Somalie

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الصومال (ar)
Soomaaliya (so)
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République de Somalie (fr)
Drapeau de la Somalie Armoiries de la Somalie
(Détails) (Détails)
Devise nationale : aucune
Langue officielle Somali, arabe¹
Capitale Mogadiscio²
2°02′N, 45°21′E
Plus grande ville Mogadiscio
Forme de l’État
 - Président
République
Abdullah Yusuf Ahmed
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 43e
637 657 km²
Négligeable
Population
 - Totale (2003)
 - Densité
Classé 88e
8 025 190 hab.
8,51 hab./km²
Indépendance
 - Date
du Royaume-Uni et de l'Italie
1er janvier 1960
Pays limitrophes Éthiopie Éthiopie
Kenya Kenya
Djibouti Djibouti
Gentilé Somalien(ne)
Monnaie Shilling somali (SOS)
Fuseau horaire UTC +3 (été +4)
Hymne national Sans parole,
musique de Giuseppe Blanc
Domaine internet .so
Indicatif
téléphonique
+252

(1)l'Italien, l'anglais sont également comrpis
(2) (institutions siégeant de nouveau dans la capitale après la fuite des islamistes)

Carte de Somalie
Carte de Somalie
n:

Wikinews propose des actualités concernant « Somalie : chute du « réduit » de Kismaayo ».

La Somalie (en somali : Soomaaliya et en arabe : الصومال, As-Soumal) est un pays à l'extrémité orientale de la corne de l'Afrique.

Sommaire

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire de la Somalie.

Durant l'antiquité, la Somalie fut connue par les Égyptiens sous le nom du pays de Pount. La côte était connue par les Romains, les Grecs et les Nubiens puisque ce fut le plus important centre commercial pour la myrrhe et l'encens ainsi que dans une moindre importance pour l'ébène et l'or. Le nord du pays fut rattaché au royaume éthiopien du IIe au VIe siècle ; ensuite les commerçants arabes s'installent sur la côte et les Somalis se convertissent à l'islam (islam qui s'implante définitivement à partir du XIIIe siècle) ; c'est le début du Sultanat. Durant le Moyen-Âge, les relations avec le royaume voisin d'Éthiopie deviennent tendues. Au XVIe siècle, le Portugal s'intéresse à la côte, mais ne réussit pas à s'y installer. À partir de 1875, la Grande-Bretagne, la France et l'Italie revendiquent son territoire, tandis que l'empereur Ménélik II, en Éthiopie, projette d'envahir le pays. Malgré une résistance à l'occupation occidentale organisée par Mohamed Hassan, l'Italie, dirigée par Mussolini finit par contrôler la Somalie, ainsi que l'Éthiopie et le nord du Kenya jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Le drapeau actuel a été adopté le 12 octobre 1954.

[modifier] Histoire politique

Icône de détail Article détaillé : Politique de la Somalie.

En 1949, les Nations unies accordent à l'Italie un protectorat sur la Somalie tandis qu'un an plus tôt, la région de l'Ogaden fut attribuée à l'Éthiopie.

En 1959, la Somalie accède à l'indépendance. L'État somalien naît de la fusion des colonies italiennes (Somalia) au Sud et britannique au Nord (Somaliland). Par ailleurs, la France s'était arrogé dès 1862 la future république de Djibouti, qui devient un État souverain indépendant en 1977.

De 1960 à 1969, et sous la présidence d'Aden Abdullah Osman Daar puis de Abdirashid Ali Shermarke, la Somalie tente d'instaurer un gouvernement démocratique mais des luttes claniques entre le nord et le sud du pays, les relations tendues avec les pays limitrophes, font de ces années une période instable.

[modifier] L'ère Barre

En 1969, à la suite d'un coup d'État et de l'assassinat d'Abdirashid Ali Shermarke, Mohamed Siyad Barre prend la tête du Conseil révolutionnaire suprême.

