007. Les premières TV SED ne devraient donc pas arriver avant le quatrième trimestre de l'année 2007. La production des écrans de PC, quant à elle, ne serait plus à l'ordre du jour comme l'avait annoncé Canon auparavant.

Début janvier 2007, Canon annonce le rachat des parts de Toshiba et reprend le projet SED à son compte, faisant "cavalier seul".

En juin 2008, la production en série a d'abord été envisagée mais, suite à de nombreux litiges entre les compagnie Canon, Toshiba et Nano-Proprietary, c’est en toute logique que Canon annonce de manière officielle l’abandon du SED.

[modifier] Prix

Les prix des écrans à diagonale équivalente seraient proches de ceux des LCDs et des plasmas.

Selon le « Business Plan » préparé par Canon et Toshiba, 3 millions d’écrans SED devraient être vendus en 2010, à un prix moyen de 67 000 Yens (soit 550 € ). Ce qui représenterait 20% du marché estimé des 40 pouces à cette date. L’opération serait profitable pour les fabricants, ce qui signifie que leurs coûts de fabrication seraient plus bas.

[modifier] Évolution et historique

  • 05/10/2005 : Première présentation de téléviseur SED par Canon
  • 15/01/2007 : Toshiba se retire et Canon reprend toutes les parts de la coentreprise et poursuit seul l'aventure.
  • 09/06/2008 : Canon annonce l'abandon de la technologie SED

[modifier] Source

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes