Solidarité (notion)

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La solidarité lie la responsabilité et le destin de chacun à ceux de tous, de sorte que chacun doit affronter les problèmes rencontrés (ou provoqués) par un seul membre du groupe.

Concept ancien, on en trouve l'illustration dans le cadre juridique : la justice prononce la solidarité lorsqu'elle estime que c'est l'action coordonnée des membres du groupe qui a provoqué un événement, et qu'à ce titre tous en sont autant responsables les uns que les autres. On dit couramment en France que, dans le cadre du droit civil, « la solidarité ne se présume point »[1], c’est-à-dire qu'elle doit résulter d'une mention explicite de la loi ou d'un contrat.

Icône de détail Article détaillé : Droit des obligations (France).

On retrouve également la notion de solidarité dans les organisations militaires (« Un pour tous, tous pour un. ») ou dans les populations en proie à un problème commun (catastrophe naturelle, lutte sociale, ...) : il est important de se comporter comme si on était directement confronté au problème des autres, sinon l'obstacle ne sera pas franchi ou l'adversaire pourra « nous » éliminer un par un. Plus largement, dans son acception positive, c'est une démarche humaniste de personnes ayant conscience d'une communauté d'intérêt qui choisissent (ou se sentent moralement obligés) d'assister une autre personne. La solidarité se distingue de l'altruisme : l'altruiste peut souhaiter aider autrui sans pour autant se sentir concerné par ce qui lui arrive, et inversement on peut se rendre solidaire d'autrui simplement par intérêt bien compris et non par altruisme.

Très souvent, on présente sous cette forme positive des formes de solidarité plus ambigüe :

  • une forme d'échange mutuel, où chaque membre se rend solidaire des autres parce que les autres se rendent solidaire de lui. C'est donc un calcul (économique) et non une démarche généreuse (voir coopération) ;
  • une forme de solidarité imposée, où chaque membre se trouve obligé d'adhérer au groupe sous peine de perdre certains bénéfices (cas des parents d'un locataire, qui doivent se porter caution solidaire au risque de voir leur enfant exclut de la location ; frais de copropriété ...), voire sous la menace de sanctions (partie socialisée du salaire, impôts, conscription).

La solidarité peut se pratiquer au niveau individuel, mais elle s'exprime souvent sous une forme collective (le sociologue français Émile Durkheim, dans De la division du travail social (1893), a d'ailleurs montré qu'elle revêt des formes différentes : fondée sur la similarité des individus dans les sociétés traditionnelles à forte conscience collective - solidarité mécanique -  ; sur les interdépendances dans les sociétés modernes dans lesquelles règnent la division du travail et l'individualisme - solidarité organique [2]). En effet, il est souvent plus facile ou plus efficace d'adhérer à un groupe, voire de le constituer, que d'agir seul. Il est aussi plus facile d'approuver une action de solidarité d'un groupe auquel on appartient par ailleurs, par choix ou pour d'autres raisons (notamment les structures politiques), que de se lancer seul.

Divers types d'organisations se réclament de la valeur positive de solidarité, voire se considèrent comme un fragment de l'incarnation de la solidarité :

La solidarité chrétienne a fait l'objet des encycliques Populorum progressio et Rerum Novarum.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

wikt:

Voir « solidarité » sur le Wiktionnaire.

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Article 1202 du Code civil français.
  2. Voir « Éléments pour une généalogie du concept de solidarité » par Bruno Karsenti (Futur Antérieur, n°41/42, 1997) et La solidarité. Histoire d'une idée par Marie-Claude Blais (Gallimard, 2007)