La guerre de l'Ogaden (1977 - 1978) contribue à affaiblir le pouvoir de Barre et favorise l'installation d'une famine endémique dont le paroxysme est atteint en 1984 (à cette époque, les citoyens des pays industrialisés sont invités à faire des dons : on parle de donner « du riz pour les Somaliens »). Pour continuer à gouverner, Barre est amené à durcir son régime. Les émeutes de 1990 le contraignent à l'abandon.

En 1991, le nord du pays déclare son indépendance et prend le nom de Somaliland, où les Issak, un des cinq grands clans (avec les Darod - Barre était Darod -, les Hawiyé, les Dir et les Sab) sont majoritaires. Siad Barre est finalement destitué le 26 janvier 1991. Ali Mahdi Muhammad lui succède jusqu'en novembre 1991, sans jamais réussir à s'imposer politiquement et militairement sur l'ensemble du territoire.

La Somalie n'a pas eu de gouvernement central depuis la fin de la dictature de Siad Barre.

[modifier] Intervention de l'Organisation des Nations unies de 1992

Suite à la guerre civile et aux menaces de famine, les Nations unies lancent une opération dite humanitaire à Mogadiscio à partir d'avril 1992 : l'Opération des Nations unies en Somalie. Les « casques bleus » pakistanais subissant de lourdes pertes face aux factions somaliennes, les grandes puissances interviennent.

En décembre 1992, sous mandat de l'ONU, les États-Unis lancent une opération dite humanitaire encadrée par son armée : l'opération « Restore Hope » (« Rendre l'espoir »). Il s'agit de la première intervention menée au nom du droit international d'ingérence humanitaire.[réf. nécessaire]

Le 3 octobre 1993, des forces spéciales (Rangers et Delta Force) des États-Unis arrêtèrent des proches de Mohamed Farrah Aidid, un des chefs de guerre qu'ils cherchaient à appréhender depuis août 1993, mais l'intervention tourna à la guérilla urbaine et finalement au fiasco ; c'est la Bataille de Mogadiscio durant laquelle 18 soldats américains (un 19e meurt quelques jours après) ainsi qu'un casque bleu malaisien et près d'un millier de Somaliens trouvèrent la mort. Les évènements d'octobre 1993 entre Aidid et les rangers américains ont inspiré le film La Chute du faucon noir de Ridley Scott en 2001.

De 1993 à 1995, les Nations unies envoient une force de maintien de la paix mal acceptée par la population. Devant les pertes américaines après l'opération du 3 octobre 1993, Bill Clinton décide de retirer ses troupes, et l'ONU prend le relais ; impuissante à normaliser la situation, elle se retirera définitivement en 1995. Le bilan humain pour l'ONU est de 151 casques bleus et 3 civils étrangers employés par les Nations-unies tués lors de cette opération.

En 1998, le nord-est du pays, le Puntland, déclare son indépendance.

Le 26 août 2000, le Parlement de transition en exil élit un nouveau président en la personne de Abdiqassim Salad Hassan, dans un contexte particulièrement difficile. Le pays reste aux prises avec des rivalités claniques.

[modifier] Élection de Abdullahi Yusuf Ahmed

Le 10 octobre 2004, les parlementaires somaliens réunis à Nairobi (Kenya) ont élu à la présidence Abdullahi Yusuf Ahmed, ancien militaire âgé de 70 ans alors président du Puntland. Le 3 novembre suivant, toujours depuis Nairobi, le président a nommé Ali Mohamed Gedi, premier ministre avec pour mission de former un gouvernement de coalition avec les différents chefs de guerre du pays. Les institutions somaliennes siègent au Kenya par mesure de sécurité à l'égard de la situation intérieure de la Somalie. Les institutions en exil n'ont aucun contrôle sur le pays en dehors de certains quartiers de la capitale Mogadiscio, leur autorité n'est pas reconnue à l'intérieur du pays, mais uniquement par les gouvernements étrangers.

