Sisu

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Le terme sisu est un mot finnois sans équivalent exact en français, d’un sens proche de courage, ténacité, persévérance ou détermination, qui est un véritable état d'esprit en Finlande. Une périphrase en forme de mot d'ordre est parfois employée pour affirmer son caractère extrême : En anna periksi, je ne rendrai pas les ruines (tant que je serai vivant).

C'est le cœur de l'âme finlandaise, l'acharnement patient qui permet aux finlandais d'affronter toutes les situations et de mener à bien leurs objectifs.

La littérature finnoise décrit souvent cet état d'esprit sans forcément le nommer. On peut citer les premières pages de Ici, sous l'étoile polaire de Väinö Linna où l'on voit un métayer, à la fin du XIXe siècle, étudier et réaliser l'assèchement d'un marais, minutieusement et sans jamais renoncer devant les difficultés.

La résistance civile du Grand-duché de Finlande à la russification à la même époque représente l'aspect collectif du sisu. Un seul meurtre (l'assassinat du gouverneur Bobrikov) et une résistance obstinée et sereine de toutes les couches de la société (du clergé à la presse) préservèrent la Finlande non seulement de l'assimilation forcée mais aussi de la répression féroce ou de la déportation dont avait été victime des pays annexés par les tsars comme la Pologne. Ce même aspect collectif du sisu se retrouve au sortir de la Seconde Guerre mondiale qui voit la Finlande faire face, avec le succès que l'on connait, aux conditions écrasantes du traité de Paris et à la finlandisation que tout le monde prédisait.

Plus récemment, la visite officielle au Qatar (avril 2007) ou en Arabie Saoudite (octobre 2007) de Tarja Halonen, présidente de la république de Finlande est un exemple de la force tranquille et sereine qui caractérise le sisu : on la voit reçue par les autorités de ces pays à loi islamique bien établie, circulant dans les rues et accompagnée de femmes du pays au cheveux couverts. Mme Halonen est tête nue (en cheveux aurait-on dit dans la bonne société de la Belle Époque), en pantalon, et la gorge découverte, dans la tenue quotidienne de centaines de millions d’Occidentales. Personne ne semble gêné et aucun drapeau finlandais (à la croix bleue) n'a été brulé de par le monde. [1]

L'un des exemples les plus frappants est la capacité des pilotes de rallye finlandais, multiples vainqueurs d'épreuves et de championnats dans la discipline, à se concentrer au point de sembler piloter sous hypnose... Un champion tel que Marcus Grönholm, par exemple, est capable de parcourir 20 km de spéciales sans cligner une fois des yeux. [réf. nécessaire]