Souleymane Cissé

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Souleymane Cissé
Naissance 21 avril 1940
Bamako
Nationalité Mali Mali
Films notables Den Muso,
Baara,
Yeelen,
Waati

Souleymane Cissé est un cinéaste malien né le 21 avril 1940 à Bamako (Mali).

Sommaire

[modifier] Biographie

Souleymane Cissé est né dans une famille musulmane modeste. Il est passionné de cinéma dès son enfance. Depuis l’âge de 7 ans, il fréquente très régulièrement le cinéma comme spectateur en compagnie de ses grands frères et de leurs amis. Il fait des études secondaires à Dakar et revient au Mali en 1960 lors de l’éclatement de la Fédération du Mali et de l’indépendance de son pays. Il adhère alors à des mouvements de jeunesse et commence à projeter à la Maison des Jeunes de Bamako des films qu'il commente ensuite au public.

C'est un film documentaire sur l’arrestation de Patrice Lumumba qui déclenche réellement sa volonté de faire du cinéma. Il obtient une bourse pour suivre un stage de projectionniste puis des études de cinéma à l'Institut des Hautes Etudes Supérieures de la Cinématographie de Moscou. Il en sort diplomé en 1969. En 1970, rentré au Mali, il est employé comme cameraman-reporter au Service Cinématoraphique du Ministère de l'Information, ce qui lui offre l'occasion de parcourir le Mali de long en large caméra à l'épaule pendant trois ans et de réaliser plusieurs documentaires.

Souleymane Cissé tourne son premier moyen métrage Cinq jours d’une vie en 1971. Le film relate l’histoire d’un jeune qui abandonne l’école coranique et vagabonde dans les rues, vivant de menus larcins. L'œuvre est primée au Festival de Carthage. En 1975, il réalise son premier film en bambara Den Muso (La Jeune fille) à propos d’une jeune fille muette violée par un chômeur. Enceinte, elle subit le rejet de sa famille et du père de l’enfant qui refuse de le reconnaître. Le film est interdit par le ministre malien de la culture et Souleymane Cissé est arrêté et emprisonné pour avoir accepté la coopération française. Le brulot restera interdit pendant trois ans et n'obtiendra son visa d'exploitation qu'en 1978.

Fonctionnaire de l'Etat, Souleymane Cissé prend une disponibilité en 1977 afin de se consacrer pleinement au cinéma et crée la société de production Les Films Cissé (Sisé Filimu). En 1978, sort le film Baara (Le Travail) qui reçoit l'Étalon de Yennenga au FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) la même année. Succède Finyè (Le Vent, 1982). Il s'agit d'une chronique sur la révolte des étudiants maliens face au pouvoir militaire. A sa sortie, le film multiplie les récompenses : Étalon de Yennenga au Fespaco de Ouagadougou en 1983, Tanit d'Or au Festival de Carthage. Le film est également sélectionné au Festival de Cannes 1982 ; le cinéaste sera membre de son jury l'année suivante.

Entre 1984 et 1987, il tourne Yeelen (La Lumière), film initiatique sur le douloureux chemins que prend l’enfant pour devenir adulte.Il obtient le Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes en 1987. Souleymane Cissé tourne Waati (Le Temps, 1995), qui retrace l'histoire de Nandi, une enfant noire d'Afrique du Sud au moment de l'Apartheid, qui fuit son pays pour partir en Côte d'Ivoire, au Mali et en Namibie, avant de revenir dans son pays d'origine après la fin du régime.

Souleymane Cissé est, depuis 1997, président de l' Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l'audiovisuel de l'Afrique de l'ouest (UCECAO). Souleymane Cissé a été élevé par le président de la République, Amadou Toumani Touré, au rang de Commandeur de l’Ordre national du Mali le 1er janvier 2006. Il est également élevé au grade de Commandeur des Arts et Lettres de la République Française.

[modifier] Filmographie sélective

[modifier] Récompenses

[modifier] Citations

  • « La première tâche des cinéastes africains est d'affirmer que les gens d'ici sont des êtres humains, et de faire connaître celles de nos valeurs qui pourraient servir aux autres. La génération qui nous suivra s'ouvrira sur d'autres aspects du cinéma. Notre devoir à nous est faire comprendre que les blancs ont menti par leurs images. »
  • « Ma façon de vivre, c’est de croire en l’avenir ; si j’étais fataliste, je ne serais pas cinéaste. Rien ne me poussait à faire du cinéma. C’est moi qui l’ai choisi. Je voulais voir les choses et les faire voir. Quand on a cette curiosité, on ne peut pas être fataliste ».

[modifier] Bibliographie

  • 62e Rencontre Internationale de Cinéma de Pontarlier, Souleymane Cissé présente son oeuvre, 2005, 48 pages. Nombreuses illustrations en quadrichromie. Ed. Cercle d'Etudes et de Recherches Filmographiques (25300 Pontarlier)
  • Samuel Lelievre, Enjeux interprétatifs de la féminité dans l’écriture de Souleymane Cissé, Cinémas vol. 11, no 1, Université de Montréal, 2000, pp. 61–76.
  • Samuel Lelievre, Cissé, Souleymane, International Dictionary of Films and Filmmakers, ed. Tom and Sara Pendergast, Detroit, St James Press, 2001, pp. 189–191.
  • Samuel Lelievre, Ce qui reste en lumière : Yeelen de Souleymane Cissé, CinémAction no 106, ed. Samuel Lelievre, Paris, Corlet / Télérama, 2003, pp. 107–116.
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