Depuis le 26 février 2006, le gouvernement de transition siège à Baidoa, en Somalie.

[modifier] Prise de pouvoir par les islamistes

Au début de mois de juin 2006, les affrontements entre les membres de l'Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme, une alliance entre des chefs de guerre et le gouvernement de jure de la Somalie, soutenue par Washington, et les fondamentalistes musulmans de l'Union des Tribunaux Islamiques, ont vu la victoire de ces derniers pour le contrôle de Mogadiscio.

Le rétablissement de l'ordre se fait au nom de la seule structure législative stable et consensuelle du pays, la jurisprudence chaféite.

Le 13 juin 2006 à Nairobi, l'IGAD, qui regroupe le Kenya, l'Ouganda, le Soudan, Djibouti, l'Éthiopie, l'Érythrée et le gouvernement de transition de Somalie, décide d'interdire l'accès au territoire de ses pays membres aux miliciens de l'ARPCT fuyant devant l'avancée des tribunaux islamiques. Le plus important des tribunaux islamiques de Mogadiscio est nommé Hifka-Halane. Il sert de pouvoir judiciaire (civil et pénal), en jugeant les affaires en appliquant la charia.

[modifier] Intervention éthiopienne de 2006

Positions occupées fin décembre 2006, offensive contre les Tribunaux islamiques maîtres de Mogadiscio depuis juin de la même année; au nord, Somaliland et Puntland
Positions occupées fin décembre 2006, offensive contre les Tribunaux islamiques maîtres de Mogadiscio depuis juin de la même année; au nord, Somaliland et Puntland

Fin décembre 2006, l'armée éthiopienne intervient et les tribunaux islamiques fuient Mogadiscio. L'Éthiopie prend ainsi le contrôle de la majeure partie du pays et le gouvernement de transition se déclare le gouvernement de facto du pays.

Avant que l’Éthiopie n'intervienne en Somalie, l’Union européenne avait tenté une médiation afin de prolonger et légitimer le contrôle sur le pays de l’Union des tribunaux islamiques. Quand l’action éthiopienne fut engagée, Louis Michel, médiateur de l’Union européenne a condamné l’Éthiopie et a appelé à une cessation immédiate des hostilités. L’organisation de la conférence islamique (OCI) et la Ligue arabe ont, elles aussi, appelé à un retrait des troupes éthiopiennes.

Le 5 janvier 2007, le président somalien reconnu par la communauté internationale, Abdullaï Youssouf Ahmed, a réclamé « l'application immédiate du déploiement d'une force de paix africaine » dans son pays, lors de la réunion à Nairobi (Kenya) du Groupe de contact international sur la Somalie. M. Youssouf a demandé que cette force se mette en place « rapidement », « sur les bases » de la résolution 1725 du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée le 6 décembre 2006, qui autorise le déploiement de troupes de l'Union africaine IGAD (IGAD, organisation régionale groupant sept pays de l'Est africain : Somalie, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Soudan, Érythrée et Djibouti) pour soutenir le pouvoir en place.

Pour le président somalien, « il y a une réelle opportunité aujourd'hui » de mettre un terme à seize ans de guerre civile dans le pays.

Le 8 janvier 2007, un AC-130 de l'armée américaine est intervenu en Somalie pour bombarder ce qu'il désigne comme un bastion de terroristes affiliés à Al-Qaida. Washington a reconnu officiellement cette première intervention sur le territoire somalien depuis son départ de 1993. Celle-ci visait des combattants islamistes soupçonnés d'avoir participé aux attentats contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie en 1998.

Le 19 janvier, l'Union africaine décide de déployer une force de maintien de la paix d'environ 8 000 hommes : l'AMISOM. Le premier avion de troupes est touché par une roquette et le déploiement des troupes de l'UA s'arrête.

Le Washington Post rapporte une autre attaque aérienne dans le sud de la Somalie par un AC-130 américain le 22 janvier.

Le 23 janvier 2007, les troupes éthiopiennes commencent officiellement leur retrait de Somalie. La reprise des combats dans Mogadiscio, tombée aux mains des insurgés, interrompt ce retrait. Au mois d'avril, l'armée éthiopienne reprend le contrôle de la capitale, au prix de combats qui ont fait des milliers de morts, poussé à l'exode un tiers de la population et rasé (parfois à l'arme lourde) une partie de la ville. Depuis la guerre civile ne s'est jamais vraiment arrêtée, avec une violente reprise des combats à l'automne et l'apparition d'attentats-suicides contre les forces d'occupation et le TPG[1].

Depuis le départ du pouvoir des tribunaux islamiques, la Somalie retourne à la criminalité présente pendant les seize années de guerre civile. Le piratage de navires circulant autour des côtes somalienne est redevenu courant[2].

[modifier] Géographie

Icône de détail Article détaillé : Géographie de la Somalie.
Désert somalien vu d'avion
Désert somalien vu d'avion
Abdullah Yusuf Ahmed: Président de la Somalie
Abdullah Yusuf Ahmed: Président de la Somalie

Entourée par le golfe d'Aden, l'océan Indien, Djibouti, l'Éthiopie et le Kenya, la Somalie possède 3 025 km de côtes et 2 366 km de frontière dont plus de la moitié avec l'Éthiopie.

Le sous-sol contient de l'uranium, du minerai de fer, de la bauxite et du cuivre.

Certaines zones de Somalie, bien qu'éloignées de 4 500 km de l'épicentre, furent dévastées par le tsunami du 26 décembre 2004. Quelques villages sur la côte de l'océan Indien furent détruits par le tsunami et environ 110 personnes (essentiellement des pêcheurs) furent tuées.

[modifier] Régions

La Somalie est divisée en 18 régions administratives (somali : gobolka, au pluriel gobollada) :

Les régions sont regroupées en cinq états, par ordre d'importance :

  • Somaliland (Jamhuuriyadda Soomaaliland, capitale : Hargeisa)
  • Puntland (capitale : Garoowe)
  • Maakhir (capitale : Badhan)
  • Galmudug (capitale : Galcayo)
  • gouvernement fédérale de transition (capitale : Baidoa)

[modifier] Démographie

Icône de détail Article détaillé : Démographie de la Somalie.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

Le pays comptait environ 7 millions d'habitants en 2000. Les estimations sont difficiles en raison du nombre important de nomades et de réfugiés qui tentent de fuir la famine et les guerres inter-claniques.

[modifier] Économie

Depuis le début des années 1990, la guerre civile entrave le développement économique du pays.
Cette économie repose sur l'agriculture et en complément sur l'exploitation des mines de sel. Le pétrole est convoité par de grandes compagnies qui négocient avec les gouvernements en place.
Cette économie est assistée par l'aide internationale et les rentrées de devises de la diaspora, rentrées évaluées à plus de 60% du PIB en 2007[3].

[modifier] Éducation

L'école « Al Mathal » est la plus réputée de Mogadiscio. Elle forme près de 700 élèves du collège et du lycée.

[modifier] Codes

La Somalie a pour codes :

[modifier] Voir aussi

n:

Wikinews propose des actualités concernant « Somalie  ».

[modifier] Notes

  1. Entre deux bombardements, la population de Mogadiscio tente de fuir les zones de combat, Le monde du 2 avril 2007. Dans la capitale somalienne dévastée sévit une guerre sans front et sans règles, Le monde du 14 novembre 2007. Deux explosions en Somalie font une vingtaine de morts, pour la plupart éthiopiens, Le monde du 6 février 2008.
  2. (en) Somali pirates free seized ships, BBC News, 7 avril 2007
  3. Bilan du monde de l'année 2007 Le Monde Hors-série de janvier 2008.
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[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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